Vivre vite de Philippe Besson

Vivre vite de Philippe Besson"Regardez-moi bien. Qui sait si je serai encore là demain..."
Aussi célèbre soit-il, James Dean, symbole de la jeunesse éternelle, demeure toujours aussi insaisissable. Vivre vite, roman choral tout en nuances, dresse, à travers la voix de ses proches, le portrait intime d'un garçon de l'Indiana, inconsolable et myope, turbulent mais d'une beauté irrésistible, qui s'est donné à tous, sans jamais appartenir à personne : un acteur incandescent devenu, en trois films et un accident de voiture, une icône intemporelle.

Julliard - 252 pages - 18 €

En lecture commune avec Bettie du blog BettieRose Books dont vous pouvez retrouver son avis ici !


Un livre touchant...


On ne peut prétendre être cinéphile et n'avoir jamais vu un film de James Dean ! Star montante des années 50, il incarnait (et incarne toujours) le symbole d'une jeunesse pleine de désarroi.

Comment s'est construit ce bellâtre blond aux yeux bleus prédestiné au cinéma et qu'un accident de voiture a fauché dans sa 24ème année ? C'est ce que nous raconte ce livre "Vivre vite" de Philippe Besson.

Une fureur de vivre...

C'est à travers la voix des proches, de ceux qui ont partagé un instant ou plus longuement son quotidien, que l'auteur a choisi de raconter la vie de James Dean : famille, amis, grands noms du cinéma et même l'auteur de l'accident ! Ce roman chorale n'est pas à proprement parlé une biographie mais n'en est pas loin.
A travers ces personnages donc, on découvre un James Dean qui sous ses grands airs de gamin capricieux, colérique est en fait un jeune homme d'une sensibilité exacerbée, fragile. Cette fragilité il la porte depuis l'enfance, depuis la mort de sa maman alors qu'il n'avait que 9 ans et de l'absence de son papa qui le confie à sa tante auprès de qui il va grandir.
Malgré tout il va se construire avec une idée bien en tête : être acteur. Alors que ses copains d'école font du sport, lui assume sa singularité et s'amuse à jouer au théâtre, à danser, se déguiser quitte à essuyer les moqueries. Son caractère tenace va l'emmener de l'Indiana, à Los Angeles puis New-York où il y commencera sa carrière.

Une chose est frappante dans ce livre. Si James Dean est parti tôt et de manière tragique, on s'aperçoit que c'est également le cas pour un certain nombre de ses proches.


Vivre vite... vite lu...

On peut dégager deux parties de ce livre. La première, Philippe Besson aborde la maladie de la mère, l'abandon, la solitude, la souffrance, l'enfance et l'adolescence de l'acteur avec des mots très forts, bouleversants et d'une incroyable finesse.
Le style se fait beaucoup plus incisif et vif quand il évoque l'apprentissage et le métier d'acteur, l'amour, la mort, la (bi) sexualité.
Une des forces de cette biographie romancée est que l'auteur décrypte en profondeur la psychologie de James Dean, son caractère tourmenté, son goût du risque (presque suicidaire), son côté fantasque, ses aventures avec les femmes mais aussi les hommes, ses beuveries, ses insomnies, ses colères sur les plateaux de cinéma qui en feront un acteur ingérable.
Ce livre captivant d'un bout à l'autre, l'est sans doute à sa construction : chapitres courts et alternance des personnages qui fluidifient la lecture.
Ce roman d'une belle sensibilité, d'amour et d'admiration est une magnifique invitation à revoir les films mettant en scène James Dean.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois