Le projet Bleiberg (T1/3)

Chronique « Le projet Bleiberg, tome 1 »

Scénario de Serge Le Tendre, d’après le roman de David Khara, dessin de Frédéric Peynet,

Public conseillé : Adultes / Adolescents,

Style : Polar / Thriller,
Paru aux éditions Dargaud, le 20 janvier 2017, 14.99 euros,
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L’Histoire

Jeremy Corbin, 31 ans, trader à Wall Street, est un salaud ! Après avoir gagné 50 millions en pariant sur l’effondrement du Dow Jones, Jeremy parade dans sa voiture de luxe, entouré de belles filles… Un moment d’inattention et c’est le drame. Il renverse et tue sur le coup un bébé !
Six mois plus tard, Jeremy est toujours sous le choc, même si l’influence de ses amis et de son argent lui ont évité la prison.
Ce matin, deux militaires lui annoncent le décès de son père. Voilà 25 ans que le colonel Corbin l’avait abandonné, lui et sa mère… Après avoir prévenu son patron, le voilà parti pour Poughkeepsie, où sa mère est interné dans l’hôpital de neurologie. Cette dernière ne pleure pas, mais lui confie un étrange souvenir : un pendentif contenant un numéro bancaire et une clef, décorée d’une croix gammée nazie…

Ce que j’en pense

Le trio Khara/Le tendre/Peynet avait déjà fait des étincelles sur la série précédente “Les vestiges de l’Aube”. Tout comme celle-ci, il s’agissait d’un thriller écrit par le romancier David Khara, qu’avait souhaité adapté Serge Le Tendre (“La quête de l’oiseau du temps”, “Chinaman”, ou encore “L’Histoire de Silöe”), avec la complicité du dessinateur Frédéric Peynet (“Le Feul”, “Phoenix”…). Cette collaboration avait eu comme résultat un magnifique polar fantastique qui s’intéressait tout autant au genre (les Vampires) qu’aux personnages et leurs questionnements si “humains”.

C’est donc avec un à-priori très positif que je me suis plongé dans cette nouvelle mini-série (3 tomes annoncés), qui commence très fort !
Avec leur anti-héros (Jérémy déclare lui-même dans la première case : “Je suis une ordure !”), le trio d’auteurs nous embarque dans un beau polar historique. Entre époque contemporaine pleine de dangers inattendus, d’agents du Mossad, de la C.I.A. et le passé sulfureux du paternel de Jeremy, Serge Le Tendre m’a littéralement embarqué dans un récit addictif. Ca faisait longtemps qu’un polar en BD ne m’avait pas “tenu par les couilles” (désolé pour la formule), comme celui-ci !

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Si vous cherchez le coupable, il faudra autant aller voir auprès de l’auteur originel (David Khara) et ses histoires de genre si “humaines”, qu’auprès de Serge Le Tendre qui adapte, avec une belle densité, le matériau originel.
Enfin (et ce n’est pas rien), le dessin de Frédéric Peynet déboite ! C’est la seconde fois que ce dessinateur tente la couleur directe (voir sa vielle série « Toran ») et avec quel résultat !
Le trait classique et expressif, les couleurs solaires ou nocturnes, la dynamique des compositions, pour moi, il n’y a rien à jeter !
En plus, ce monsieur est un puriste-extrémiste. Pour preuve, il a intégralement re-dessiné la demi-planche d’introduction, à cause de l’arrière-plan urbain et nocturne dont l’éclairage ne lui convenait pas… Un fou, j’vous dis !
Enfin, tout ce qu’il faut retenir, c’est que le résultat est bluffant, dense, intelligent, subtil et épique. Ca chahute et ça se joue des codes du genre, et j’en redemande ! Vivement la suite (tome 2 prévu pour septembre / octobre 2017).

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois