Chronique « Geisha ou le jeu de Shamisen », tome 1
Scénario de Christian Perrissin, dessin de Christian Durieux
Public conseillé : Adultes / adolescents (à partir de 14 ans),
Style : Récit intime, chronique sociale,
Paru aux éditions Futuropolis, le 6 avril 2017, 19 euros,
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L’Histoire
Setsuko a 7 ans quand elle quitte la campagne avec sa famille pour la grande ville. Katsujiro, son papa, pense pouvoir y trouver un meilleur travail pour faire vivre les siens. Le chemin est long et fatiguant.
Le temps et à la pluie les attendent à leur arrivée. Après s’être lavé et changé, ils présentent mieux et trouvent à se loger pour deux semaines. Katsujiro part le lendemain à la recherche d’un emploi. La chance lui sourit. Il trouve une place comme menuisier. Tout semble indiquer que leur vie va s’améliorer…
Un jour, on vient annoncer à la maman de Setsuko que son mari a eu un accident après son travail. Quand il réapparaît, son papa n’a qu’un seul pied. Il ne retrouve pas de travail, personne ne veut engager un infirme…
Tout devient difficile pour la famille. L’ambiance se dégrade de jours en jours. Le père boit, la mère râle et crie s’en cesse. Il ne leur reste bientôt plus grand-chose pour vivre.
Ne sachant plus que faire, Katsujiro vend sa fille, Setsuko, à Mme Tsushima. Chez cette femme, elle aura une meilleure vie que ce qu’il pourrait lui offrir…
Setsuko commence la dure “formation” des Geishas !
Ce que j’en pense
Cette bande dessinée est toute simplement belle ! Non ça ne suffit pas, elle est éblouissante, éclatante et majestueuse. Éblouissante par l’histoire de Christian Perrissin, éclatante grâce aux dessins de Christian Durieux. Il y a encore “majestueuse”. Je le laisse à Setsuko !
J’ai été charmée par cette BD. Je connais bien les ouvrages de ces auteurs, mais celui-ci est vraiment sublime. J’aime beaucoup tout ce qui touche au Japon. C’est la raison pour laquelle je me suis intéressée à ce titre.
Perrissin a écrit plusieurs titres biographiques ou historiques, sur des personnes célèbres ou des périodes de l’histoire que j’apprécie. A chaque fois, ses récits m’ont enthousiasmé. Dans cette histoire, il a mis tant de force, de douceur et de poésie, que je n’avais pas envie d’en voir la fin.
Durieux, je l’ai adoré dans sa saga « Les gens honnêtes » (récit en couleurs ). J’ai beaucoup aimé « Le Captivé », sa première immersion en noir et blanc, que j’ai trouvé magnifique et étonnante. D’ailleurs, j’aime beaucoup le noir/blanc en bande dessinée.
Je ne compare pas en général les albums, mais j’ai été émue avec le dessin de “Geisha”, comme, dans un autre genre m’ont émue celui de Frank Miller avec « 300 » et d eManu Larcenet avec « Le rapport Brodeck ». Un point commun ? Des pleines pages sans texte, qui m’ont laissé sans voix…
Dans cette histoire, on traverse les saisons. Je le dis tout de go, celle que j’ai préféré, c’est l’hiver. Ce passage est un régal pour les yeux.
Je n’ai plus qu’à attendre le tome 2. Si je trouve le temps long, il me suffira de replonger dans ce premier épisode. J’en sortirais rassasiée pour un petit moment.