Chronique « Magritte, ceci n’est pas une biographie »

Scénario de Zabus, dessin de Thomas Campi,

Public conseillé : Adultes / Adolescents,

Style : O.V.N.I
Paru aux éditions Glénat, le 4 novembre 2016, 64 pages, 14.99 euros,
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L’Histoire

Charles Singullier est un employé ordinaire qui, pour une fois, se permet une petite originalité : il s’achète un chapeau melon au marché aux puces des Marolles à Bruxelles. Une fois le chapeau posé sur la tête, rien ne sera plus pareil pour Charles : il est victime d’hallucinations issues de l’oeuvre de Magritte.

Ce que j’en pense

Voici une œuvre surréaliste, au sens littéraire du terme, dans la droite ligne de Magritte.
Effectivement la BD n’est ni une biographie ni une fiction. Non c’est un OVNI bédéïstique.
Vous trouverez là un ouvrage d’une grande poésie, d’une culture artistique riche tout en étant pédagogique.
Zabus, le scénariste, nous a concocté une histoire fantastique du genre « Alice au pays des merveilles ». Ici, le monde merveilleux dans lequel le héros pénètre n’est autre que la vie de Magritte, ou plutôt son oeuvre. Avec l’aide de son compère Campi aux manettes du dessin, il nous promène dans les tableaux de Magritte. L’histoire traverse celle de Magritte et elle nous est contée par un biographe chef de train et par une jolie experte du peintre (elle donne des conférences sur Magritte).

L’oeuvre de Magritte est surréaliste ; comme on se promène dans celle-ci, forcément le scénario s’envole dans cette direction. C’est plein de poésie, de finesse, de réflexions sur la peinture, sur l’art. Il y a même une planche présentant une visite de musée, où chaque tableau énonce sa pensée sur différents aspects de la peinture.

On découvre un Magritte complexe, dérangeant, changeant et un immense artiste.

Le dessin de Campi est délicat, on dirait de l’aquarelle. Je voulais dire de la dentelle. Il utilise des couleurs douces. Les cases s’enchaînent régulièrement sans jeux sophistiqué de cases. Par contre, il se joue, avec l’aide du scénario de Zabus, des images. Son personnage principal passe d’une époque de la vie de Magritte à une autre d’un coup de pinceau du peintre génial. On pense évidemment au génial Philémon que son auteur, Fred, faisait descendre dans la case du dessous par une échelle commune aux 2 cases de la BD. L’espace devient une espèce de jeu où Fred s’est révélé d’une inventivité artistique incroyable ! Philémon est un genre BD en soi. La peinture surréaliste de Magritte se prête complètement à cet exercice difficile. Le résultat du travail de Campi est à la hauteur du challenge !

J’avais lu une BD présentant beaucoup d’éléments communs à Magritte, ceci n’est pas une biographie : Monsieur KHOL de Moynot et Dieter. C’était publié chez Glénat dans la collection Carrément BD (Un format carré imposé). La collection compte quelques très beaux albums ! L’histoire racontait la vie d’un peintre sans visage. Poésie et métaphores, comme dans l’œuvre de Zabus et Campi.

Voilà une BD à offrir pour faire aimer à la fois la poésie, la BD, Magritte et la littérature surréaliste.
Vous pouvez aussi vous l’offrir et vous vous ferez sacrément plaisir.

Joyeuses Fêtes !