Bêtes féroces et gros lolos

Stravaganza

Stravaganza, la Reine au casque de fer (Akihito Tomi – Editions Casterman)

Une fois n’est pas coutume, intéressons-nous à un manga. Et tant qu’on y est, choisissons-en un qui est franchement barré! C’est clairement le cas de « Stravaganza, la Reine au casque de fer », un manga historico-fantastico-érotico-comique qui raconte l’histoire de Viviane, la reine de Mitera, un petit royaume médiéval a priori paisible, mais qui ne l’est pas tant que ça. Comme l’indique le titre de la série, Viviane ne quitte jamais son château sans cacher son visage sous un casque (le reste de son corps, par contre, est beaucoup moins caché…). Cette particularité permet à la reine de faire des petites escapades incognito sous le nom de Claria, puisque ses sujets ne l’ont jamais vue sans son casque. Viviane/Claria est certes belle et courageuse, ce qui lui vaut d’avoir de nombreux prétendants, mais elle est surtout en manque d’aventures. Cela tombe bien: elle va être servie! En se baladant dans la forêt, la jeune femme tombe nez à nez avec un féroce wumba, un horrible primate carnivore qui détruit absolument tout sur son passage, en n’hésitant pas à déchiqueter ses proies. Rapidement, il s’avère que ce méchant wumba est loin d’être isolé et que le royaume de Mitera court un grave danger. C’est l’occasion ou jamais pour Viviane de prouver qu’elle n’est pas seulement une guerrière diablement sexy, mais qu’elle est aussi et surtout une bonne reine, capable de sauver son peuple d’une fin atroce. Pour essayer de mettre ses concitoyens en sécurité, elle va notamment se tourner vers les Sépoïas, un peuple de géants amis des humains. Mais malgré l’appui de ces alliés de taille, la bataille contre les wumbas s’annonce rude…

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Disons-le tout de suite: « Stravaganza, la Reine au casque de fer » est une histoire totalement improbable et loufoque. L’auteur japonais Akihito Tomi, dont c’est le premier récit traduit en français, y mélange heroic fantasy et comique grivois d’une manière impossible à résumer. D’une page à l’autre de « Stravaganza », on croise aussi bien des wumbas horriblement féroces que des géantes à la plastique particulièrement avantageuse (et impressionnante). Mention spéciale au vieux voleur pervers, qui surgit de temps à autre dans l’histoire et dont le seul plaisir est de faire apparaître les seins des femmes, à la manière d’une sorte de magicien lubrique… C’est à la fois drôle et bizarre. Vous avez dit surréaliste? Une chose est sûre: en tant que lecteur occidental lambda, il y a de quoi être sacrément désarçonné, surtout si on n’a pas l’habitude de lire des mangas. Mais malgré tout, c’est rafraîchissant. Et si on accepte de jouer le jeu, on est surpris de constater que la sauce prend! D’accord, le récit est inégal (de même parfois que les dessins), avec une alternance de séquences d’une violence inouïe et d’autres d’une grivoiserie à la limite du ridicule, mais une fois qu’on rentre dans l’univers un peu frappé d’Akihito Tomi, on prend beaucoup de plaisir à la lecture de « Stravaganza ». Et on a bien du mal à s’imaginer que l’auteur de ce manga a travaillé pendant 10 ans comme architecte avant de se tourner définitivement vers la bande dessinée… A noter que les deux premiers tomes de « Stravaganza » sont sortis simultanément fin juin, tandis que le troisième tome paraîtra le 7 septembre prochain. De quoi donner un peu de folie à la rentrée.