Chronique « Infinity 8 » tome 4 – Guerilla Symbolique

Scénario de Lewis Trondheim & Kriss, dessin de Martin Trystram, couleurs de Martin Trystram et Hubert,

Public conseillé : Adultes / Adolescents,

Style : S.F.,
Paru aux éditions Rue de Sèvres, le 10 mai 2017, 14.95 euros,
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L’Histoire

Sur l’YSS Infinity, Patty Stardust, une belle nana black, est au service de Monsieur Led, un milliardaire qui s’est enrichi grâce à un consortium médiatique. Pour le moment, elle sert de guide à l’insupportable Moosh, un journaliste connecté avec 837 millions de followers, dans le quartier général de la “Guérilla Symbolique”. Ron, le chef du mouvement artistique, ne déclenchera un “Happening” que quand il le sentira, malgré la demande urgente de son mécène principal, Mr Led.
Mais Patty est rappelé par le capitaine de “L’Infinity 8”. Agent spécial infiltrée depuis 5 ans, elle doit interrompre son travail de longue durée, pour tenter une nouvelle trame temporelle. Brièvement équipée et briefée, la voilà à l’extérieur pour explorer la nécropole spatiale. En approchant d’un artifact éloigné, Patty ne peut plus bouger. Elle prend conscience que ses mouvements sont entravés par une puce implantée par ses “amis” de la Guérilla…

Ce que j’en pense

Déjà le 4e opus (sur 8 annoncés) du délire S.F. d’Olivier Vatine, Lewis Trondheim et leurs potes invités sur les albums. Le contexte reste le même : bloqués par une nécropole géante sur le trajet du méga-vaisseau “Infinity”, le commandant envoie une agent enquêter sur le terrain (dans l’espace) pour trouver l’origine et la signification de ce rassemblement hétéroclite. Un pitch en forme de fourre-tout défouloir, qui permet de gros délires narratifs et visuels en tout genre.

Fidèle à la description de base du projet par Vatine “Des jolies nanas dans l’espace, en combinaison moulante, avec un bocal à poissons en guise de scaphandre sur la tête”, Martin Trystram s’en donne à coeur joie au dessin. Sa Patty Stardust est une belle afro-américaine, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Pam Grier, l’icône de la Blaxploitation. Plantureuse et sexy, avec son caractère affirmé, ses capacités physiques, sa coupe afro parfaitement ronde et ses lunettes géantes, elle est parfaite. Le genre “hippies” et “soixante-huitard” est aussi développé par Kriss et sa “Guerilla Symbolique”. Ce mouvement artistique contestataire est librement inspiré du “Theâtre-Guerilla”, de “gentils anarchistes », consommateurs de drogues en tout genre et d’amour libéré, qui “luttent” avec des performances artistiques… Vous l’aurez compris, on nage en plein “Flower Power”, dans ce tome 4. Aliens, drogues, Rock-N’Roll, Hippies, chevelures afro, cette ambiance s’accorde parfaitement avec le thème S.F. multi-racial et délirant du vaisseau.

D’ailleurs, Martin Trystram est à son aise pour tenter tous les délires graphiques. Au scénario, c’est idem. Lewis Trondheim et Kriss partent dans tous les sens, avec l’envie de s’amuser. Et le résultat est plutôt réussi. Étonnant, fun, coloré, les scènes se succèdent dans un beau désordre. Combats en apesanteur, monstres à tête de poisson, concerts dans l’espace et nécropole des plus grands Rockeurs (Jimi Hendrix, Brian Jones, Jim Morison, Kurt Cobain…), c’est vraiment drôle.
Alors, vous en reprenez pour une 4e trame spatio-temporelle, dans un délire afro-hippie ?