Chronique « Salud »,

Scénario de Philippe Thirault, dessin et couleur de Nadar,

Public conseillé : Adultes / grands adolescents (à partir de 14 ans),

Style : Intimiste,
Paru aux éditions « Futuropolis », le 9 mars 2017, 112 pages couleurs, 19.50 euros,
Share

L’Histoire

Paris, sous le pont d’Austerlitz. Antoine, S.D.F., apprend à la radio la mort de Franco. A sa suite, le prince Juan Carlos accepte les fonctions de chef d’État et devient le quatorzième roi d’Espagne. Dire qu’il y a 18 mois, c’était lui le roi d’Espagne… le roi des cons !
A cette époque, Antoine quittait son emploi de chauffeur. Fraîchement marié, il partait vivre en Espagne avec sa femme Iria, de 18 ans son aîné. Rien ne le retient en France, il est brouillé avec sa famille. Leur rêve est d’y ouvrir un restaurant de cuisine française. Madame sera à la cuisine et lui s’occupera des clients.
Comme il n’a pas de papiers d’identité espagnols, tout est nom d’Iria. le couple est aidés par sa famille, très intrusive dans leurs affaires… un peu trop pour Antoine. Les premiers mois, le restaurant est toujours plein. La vie est belle. Mais l’entente entre Iria et Antoine se dégrade. Cela commence par des engueulades et finit par des coups !
Comme Iria possède tout officiellement, Antoine se retrouve à la porte de son restaurant. Il refuse de quitter les lieux. Le jour d’après, Iria revient avec une femme, à qui elle a cédée l’affaire. Antoine s’emporte, frappe sa femme, vole l’argent dans la caisse et prend la fuite !
Commence une cavale infernale…

Ce que j’en pense

Philippe Thirault est un scénariste touche à tout. Avec « Salud » il signe sa deuxième collaboration avec le dessinateur Nadar. J’ai beaucoup aimé leur premier titre « Papier Froissé », un titre dur, sur un jeune de 16 ans qui part à la dérive et de son père qui essaye de reprendre contact après des années d’absence. Cette première bande dessinée était tout en noir et blanc, rehaussé de gris.

Cette fois, Nadar à imaginé l’histoire en couleur : Un mélange de rose et bleu étonnant ! Même si ce n’est pas celles que j’aurais choisi, j’ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture (il y a plus de bleu que de rose…)
Encore une histoire pas très drôle, où on suit la descente en enfer d’un homme qui avait tout pour lui.
J’aime ces histoires de vie. Je les lis, avec le plaisir que je prenais, dans mon enfance, quand je regardais un vieux film… Ce genre de récit se prêterait bien à être mis sur grand écran. Il y a tout dedans. Amour, trahison, corruption, haine, gros calibre, peur et exultation.

Antoine, j’en suis sûr, si tu devais recommencer ton histoire, tu le ferais autrement. Mais pas sûr que j’y prendrai autant de plaisir.