Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers, de Benjamin Alire Sáenz

aristotle and dante

Aristotle and Dante Discover the Secrets of the Universe de Benjamin Alire Sáenz, Simon & Schuster, 2012, 359 pages.

Lu dans le cadre du French Read-A-Thon !:)

L’histoire

Ari, quinze ans, est un adolescent en colère, silencieux, dont le frère est en prison. Dante, lui, est un garçon expansif, drôle, sûr de lui. Ils n’ont a priori rien en commun. Pourtant ils nouent une profonde amitié, une de ces relations qui changent la vie à jamais…
C’est donc l’un avec l’autre, et l’un pour l’autre, que les deux garçons vont partir en quête de leur identité et découvrir les secrets de l’univers.

Note : 5/5

Mon humble avis

I wondered what that was like, to hold someone’s hand. I bet you could sometimes find all of the mysteries of the universe in someone’s hand.

S’il y a bien un livre dont j’entends du bien depuis un bon moment, c’est Aristote et Dante. Du coup il était grand temps que je m’y mette à mon tour, et sans surprise j’ai très rapidement accroché au roman. L’écriture est fluide, avec beaucoup d’images, des références un peu partout – que ce soit à la pop culture ou à une culture plus classique – et finalement, j’ai trouvé que c’était une très belle plume.

I was always arguing that comic books were literature too. But literature was very serious business for a guy like Dante.

Les personnages sont très travaillés et complexes, c’est sans difficulté qu’on s’attache à eux, il me semble. Ari est le narrateur, on l’accompagne donc tout au long de l’histoire et de façon tout à fait logique, on suit ses états d’âmes, ses humeurs et ses peurs. Les deux protagonistes sont adolescents, et très différents l’un de l’autre, mais on les voit évoluer au fur et à mesure de l’intrigue. Aristote a un côté apathique, mais seulement de l’extérieur, puisqu’il a des difficultés à parler de ses émotions et de ce qui importe : il se pose beaucoup de questions, imagine beaucoup de scénarios de conversations, ressent des émotions contradictoires, mais finalement reste silencieux.

When I looked through the telescope, Dante began explaining what I was looking at. I didn’t hear a word. Something happened inside me as I looked out into the vast universe. Through that telescope, the world was closer and larger than I’d ever imagined. And it was all so beautiful and overwhelming and – I don’t know – it made me aware that there was something inside of me that mattered.

L’un des sujets centraux du roman est l’amitié, et au sens plus large, les relations humaines : entre Ari et Dante bien sûr, mais aussi avec leur entourage, les parents d’Ari qui gardent des secrets et ont des difficultés à parler de ce qui importe vraiment, et les parents de Dante qui sont très différents puisque son père est beaucoup plus expressif et expansif.

Derrière cette histoire de deux adolescents qui se découvrent et grandissent, des sujets très complexes et sérieux sont abordés : un frère en prison, un père qui a fait la guère et qui en garde d’importantes cicatrices, le traitement des personnes différentes et particulièrement de l’ethnicité. Ari et Dante sont tous deux d’origine mexicaine mais ce dernier a l’impression d’être un faussaire et de ne rien avoir de Mexicain. Ce qui pose la question : qu’est qu’être Mexicain ? Au final, c’est, il me semble, le seul sujet qui n’est pas traité jusqu’au bout ou résolu et c’est bien dommage…

Sometimes, you do thing and you do them not because you’re thinking, but because you’re feeling. Because you’re feeling too much. And you can’t always control the things you do when you’re feeling too much. Maybe the difference between being a boy and being a man is that boys couldn’t control the awful things they sometimes felt. And men could. That afternoon, I was just a boy. Not even close to being a man.

Je connaissais la finalité – enfin, l’une des finalités – avant de commencer la lecture mais je ne m’attendais certainement pas à ce que ça se déroule ainsi. Je voyais les pages passer et je ne faisais que me demander : mais comment ça peut bien se passer alors qu’il reste si peu de temps, de pages ? Et effectivement, alors que le roman a un rythme très posé, chaque chose en son temps, pour qu’on puisse s’imprégner des personnages et de ce qu’ils ressentent, la fin est un peu abrupte. Elle reste une belle fin, mais finalement… elle est un peu forcée sur le personnage, au lieu que ce soit lui qui prenne sa décision, fasse sa propre découverte…

« There are worse things in the world than a boy who likes to kiss other boys. »

Enfin, je ne vous en dit pas plus, je vous conseille vivement la lecture de Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers pour le découvrir par vous-même:) Et oui, j’ai probablement abusé des citations, mais elles me plaisent beaucoup trop pour ne pas les partager !


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