Libertalia (T1)- Le triomphe ou la mort

Chronique « Libertalia », tome 1 – Le triomphe ou la mort

Scénario de Rudi Miel et Fabienne Pigiere, dessin de Paolo Grella,

Public conseillé : Adultes / adolescents (à partir de 14 ans),

Style : Aventure / Histoire de pirates (réaliste),
Paru aux éditions Casterman, le 12 avril 2017, 13.95 euros,
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L’Histoire

Provence 1697. Le jeune Olivier Mission assiste à un bal, dans la propriété du compte Lionel de Saint-Jean. Profitant d’un moment calme, sa fiancée le présente à leur hôte et parrain. Elle espère que le gentilhomme soutienne sa candidature au ministère…
Pour jauger de ses talents, le compte embarque le jeune homme dans une cabane au fond du jardin. Des esclaves noirs y sont enchaînés. Pour les punir d’une tentative d’évasion, Saint-Jean lui demande de les exécuter froidement. Le jeune homme refuse d’autant plus facilement que ce commerce est illégal. Saint-jean tue ses esclaves à coup d’épée, leur assurant ainsi une longue agonie…
Quelques jours plus tard, Olivier retrouve dans un cabaret ses amis aux idées libertaires et la belle métisse Victorine. Il commence à imaginer un plan…

Ce que j’en pense

Les histoires de pirates sont à l’honneur depuis une bonne décennie dans notre culture populaire. Ils sont la personnification de la liberté totale, que le 7e et 9e art se régalent à reprendre. Cela est d’autant plus aisé que de légendaires figures et une iconographie abondante, souvent fantaisiste (et fantastique) accompagnent ces récits.
Rudi Miel et Fabienne Pigiere se sont, eux aussi, intéressés à ce genre. Mais plutôt que d’aller chercher l’inspiration dans les Romans populaires, ils ont utilisé deux portraits tirés de « Histoire générale des plus fameux pyrates » de Daniel Defoe, l’auteur de « Robinson Crusoe ».
Associant les portraits des capitaines Mission et Tev, ils ont construit une semi-fiction de liberté, d’action et de vengeance !

Bien entendu, j’ai retrouvé l’univers que j’apprécie dans « Libertalia ». Abordages, ruses, drames, liberté, rhum, tout est la, mais pas que… Le duo d’auteur s’est attaché à crédibiliser leur semi-fiction. Terme de marines, manœuvres, langage, ils ont travaillé sur le contexte et les détails.

Avec le capitaine Mission, ils nous offrent un portrait de pirate pas banal. Gentilhomme éduqué qui prend la mer pour lutter contre les négriers, capable de laisser la vie sauve à ses ennemis, une fois la bataille gagnée… On est loin du pirate sans foi ni loi, qui ne songe qu’a s enrichir et dépenser ses prises en boissons et en femmes. C’est ce portrait original, entre utopie et réalisme, que j’ai aimé.

Au dessin, Paolo Grella compose un dessin très classique. On pense à Mathieu Lauffrey et son « Long John Silver ». Assurant lui même la couleur directe, les planches m’ont immergé dans cet univers tantôt bourgeois (dans les salons du compte), tantôt maritime. À ce propos, les scènes de batailles sont superbes, nerveuses et violentes à la fois !

Variété des ambiances, expressivité des corps et des visages, dynamisme, ses planches sont belles, tout simplement.Seul défaut à mon goût, le découpage n’est pas optimum et la lisibilité s’en ressent… Régulièrement, j’ai du relire les planches pour les comprendre… Est-ce du à la trop grosse somme d’informations, aux dialogues ou aux ellipses trop nombreuses ? Je l’ignore. J’espère sincèrement que ce défaut sera rectifié dans les prochains albums de la série.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois