Emma et Capucine (T1)

Chronique « Emma et Capucine » tome 1,

Scénario de Jérôme Hamon, dessin et couleur de Lena Sayaphoun,

Public conseillé : Adolescents (à partir de 10 ans),

Style : intimiste
Paru aux éditions « Dargaud », le 24 mars 2017, 48 pages, 9.99 euros,
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L’Histoire

La jeune Emma, 11 ans, répète sa chorégraphie devant sa mère et sa soeur Capucine. Une fois encore, elle ne reçoit que des remarques sur son style personnel et moins souple que sa benjamine. Le deux filles doivent présenter le concours d’entrée à l’Opéra de Paris, une des plus prestigieuse école de danse du monde. Découragée, Emma claque la porte… En plus, c’est le jour de son anniversaire !
Quand ils se retrouvent seuls, ses parents discutent. Le père s’interroge sur les motivations de ses filles et de sa femme. De qui est nés vraiment cette envie ?
Un peu plus tard, Jake, croise Emma au collège. Intéressé par la jeune fille, l’étudiant est bien maladroit. Il arrive quand même à lui offrir un CD personnalisé pour son anniversaire.
Enfin, l’heure du concours arrive !

Ce que j’en pense

Je dois avouer que j’ai été surpris par cet album. Esthétique entre manga et animation, sujet très girly (les états d’âmes de deux collégiennes qui ne vivent que pour la danse), “Emma et Capucine” n’avait (à priori) rien pour me plaire… Mais alors, pourquoi tenter une chronique ? Tout simplement parce que j’ai suivi mon instinct, ou plutôt son scénariste, Jérôme Hamon, qui m’avait enthousiasmé sur le sublime “Nils” (collection “Métamorphose” chez Soleil).

Et bien, j’ai eu tout bon. Avec cette nouvelle série, Hamon (avec Lena Sayaphoun au dessin) s’attaque au genre “BD-ado-pour-les-filles” avec une vraie sensibilité. Loin des clichés, il dépeint une famille en péril, totalement concentrée sur le rêve de ses deux filles. Mais avant d’y arriver, il faut passer le concours de la prestigieuse école de l’Opéra de Paris. Et c’est là que ça se corse. Capucine, la plus jeune, intègre les rangs tandis que la benjamine, Emma, ne passe pas… Trop personnel, trop comme ci, pas assez comme ça, Emma voit son rêve qui lui a demandé tellement de sacrifices tomber en miettes… Commence alors un cortège de remise-en-question

Avec ce récit simple et moderne, Jérôme Hamon évoque la notion de destin. Mais surtout, il s’interroge sur ces parents qui tentent de se réaliser à travers leurs rejetons… Qui décide quoi ? Adolescence, affirmation de soi et même d’émotions amoureuses, il parle avec sincérité et bienveillance de sentiments qui traversent l’esprit des parents aussi bien que des jeunes filles.

Au dessin, la jeune Lena Sayaphoun nous offre un dessin particulier . Elle mélange graphisme manga (les têtes et les yeux sont surdimensionnées et typées) et dessin d’animation (aplats, lumières et flous pour situer les plans), dans un rendu personnel et réussi. C’est un peu étrange au début, mais on s’y fait. Je suis certain que cette esthétique, à la frontière entre Asie et Europe, séduira les jeunes lectrices.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois