Chronique « Ter », tome 1 – L’étranger

Scénario de Rodolphe, dessin et couleurs de Christophe Dubois,

Public conseillé : Adultes / adolescents (à partir de 14 ans),

Style : S.F.,
Paru aux éditions Daniel Maghen, le 13 avril 2017, 16 euros,
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L’Histoire

Quelque Part dans un cimetière abandonné, Maître Pip sonde le sol à coup de bâton. Grâce aux sons envoyés, il découvre une cavité, la dessable et s’introduit dans la tome. Après son premier larcin, Pip repart à la chasse. Dans la tombe suivante, Pip tombe sur un homme allongé entièrement dénudé, endormi les yeux ouverts. Effrayé par cette vision, il se sauve… puis revient sur ses pas. L’homme est debout, bienveillant et ne sait pas parler. Pip le ramène chez lui, à la cité lacustre de Bas-Court. Il présente l’étranger à sa soeur, la belle Yss et découvre que ce dernier a un don pour réparer et comprendre l’utilité des vieux mécanismes…

Ce que j’en pense

Rodolphe et Christophe Dubois sont deux amateurs de fantastique. Ils avaient collaborés ensemble sur “Le Cycle d’Ostruce”, une série steampunk en quatre actes flamboyante. Avec ce nouveau projet aux éditions Daniel Maghen, les deux auteurs s’attaquent à un univers complexe et cohérent. A la façon de François Bourgeon et Claude Lacroix dans “Le cycle de Cyann” (pas mal comme référence !), Rodolphe construit un monde alternatif, avec ses spécificités et ses parallèles. C’est sur le monde de “TER” que nous transporte ce premier tome. Un univers désertique (ou presque), où subsistent des petites colonies d’humains, vivant dans un mode quasi-médiéval. Dans cet univers, ça et là, subsistent des vestiges de notre monde dont ils ont perdus l’usage : grille-pain, projecteurs d’image ou simple horloge. Il est facile d’imaginer qu’il s’agit donc d’une version post-apocalyptique de montre vieille planète.
Plus étrange, dans ce monde tranquille, apparaît un homme sans passé ni language. Pour autant ce n’est pas un demeuré, juste une “page vierge”.
Même si c’est encore un peu tôt pour en avoir la certitude, Rodolphe y développe un thème messianique. C’est cet homme parfait qui est destiné à guider son peuple. Grâce à ce guide, nous aussi, nous faisons l’expérience de la découverte : coutumes, religion, technologies, organisation sociale… Ce monde est particulièrement cohérent et détaillé. C’est ce qui en fait sa grande force !

Autre avantage de cet univers complexe : donner au dessinateur un énorme terrain de jeu. Christophe l’exploite avec bonheur ! Il compose des paysages grandioses et toute une société dont il invente le moindre détail. Vous voyez que la comparaison avec “Le Cycle de Cyann” n’était pas neutre…
Son dessin s’affine aussi. Travaillé de manière plus réaliste que pour ses précédents travaux, certains planches font penser à du Manara, par la sensualité et le sens du détail anatomique. Que de bonnes choses donc, dans ce premier tome très immersif, qui finit sur un fichu “Twist” !
A quand la suite ?