Saphodisiaque de Danielle Spruyti

Saphodisiaque de Danielle Spruyti

En 1982, à la veille de ses 18 ans, la très belle Comtesse Daphné de Bronkhorst, seule héritière d'un immense empire financier, tombe sous le charme d'Axelle. Malgré sa volonté farouche de résister à l'adolescente, elle succombe à son violent désir. Dans le plus grand secret, les deux jeunes filles connaissent une passion intense et charnelle. ​
Un jour, son père, Maxence de Bronkhorst, homme d'affaire redoutable, apprend fortuitement sa relation particulière.

Faisant fi de sa propre expérience, de son père intervenant dans son couple, au point d'éloigner de lui sa belle épouse, dont il est toujours fou amoureux, il n'hésite pas à manipuler honteusement sa fille.
C'est que, sous la déconvenue, d'apprendre l'homosexualité de celle-ci, couve une jalousie trouble, car Daphné ressemble trait pour trait à sa mère.
Et c'est pourquoi, le Comte, avec un acharnement aveugle, usera de tous les moyens, pour séparer les deux adolescentes, jusqu'à concevoir " l'inconcevable ".

Mon avis :

Si, sur la forme, le livre n'a pas attiré mon attention, il n'en est pas de même pour le fond.

Je regrette que cet ouvrage ne soit pas mieux mis en valeur par son titre et sa couverture car s'il s'agit bien d'une romance saphique comme l'indique le titre, le contenu est bien plus riche que cela.

Comme chez de nombreux auteurs auto édités, le lecteur trouvera quelques coquilles mais rien qui n'entrave la compréhension. Le style de l'auteur est agréable et permet au lecteur de s'initier aux expressions et vocabulaire du nord tels que la "clinche" et "baisser le carreau".

Passé la déception de la présentation, le lecteur peut se plonger dans une intrigue riche en vocabulaire, en personnages, agrémentée d'une analepse qui améliore la compréhension du contexte familial.

Un texte scindé en trois parties, où l'auteur présente dans un premier temps les personnages principaux que sont Daphné et Axelle, puis la rencontre des parents de Daphné et enfin l'affirmation de Daphné. L'intrigue met ainsi en exergue toutes les conventions d'une société patriarcale et le ridicule de nombreux usages de l'aristocratie.

Loin du roman à l'eau de rose, l'auteur peint ici le portrait d'un monde gangréné par l'argent, où la femme n'est rien d'autre qu'un appareil reproducteur et où l'amour entre femmes parait parfaitement improbable. Entre écœurement et attendrissement, les nerfs du lecteur oscillent durant toute la lecture et le final vient habillement boucler la boucle.

En clair, un bel ouvrage, qui mérite mieux que d'être cantonné à de la romance lesbienne et qui doit être accessible au plus grand nombre.

Un livre qui, je l'espère, fera oublier aux femmes leurs rêves de princesse et les ramènera à une juste réalité, celle d'une société, où rien n'est acquis et où les droits des femmes sont toujours les premiers menacés.

Un grand merci à Danielle Spruyti pour la proposition de ce service presse.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois