Le samedi, c'est jeunesse!

Le samedi, c'est jeunesse!


Un nouveau rendez-vous Le samedi, c'est jeunesse! Ça faisait longtemps, non? Pour une fois, il y en aura pour tous les goûts et tous les âges. On y va!

Le samedi, c'est jeunesse!

Avec un bande dessinée entre les mains, Elo ne voit jamais le temps passer. Mais lorsque la nuit se pointe, Elo s'inquiète. C'est que l'obscurité lui fait terriblement peur. Si elle était comme les super-héros de ses livres, elle n'aurait plus peur de rien. Et si elle devenait super Elo? Elle aurait alors le courage d'affronter les monstres de l'obscurité. Avec l'aide de son chat Coco, elle éteint la lumière et affronte ses pires peurs. Au secours: un serpent! Non, Elo. Ce n'est qu'une chaussette. Une sorcière? Juste une mandarine. Un fantôme? Ben non, ce n'est que ta tortue Franklin. Finalement, une fois les peurs chassées, super Elo est rassurée et peut dorénavant apprécier toute la beauté de la nuit.

Voilà une histoire efficace pour dédramatiser l'angoisse de l'obscurité et apprivoiser les peurs enfantines. L'univers naïf et vitaminé de Maria Ramos accroche l'œil. Le dessin minimaliste, les aplats de couleurs et la mise en pages éclatée font mouche. La complicité qui unit la fillette à son chat est des plus attendrissantes. Une douce histoire qui mérite d'être lu à voix haute en jouant avec les intonations.

Super Elo n'a pas peur de l'obscurité, Maria Ramos, Bang, 32 pages, 2017. À partir de 3 ans.

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Le samedi, c'est jeunesse!

Le loup mangerait bien un petit cochon grillé. Chien entend et répète le message - un peu transformé, quand même... - à Cigogne: "Il a dit qu'il a vu le cochon dans un champ de blé!" De file en aiguille, d'animaux en animaux, le message passe d'une oreille à l'autre en subissant mille et une transformations. Finalement, lorsqu'il arrive aux oreilles du petit cochon, le message ne ressemble plus à rien. Et le petit cochon de se précipiter à la rencontre du loup!

J'ai adoré cette histoire toute simple de téléphone arabe . Le malentendu crée des scènes hilarantes et la chute est savoureuse. Pour une fois, on déduit que c'est le cochon, et non le loup, qui passera un mauvais quart d'heure. Les illustrations de Maurèen Poignonec sont de facture plutôt classiques. La mise en pages est judicieusement découpée: page de gauche, le message est transmis d'un animal à l'autre, page de droite, le petit cochon est mis en scène. Un petit album malicieux qui ouvre la porte à une discussion sur la transmission de l'information.

Le samedi, c'est jeunesse!

Le samedi, c'est jeunesse!

Le samedi, c'est jeunesse!

Fais passer!, Ingrid Chabbert (texte) et Maurèen Poignonec (illustrations), Frimousse, 32 pages, 2016. À partir de 3 ans.

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Le samedi, c'est jeunesse!

Après la disparition de sa mère, Peter sauve un renardeau d'une mort assurée. L'amitié indéfectible qui les unit grandit d'année en année. Cinq and plus tard, le début de la guerre interrompt abruptement cette amitié. Le père de Peter s'enrôlant, le gamin doit aller vivre chez son grand-père. Pax, lui, sera abandonné sur le bord de la route. Peter regrette cet abandon et est bien décidé à retrouver son ami. Pax, lui, attend que Peter revienne le chercher. Chacun de leur côté, ils tentent de survivre. D'étonnantes rencontres les marqueront, pour le meilleur et le pire. Peter et Pax se retrouveront-ils un jour? Pour le savoir, il faut plonger dans cet adorable roman!

