Le rêve d’une enfant

Bonjour !

Je suis ce matin retombée sur un de mes vieux blogs que j’avais crée sur Canaille Blog. e principe était simple, on me demandait un thème d’histoire et je l’écrivais (un peu comme ma boîte à idée disponible ici)

J’ai retrouvé un vieux texte que j’aimais beaucoup, et j’ai décidé de le retravailler. Le voici, n’hésitez pas à me donner votre avis ! 😉

Le rêve d’une enfant

Je m’appelle Cyrielle. J’écris sur un bout de papier froissé,abandonné au coin de la rue par un passant. Le papier c’est pour les riches, pas pour moi. Je dois me contenter des déchets, de tout ce que personne ne veut plus. Comme moi.

Je vis au« Palais des enfants ». C’est comme ça qu’on l’appelle.Les dames qui s’occupent de nous, elles, appellent ce lieu« L’hospice. »

Je ne fais partie d’aucune bande. Je suis trop différente de ceux qui vivent avec moi. Moi j’ai de l’ambition. Pas eux. D’après les sœurs,je suis folle à lier. Mais moi, tout ce que je veux, c’est monter sur les nuages.

Le Palais, c’est mon lieu de vie. Mon seul foyer. Je suis, comme tous ceux recueillis ici, une enfant abandonnée. C’est fréquent. Les gens importants trop riches, lassés de leurs femmes, sont souvent nos pères. Les bonnes de ces gens importants, appelées un soir et mises à la porte le lendemain sont souvent nos mères. C’est fréquent. C’est comme ça que ça se passe, c’est tout. Et encore,on a de la chance ! Nous au moins, on ne traîne pas sur la route. On ne fait pas la manche. Si on regarde bien, c’est vraiment un palais.

Quand j’aurais fini d’écrire, je lancerais ce papier au vent et le roi des nuages, après avoir lu mon histoire, viendra me chercher sur son cheval d’air et m’emmènera là où j’ai toujours rêvé d’aller.Dans son palais. Enfin j’espère. J’ai tellement essayé, par tous les moyens, de rejoindre ce monde merveilleux ! Et même si,pour l’instant, rien n’a marché, je garde espoir.

Cyrielle.

C’est encore moi, Cyrielle. J’ai attendu toute la journée, dehors, sur les marches du « Palais » que le roi des nuages vienne me chercher. Il n’est pas venu.

Mais j’y crois toujours, et cette fois, je sais pourquoi mon idée n’a pas fonctionné. Sur ma lettre, j’ai oublié de noter l’adresse du Palais ! Pauvre roi des nuages. Tu as dû me chercher toute la nuit. Excuse-moi. J’aurais dû y penser. S’il te plaît, roi des nuages, vient me chercher ce soir. Je t’attendrais tout le jour s’il le faut. Sur les marches du « Palais ». Et cette fois je te note l’adresse : Rue de Notre-Dame. Je t’attends.

Cyrielle.

Roi des nuages, viens me chercher maintenant je t’en prie ! Au Palais c’est la pagaille. Tout le monde crie partout et des corps jonchent le sol, piétinés. Je me suis cachée sous mon lit, dans le dortoir.Des paysans crient à la Révolution. Ils ont vraiment l’air en colère. J’ai peur. C’est l’enfer. S’il te plaît ro

Cher roi des nuages. J’ai maintenant du papier à profusion. Et par dessus tout, j’ai réalisé mon rêve. Je t’écris de ma petite maison.Celle là même que tu m’as offerte quand je t’ai rejointe. Je t’écris pour te remercier. Je glisserais sûrement cette lettre sous ton oreiller. J’imagine déjà un sourire étirer tes lèvres lorsque tu la découvriras. Tu m’as souvent demandé ce qui m’était arrivé le jour où je t’ai rejoint. Je pense qu’il est plus que temps de te le raconter.

J’étais en train de t’écrire pour que tu viennes me chercher de suite.J’étais terrifiée, les corps que j’avais vu tomber avant de me cacher me hantaient. Tout à coup des nobles ont déboulés dans le dortoir. Ils avaient peur, ça se lisait sur leurs visages et cherchaient partout un endroit où se cacher. Les paysans sont arrivés à leur tour et c’est à ce moment là que les nobles m’ont vue. Un d’eux, dans la panique générale, avait trouvé une épée.Il m’a sortie de sous le lit et a pointée son épée contre ma gorge, comme mettant au défi les paysans d’avancer. Ils ont d’abord eu un mouvement de recul. Mais les nobles sont connus du peuple comme des froussards en général, et ils ont cru qu’il ne me ferait rien.Alors ils ont continué d’avancer. Quand un homme a peur, il ne sait plus ce qu’il fait. Le noble perdait de plus en plus de son assurance à chaque pas que faisaient ceux en face. Il s’est mis à reculer. Il a trébuché et en tombant vers l’arrière, il n’a pas enlevé son épée de ma gorge.

Mais si j’ai toujours souhaité être là, sur les nuages, je lui en veux un peu. J’aurais voulu pouvoir, peut être, trouver un autre moyen de te rejoindre, même si je me rends compte qu’il n’y en a pas d’autre.Mais alors j’aurais préféré attendre un peu. Seulement c’est comme ça,et je suis quand même heureuse d’avoir réalisé mon rêve. Merci, roi des nuages.

Cyrielle.

Dans les rues de Paris, une jeune femme se promenait, le nez au vent. Soudain,une feuille, puis deux, trois, quatre tombèrent lentement jusqu’à ses pieds. Elle se baissa et les saisit. C’étaient des lettres destinées à un certain « Roi des nuages ». Elle leva les yeux et sourit tristement en regardant le ciel.

«  Adieu petite princesse des nuages » murmura la jeune fille.

Puis elle se détourna pour atteindre l’orphelinat où elle travaillait. Un large sourire vint orner ses lèvres lorsqu’elle entendit les enfants dont elle s’occupait l’appeler avec force :

« Cyrielle !Cyrielle ! »

Bonne lecture !

Petite Pousse ❤