"Après La Vie secrète des jeunes, la nouvelle chronique de notre époque par Riad Sattouf, prépubliée dans L'Obs. Écrits d'après les histoires vraies d'Esther A.*, Les Cahiers d'Esther nous plongent dans le quotidien d'une fille de 10 ans qui nous parle de son école, ses amis, sa famille, ses idoles. Que sont Tal, Kendji Girac ou bien les têtes brûlées ? Quels sont les critères de beauté que doivent avoir les garçons et les filles pour être populaires ? Comment fait-on quand on a des copines plus riches que soi ? Qu'est-ce que le petit pont massacreur ? Comment les attentats du 7 janvier ont-ils été vécus dans la classe d'Esther ? Comment faire quand on a peur d'avoir des gros seins ? En cinquante-deux pages qui sont autant de saynètes sur un thème à chaque fois différent, Esther nous raconte sa vie et son époque. Ce qu'elle ne dit pas à ses parents, elle le raconte dans ce journal intime, tour à tour drôle et émouvant, tendre et cruel : un portrait de la jeunesse d'aujourd'hui et un miroir de notre société. *Les noms des vraies personnes ont été modifiés !"
Comment passer à côté du phénomène Riad Sattouf, touche à tout et multi récompensé ?! Cinéaste, il a réalisé le film "Les beaux gosses", "Au royaume des filles", dessinateur et scénariste, il est l'auteur de la bande dessinée "L'arabe du futur" (dont le 3ème tome devrait sortir en juin prochain, 5 tomes seraient programmés en tout), mais également, et entre autres, de "La vie secrète des jeunes" qu'il a créée au sein de Charlie Hebdo pour lequel il a travaillé 9 ans.
Depuis un an et demi, les lecteurs du magazine "L'Obs"ont découvert les histoires vraies de petite Esther, 10 ans (11 ans depuis) mis en scène par Riad Sattouf, dont la première bande dessinée "Les Cahiers d'Esther" est sortie en janvier aux Allary Editions, et dont il est question ici...
Esther est donc une élève d'une école privée parisienne, a Antoine pour frère, pas très sympathique avec elle, mais qui lui rend bien puisqu'elle le qualifie de "con", et ce, bien qu'elle n'aime pas dire de gros mots...
La petite écolière existe vraiment ! Riad Sattouf s'appuie sur les récits que lui faits la fille d'un couple d'amis.
C'est donc à hauteur d'enfant et à travers elle, qu'il dépeint de manière caustique son quotidien. Il utilise son langage, ses goûts (Tal, Kendji Girac...), mais aussi ses codes, ses problèmes existentiels, ses coups de cœur, ses rapports à la popularité, à la beauté, à l'argent, à son père, à son frère... On peut tout de même noter que la mère est très peu présente dans cette BD.
Cela pourrait s'arrêter à des sujets aussi banals, mais les enfants étant bien plus complexes (ce que l'adulte semble oublier en grandissant), Riad Sattouf s'attache également à explorer la vision qu'a Esther sur des faits de société: comment un enfant analyse-t-il la religion, l'homosexualité, a vécu et compris les attentats de Charlie Hebdo... ?
Accompagné de dessins à la colorisation discrète mettant en avant l'essentiel, l'auteur s'emploie donc à décortiquer avec justesse, humour et plein d'humanité la psychologie enfantine. Cette bande dessinée peut donc être destinée non seulement aux parents qui voudraient comprendre leur progéniture, mais également aux adultes qui ont oublié qu'ils furent autrefois des enfants....
Les aventures de cette petite fille sont adorables, parfois émouvantes, très souvent hilarantes et... peuvent (doivent) amener à réfléchir...
En vente depuis le 21 janvier 2016