Un récit de quête classique... La recette n'est certes pas nouvelle, mais elle est toujours aussi efficace. Chaque chapitre alterne entre la voix de Peter et celle de Pax. Tous les personnages sont crédibles, bien développés et riches en détails. Une histoire marquante et touchante d'amitié, de survie, de détermination et de confiance en soi, servie par une écriture tout en nuances et accompagnée par les sublimes illustrations de Jon Klassen. Un régal à lire avec une boîte de mouchoirs pas trop loin...

Pax ou le petit soldat , Sara Pennypacker, illustré par Jon Klassen, Gallimard, 320 pages, 2016. À partir de 9 ans.

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Le samedi, c'est jeunesse!

Le jour où l'agent des Indiens viendrait cogner à leur porte arriverait tôt ou tard. Ce n'était qu'une question de temps. Pour Irène Couchie, une jeune Nipissing, et ses deux frères, le temps est venu. Le ton de l'agent des Indiens est ferme: "Les enfants doivent aller au pensionnat. Ils sont pupilles du gouvernement, maintenant. [...] Ils nous appartiennent. Donnez-moi les trois enfants si vous ne voulez pas avoir une amende ou aller en prison." Les trois enfants quittent leur réserve pour être envoyés au pensionnat autochtone. Dans ce lieu immonde , Irène devient un numéro: 759. Les religieuses lui coupent les cheveux. On lui interdit de parler sa langue maternelle (la "langue du diable"). On la dépouille de tout ce qu'elle est et sait. L'année scolaire terminée, Irène et ses frères retournent chez leurs parents. Ils leur racontent les conditions de vie dans lesquelles ils ont vécues. C'est décidé, quoiqu'il advienne, jamais les enfants ne retourneront au pensionnat.

Inspiré de la vie de sa grand-mère, Jenny Kay Dupuis a trouvé les mots justes pour mettre en lumière cet épisode sombre et trop méconnu de l'histoire du Canada. Du début des années 1800 jusqu'au milieu des années 1980, près de 150 000 enfants des Premières Nations, métis et inuits ont été arrachés à leurs familles et envoyés dans un des 139 pensionnats autochtones dispersés dans l'ensemble du Canada. Ces écoles ont été créées par le gouvernement fédéral pour assimiler les autochtones, effacer leur culture, leur langue et leurs croyances. Renvoyés chez eux lorsqu'ils atteignaient l'âge de seize ans, ces adolescents ignoraient à peu près tout de leur communauté.Le résultat a été catastrophique. Perte de repères, perte d'identité, méconnaissance de leurs traditions et de leur langue maternelle. En 2015, la Commission de vérité et de réconciliation a publié son rapport. L'étendue des conséquences et des souffrances que ces écoles ont causées a été reconnue. Mais les excuses ne pèsent pas bien lourd dans la balance... a détresse d'Irène et de la perte de repères. Le contraste entre sa vie dans la réserve et au pensionnat est bien développé. Jenny Kay Dupuis passe judicieusement sous silence l es pires traitements subis par ces enfants (violence physique, abus sexuel, etc). Les c orvées, l'étude, les d ouche à l'eau glacée, la bouillie amère et grumeleuse, le pain rassis, les coup de cuillère de bois suffisent pour faire comprendre aux plus jeunes quel sort terrible ont vécu des milliers d'enfants autochtones. Les illustrations de Gillian Newland troublent par leur réalisme. Les couleurs possèdent une forte charge émotive: couleurs chaudes (jaune, orangé) pour la vie de famille dans la réserve, froides (gris, noir, bleu) pour la vie au pensionnat.
Je ne suis pas un numéro rend compte, de manière juste et sensible, de l
Je ne suis pas un numéro est un album essentiel pour mettre fin à l'ignorance sur ce génocide culturel. Il devrait être lu par le plus grand nombre. Pour savoir et ne jamais oublier...

Le samedi, c'est jeunesse!

Le samedi, c'est jeunesse!

Le samedi, c'est jeunesse!

Je ne suis pas un numéro, Jenny Kay Dupuis et Kathy Kacer (texte) et Gillian Newland (illustrations), pages, Scholastic, 2017.À partir de 10 ans.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois