Parlons un peu voyage dans le temps, voulez-vous... À l'heure où vous lirez ce post, nous serons normalement quelque part au mois de mai. Il fera beau et chaud et la paix dans le monde sera effective depuis que les extraterrestres auront débarqué et transformé Trump et les djihadistes en danseuses de ballet [ du 18 mai : les aliens sont restés dans leurs pénates, grosse déception]. Mais en attendant ce moment de joie, pour Titine, nous sommes toujours en avril (le 11 très précisément) et elle se pèle les miches et, si tous vos petits pédestres préférés vont magnifiquement bien, votre servante s'est trouvée fort déconfite par cette étape de leurs aventures. Et cela n'a bien sûr rien à voir avec l'absence de pâté en croûte, je suis tout à fait capable de lutter contre mes addictions, merci bien.

Les aventures des Petits Pédestres

Le résumé du pas de la porte

L'histoire se déroule environ un siècle après le siège de Dros Delnoch par les Nadirs d'Ulric. Descendant, pour des raisons d'alliances, à la fois d'Ulric et de Regnak qui furent deux adversaires acharnés lors du siège de Dros Delnoch, Tenaka Khan n'est à sa place nulle part. Rejeté par les Nadirs comme par les Drenaïs, il entre dans le "Dragon", le corps d'élite de l'armée Drenaï. Mais Ceska le tyran le dissout au profit de ses Unis, créatures mi-homme mi-bête. Quinze ans après, le Dragon se reforme pour défaire l'empereur, mais il est balayé par ses Unis. Après la mort de sa femme, Tenaka, rongé par le remords d'avoir refusé de reprendre les armes aux côtés de ses amis pour l'insurrection, décide de tuer Ceska.

L'avis frappe toujours deux fois

D'habitude, j'essaye toujours de résumer moi-même, en quelques lignes, l'histoire que je viens de lire mais là, je vous avoue que je serais bien en peine de le faire ! Titine, elle a pas tout compris.

Dès le départ, Le roi sur le seuil et moi sommes partis sur une confusion : Titine a mélangé Tenaka, le héros de ce tome, et Talisman, que l'on a suivi dans Loup Blanc. À ce moment-là, je me suis déjà dit qu'on était mal engagé. Ensuite arrive une flopée de personnages, amis ou anciens collègues soldats de Tenaka : Scaler, Païen, Decado, Renya et, mon préféré juste pour son nom, le défiguré Ananaïs.

Ne me remerciez pas pour la glauquitude de ce gif, ça me fait plaisir.

Bref, Gemmell a largué Titine en route avec tous ces personnages et la phrase "mais enfin, qui c'est celui-là ?!" a résonné maintes et maintes fois dans mon appartement rempli de chats.

Pour le reste de l'histoire, j'ai juste envie de dire que Gemmell fait son Gemmell, voire qu'il s'auto-parodie, et si c'est généralement une bonne chose de s'en tenir à ce qu'on sait faire, là, ça m'a paru lent, long et redondant. Vous la sentez ma petite (grosse) déception ? Tous les éléments qui auraient pu faire de ce roman une sacrée aventure sont passés sous silence. On aperçoit le fameux (et adipeux) Ceska que trois minutes/trois lignes (histoire d'être sûr qu'ils ne sont pas tous victimes d'une machination ou d'une hallucination collective) et la fin, beaucoup trop rapide à la hauteur des enjeux (et du cinéma qu'ils nous font depuis le début), est totalement bâclée.

Point positif néanmoins, les personnages féminins sont ici plus importants et plus travaillées que les simples donzelles en détresse d'ordinaire présentées par le sieur Gemmell. Même si le monsieur ne sait toujours pas écrire une histoire d'amour ("Non je te déteste, tu me dégoûtes" "Viens, on se bagarre parce qu'on s'aime pas" "Oh mon Dieu, tu es l'homme de ma vie, je ne pourrais jamais te quitter") (tiens, ça me rappelle des romances young adult, maintenant que j'en parle), j'ai trouvé qu'ici les relations amicales et sentimentales entre les héros étaient un chouia plus creusées. Mais, on est d'accord, hein, y a encore du taf.

Je sais, je sais, ça doit être la chronique la plus courte et la moins consistante de l'histoire de la chronique mais, que voulez-vous, je n'ai rien de particulier à dire. "Gemmell fait du Gemmell" résume bien le bouzin et votre petit pédestre estime que cette étape de son voyage ne mérite pas un plus long discours. Et Broco fait sa tête de lard parce qu'on lui avait dit qu'il y aurait des knackis et que quelqu'un (que je ne nommerais pas) a tout mangé en route. Décidément, il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark.

"La forêt s'étendait sous lui comme une épouse récalcitrante." Non mais oh, David !

"- Je ne vous aime pas beaucoup, Tenaka Khan. - Bienvenue dans la majorité ! répondit-il."

"Touche-moi, et je me tue. Et toi aussi. - Tu risques d'être déçue si tu le fais dans cet ordre-là, dit-il."

"Tu es merveilleuse, Val, et je ne crois pas qu'un homme puisse trouver mieux que toi." Ah ben, pour une fois, je suis bien d'accord avec toi, mon petit père !

Les Chroniques des Petits Pédestres

Le dessin de Mary Pumpkins