Chronique « Dent d’ours, tome 5 – Eva »

Scénario de Yann, dessin de Alain Henriet,

Public conseillé : Adultes / ados,

Style : Polar historique,
Paru aux éditions Dupuis, le 25 mai 2017, 14.50 euros,
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L’Histoire

Au large des côtes canadiennes, l’équipage du sous-marin allemand U-867 installe, sur une petite île battue par les vents, une étrange “balise météo”. C’est “Eva”, la station relais indispensable au projet “Silbervogel”. Malheureusement, faute d’essais concluants, la balise n’est pas opérationnelle. Quand un “Catalina” repère la manoeuvre, l’officier allemand qui commande l’expédition ordonne d’envoyer les “Nebelwerfer” (les lance-roquettes), qui éparpillent en miette l’hydravion…
En Basse-Silésie, au château de Fürstentein, la fameuse pilote d’essai Hanna Reitsch est interrogée par le capitaine Kammler. Elle s’est écrasée, suite à une dispute avec Werner, et non pas sous les balles d’avions alliés, comme elle l’affirme. Devant le danger des accusations, Adolf, amoureux de Hannah, la sort de ce mauvais pas…

Ce que j’en pense

Yann (au scénario) et Alain Henriet (au dessin) nous offrent un très chouette 5e épisode de ‘“Dents d’ours”. Depuis la nouvelle trilogie (initiée au tome 4), nous savons tout de la substitution d’identité entre Werner et Max. Mais surtout, c’est une toute nouvelle époque, puisqu’en 1945, l’Allemagne nazie est vaincue, et Hitler s’est suicidé. Malgré cela, quelques derniers fous du IIIe reich tentent de mener à bien le projet “Silbervoger” (l’oiseau d’argent), qui a pour but de détruire New-York dans une apocalypse nucléaire. Dans le château de Fürstentein, qui camoufle une base de recherche souterraine, Hanna et Werner assistent aux derniers préparatifs de l’opération.
Hanna, mue par son sens du devoir, est désignée pour piloter l’arme ultime ! Mais Werner, converti par l’amitié de son ami juif Max, a juré de tout faire pour arrêter le projet qui tuerait des millions d’innocents. Mais jusqu’où est-il prêt à aller ? Convaincre Hanna, dont il est toujours amoureux… ou la tuer ?

Ce nouvel épisode reprend l’intrigue précisément où nous l’avions laissé. Yann nous en dit plus sur le fameux projet de destruction massive, un avion stratosphérique qui “ricoche” sur l’atmosphère terrestre, emportant sous son aile un missile nucléaire… Bien entendu, cette série n’est que fiction, mais (comme Yann le rappelle en introduction) se base sur des sources historiques. L’avancée technologique des ingénieurs allemands en aéronautique étaient bien réelles, mais la course à la bombe nucléaire ne leur était pas favorable. Toujours est-il que Yann se sert de ce danger extrême, pour nous entraîner dans une nouvelle course contre la montre et nous faire découvrir, une nouvelle fois, les “projets secrets” ou du moins expérimentaux de l’armée allemande.

Mais c’est surtout les rapports entre Werner et Hanna, qui sont à l’honneur dans cet épisode. Entre passé et présent, quels sentiments partagent les deux personnages ? Amour, haine et honneur s’affrontent dans un bal moral et mortel…

Au dessin, Alain Henriet fait toujours honneur au scénario de Yann. Des personnages bien en mains, de nouveaux décors somptueux, de la technologie très précise et des duels aériens épiques, c’est superbe !
Enfin, la mise-en-couleur sobre de Ugaki met toujours autant en valeur le dessin élégant de Henriet.
Alors, que demander de plus ? Je ne sais pas moi, peut être un sixième épisode inattendu.