Nous tous sommes innocents – Cathy JURADO-LECINA

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Nous tous sommes innocents
Par Cathy JURADO-LECINA
Genre : Historique
Pour un public adulte
Chez Aux forges de Vulcain

16€ – 205 pages

Résumé : Les Passereaux, mai 1958. Jean est un jeune paysan qui aime inventer des histoires, rêve de devenir instituteur et de s’installer à la ville. Il espère un ailleurs, mais on ne choisit pas sa vie, aux Passereaux, et tout semble vouloir s’acharner contre ses rêves : son père qui lui refuse de quitter la ferme, la famille d’Odette qui s’oppose à ce que Jeannot l’épouse, la guerre d’Algérie, qui ne le rendra pas indemne. Acculé, Jean se ferme au monde au point de glisser dans la folie.

Odette s’en moquait. Elle avait d’ailleurs elle-même le goût du silence et de l’humilité, et elle se réjouissait simplement qu’il soit là, lui, à prendre à bras le corps la terre, le vent et l’eau, pour en faire quelque chose avec ses bras d’homme.

Ce titre, je le trouve magnifique. Magnifique, c’est tout. Il est plein de poésie, dans une belle simplicité. Du coup, je remercies les éditions Aux Forges de Vulcain pour cette intéressante découverte.

Cathy Jurado-Lecina a une écriture étrange, très peu commune. Comme si elle s’adaptait au désorte psychologique des habitants de la ferme des Passereaux. Ce parallèle est incroyable, j’ai adoré me rendre compte de cela. Nous avons affaire à un style très vif, qui va droit au but, qui prend énormément de place dans l’ouvrage. Sans cette plume – qui pourrait surement en rebuter certains, je n’aurai peut-être pas autant apprécié ma lecture. Elle est toute l’identité de Nous tous sommes innocents.
Le narrateur est d’ailleurs omniscient, il observe, il juge et parfois même de façon très sarcastique. Par ce style, le roman peut donc avoir deux niveaux de lecture. L’histoire e Jean et l’histoire de la folie de Jean (et d’accessoirement de toute sa famille). Deux sujets complémentaires, mais qui pourraient facilement faire l’objet d’étude séparer. A méditer.

Cette folie, elle est présente dès le début du roman. Nous nous en rendons pas tout de suite compte, nous pensons que Jeannot est le personnage sain de l’histoire. Au début, c’est le cas. Mais c’est tout. Pourtant, le roman est écrit d’avance, étant basé sur une histoire vraie. La fin de Jean est réelle. Cela le rend donc plus attachant. Parce que oui, malgré l’obscurité de cette oeuvre, elle contient des personnages que nous méritons pas d’oublier. La petite sœur Paule, par exemple, ou encore Odette. Vous e trouverez pas de personnages lisses, ici. Ils ont tous été cassés d’une manière ou d’une autre. Pourtant, ils ne se ressemblent pas, ils ont chacun ce petit détail pour les font unique.

Nous tous sommes innocents est un livre qui mérite d’être lu. Parce qu’il y a toute cette histoire, derrière. Parce qu’il y a toutes ces névroses, toutes intéressantes les unes que les autres. Le Plancher de Jeannot (voir image ci-dessus) est d’ailleurs un fameux exemple de psychiatrie. Un livre intéressant, donc, pour ceux qui s’intéressent à cette science, mais aussi pour les férus d’Histoire, Jean s’engageant pour l’Algérie !
4/5



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