La machine à explorer le temps + Interview Dobbs & Moreau

Chronique « La machine à explorer le temps »

Scénario de Dobbs, dessin et couleur de Mathieu Moreau,

Public conseillé : tout public,

Style : Aventure fantastique,,
Paru aux éditions Glénat, le 11 janvier 2017, 14.50 euros,
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L’Histoire

Londres 1895. Trois hommes se rendent chez un homme de science. Ce dernier affirme être capable de se “mouvoir dans le temps”, grâce à une de ses inventions… Sceptiques mais curieux, les voilà au domicile du gentleman. L’homme découvre une petite machine merveilleusement ouvragé, qu’il règle avec quelques boutons. Dès qu’il actionne le levier, la machine disparaît à grand renforts d’arcs électriques…
Pourtant, au repas qui suit, la démonstration n’a pas fait l’effet escompté. Pour les observateurs, impossible de savoir ou la fameuse boite a disparu ? Énervé, l’homme claque la porte du salon, et réapparaît dans la foulée, les vêtements en lambeaux, une longue barbe sur son visage précédemment glabre…

Collection H. G. Weels

Les éditions Glénat ont confié au scénariste Dobbs (“Scotland Yard”, “Mister Hyde contre Frankenstein”, “Allan Quaterman et les mines du roi Salomon”), la maîtrise d’une collection dédiée à H.G. Wells. Comme vous devez le savoir, ce romancier est un des pères fondateurs de la science-fiction, au même titre que Jules Vernes. “La Machine à explorer le temps”, “L’île du docteur Moreau”, “La guerre des mondes” et “L’Homme invisible” sont ses quatre créations les plus célèbres et les plus adaptées au cinéma. Véritable creuset de notre culture populaire, ces romans sont le coeur de la collection. Dobbs, l’adaptateur-scénariste en chef, s’entoure de quatre dessinateurs (Christophe Regnault, Fabriozio Fiorentino, Vicente Cifuentes et Mathieu Moureau), chacun sur son album/sa série.
C’est un gros challenge qui tente de “moderniser” ces récits fantastiques au caractère sociétal.

Ce que j’en pense

J’ai commencé la série par un one-shot, une gageure d’adapter un roman complet en 54 pages. Pourtant, avec des choix (assumés) de coupes et de raccourcis, Dobbs s’en sort très bien. Si la dynamique du roman est assez simple, il la simplifie encore en se concentrant sur l’essentiel.

Le pitch de départ est assez simple. L’explorateur se projette (grâce à sa machine) dans le futur lointain de notre planète. Bloqué par la disparition de sa précieuse machine, il va devoir comprendre ce monde qui a bien changé.
Deux peuples que tout oppose, sont encore là. D’un côté, les “Elois”, vivant à la surface, passent leur temps à manger des fruits et prendre du plaisir. Beaux et graciles, ils semblent incapables d’effort ou de création… A l’opposé, les “Morlocks” (à l’apparence monstrueuse) vivent dans les sous-sols, sortant de nuit pour chasser les Elois…
Dans ce monde “binaire”, L’explorateur tente de comprendre comment l’humanité en est arrivé là ?

Dobbs et Mathieu Moreau remplissent le contrat. Ils re-visitent le roman initial, en le modernisant. Le résultat est très dynamique (cadrage, mise-en-page, encrage) et même un peu “pop”. Malgré l’absence de véritables dialogues (l’explorateur parle à haute-voix pour prendre des notes), on ne s’ennuie pas.

Au dessin, Mathieu Moreau nous offre un style entre franco-belge et manga. Cela peut vous déstabiliser ou pas, c’est selon. Ses cadrages dynamiques et son trait aigu accompagnent bien ces aventures fantastiques.
Assez sombre, son encrage est plutôt présent. Enfin, le “character design” des Morloks, très “comics”, est superbe !

Pour compléter cette chronique, écoutez l’interview des auteurs. Cliquer sur le bouton Play ci-dessous.

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« La Machine à explorer le temps » : © Glénat, (2017) – (Dobbs, Moreau)
Interview réalisée le 13 janvier 2017.
Un grand merci à Olivier, Mathieu et à l’équipe de Glénat.

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