Magazine DADA n°197 – Miyazaki - 2015

Magazine DADA n°197 – Miyazaki - 2015

Magazine DADA

Miyazaki

N°197

Editions Arola, janvier 2015

50 pages

Est-il encore besoin de présenter Hayao Miyazaki, le papa de Totoro ?

Magazine DADA n°197 – Miyazaki - 2015

Mais plus que son nom à lui, peut-être, ceux de ses films l'évoquent bien plus.

Un homme qui a construit un univers aux frontières du fantastique empli d'enfances, de créatures mystérieuses, de passions, de rêves, de peurs aussi... Une façon détournée de parler de notre monde.

Publié en parallèle de l'exposition " Dessins du Studio Ghibli " au Musée d'Art Ludique de Paris en 2015, ce magazine lui est donc dédié.

Il nous présente Hayao Miyazaki au-travers de son travail, de ses œuvres, des thématiques qui lui sont chères et des bouleversements qu'il a engendrés dans le monde de l'animation.

Mais sans photographie ni portrait le représentant, je pallie donc à ce qui est un manque selon moi.

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Hayao Miyazaki est né le 5 janvier 1941 à Tokyo, au Japon.

Il se passionne pour tout ce qui vole, d'autant que son père dirige une entreprise de pièces.

Vers 17 ans, il commence à dessiner après avoir vu Le Serpent Blanc (1958, par Taiji Yabushita et Kazuhiko Okabe), le premier long métrage d'animation en couleurs au Japon.

Dès lors, sa voie est tracée, mais il sait aussi s'en écarter ... pour mieux y revenir.

Il est mangaka, scénariste, animateur, metteur en scène, producteur, réalisateur.

Multitâche et touche-à-tout, il observe, s'inspire, reproduit, perfectionne, mélange les genres et surtout reprend tous ses dessins, même après le travail effectué par ses assistants.

Des portraits de Miyazaki avec/au milieu de ses oeuvres

Miyazaki n'est pas qu'un maître de l'animation. C'est aussi un artiste complet qui a su créer son propre style.
Son cinéma absorbe toutes les influences possibles, des estampes japonaises au dessin animé de Disney en passant par l'art fantastique et le cinéma épique.
Au manga, il emprunte la rondeur des formes, la précision du trait, des cadres et du découpage.
De Disney, il apprend l'importance de l'animation, des couleurs et des détails.
Des grands récits d'aventure et du cinéma de Kurosawa, il reprend l'ambiance à la fois épique et intime. Le style de Miyazaki ? N'admettre aucune limite, ni aucune règle. Un style tantôt surréaliste, absurde, fou, mais dont on ne se lasse pas d'admirer la beauté et la liberté.

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Image issue de Princesse Mononoké - Source

Techniques, influences, messages, références historiques, le magazine explique tout cela de manière claire et concise et en images grâce à différents dessins préparatoires ou issus de ses onze films, aux allures de contes.

Lors de sa sortie, ce dernier film était présenté comme " le dernier ". Mais il semblerait que le Maître ne soit pas encore tout à fait prêt à s'arrêter... CLIC

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Au fil de ses œuvres, Miyazaki a exploré plusieurs thématiques, mais celles-ci dégagent particulièrement :

L'enfance et la famille ; la question de la construction du soi, et notamment l'identité féminine (il a beaucoup d'héroïnes) ; le rapport avec la nature (ses films sont souvent qualifiés de " fables écologiques ") ; le ciel (son espace, sa conquête) ; les divinités ; le mouvement (de la nature

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Chacun de ses films se répond et aussi se prolonge dans les autres, avec des éléments communs, survolés ou approfondis.

Le vent se lève !... Il faut tenter de vivre !

Dans le film "Le vent se lève", issu du début du poème "Cimetière marin" de Paul Valéry

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En 1985, avec son ami Isao Takahata, il fonde le Studio Ghibli, dont Totoro devient l'emblème.

Pour lui, le studio Ghibli se doit de jouer un rôle d'éclaireur dans le secteur de l'animation japonaise, et d'y faire souffler un vent de nouveauté...

Ce sera chose faite avec les nombreux films, longs ou courts-métrages qui y sont produits, dont le très beau conte de la Princesse Kaguya (2013), pour ce citer que celui-ci !

En 2001, un musée Ghibli ouvre ses portes à Mitaka, au Japon.

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Un éclaireur c'est certain, et suivi par de nombreux disciples au Japon, tel son fils Gorô, mais aussi de par le monde, avec notamment Moki, une artiste allemande.

Dans les œuvres de Moki, l'homme et la nature se confondent.
Le temps des affrontements est fini.

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Le magazine se complète avec des idées d'activités, de sorties, de lectures, " d'aRtualités ", de focus sur une œuvre.

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C'est Paul Echegoyen qui a illustré ce numéro.

On retrouve dans son dessin un attrait certain pour Miyazaki, et visible dans ses albums, dont notamment La légende de Momotaro (2016).

Le chef-d'œuvre, c'est ce qui reste.
Pas forcément dans un musée, et encore moins dans le top des ventes. Mais dans la mémoire et dans le cœur. Le chef-d'œuvre, c'est ce qui nous accompagne, où que l'on aille, quoi que l'on fasse. Comme beaucoup, j'ai depuis longtemps un gros Totoro qui habite dans mon jardin. Il arrive qu'on ne se croise pas pendant plusieurs mois. Mais lorsqu'il pleut sur ma vie, je sais qu'il n'est jamais très loin.

Samuel Rouget - Page 21