Chiizakobé T3 et 4 - Minetaro Mochizuki

Chiizakobé T3 et 4 - Minetaro Mochizuki Toujours empêtré dans les suites de l’incendie du quartier qui a ravagé la menuiserie familiale et tué ses parents, Shigeji persiste à refuser toute aide extérieure pour assurer la survie de l’entreprise dont il a hérité malgré lui. Parallèlement, Ritsu, la jeune femme qu’il a engagée pour s’occuper de sa maison et des orphelins recueillis après la catastrophe, devient de plus en distante, persuadée que Shigeji s’apprête à demander la main de la jolie Yûko et à la mettre à la rue…
Tout le récit tient sur la complexité de personnages insaisissables, retranchés derrière une carapace hermétiquement close, incapables de forcer leur nature, même quand la situation l’exige. Des êtres qui ont du mal à se dévoiler, à fendre l’armure, à communiquer.
Chiizakobé T3 et 4 - Minetaro Mochizuki Je vous l’accorde, il ne se passe pas grand-chose dans ces deux derniers tomes. Comme dans les précédents d’ailleurs. Tout se déroule avec lenteur, entre silences et non-dits. Et inexplicablement, cette lenteur me fascine. Les gros plans sur une main ou un pied, la façon dont un visage se tourne, dont chaque posture exprime un sentiment est bien plus parlante qu’un dialogue je trouve. A cet égard la scène de la demande en mariage (je ne spoile rien, il suffit de regarder la couverture du dernier volume^^) est d’une maîtrise époustouflante en terme de découpage et elle résume à merveille le comportement plein de retenu et de maladresse des protagonistes.
J’ai aimé aussi la réflexion profonde sur la perte et le deuil, la volonté de se relever après une tragédie et le besoin de se sentir accompagné, même par ceux qui ne sont plus là. Le tout avec une dignité et une forme d’orgueil qui, en ce qui me concerne du moins, force l’admiration.
Un manga vraiment à part, dont le rythme et l’esthétique particulière pourront à l’évidence désarçonner plus d’un lecteur. Je me garderais donc bien de le conseiller à qui que ce soit mais pour ma part, je le classe parmi les petits bijoux du genre.
Chiizakobé T3 de Minetaro Mochizuki (traduit du japonais par Miyako Slocombe). Le Lézard noir, 2016. 236 pages. 15,00 euros.
Chiizakobé T4 de Minetaro Mochizuki (traduit du japonais par Miyako Slocombe). Le Lézard noir, 2017. 236 pages. 15,00 euros.
Une lecture commune que j'ai le plaisir de partager avec A_girl_from_earth.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois