L'ogre, de Didier Fédou

51UNND2GfYL* Numérique :  46 pages * Nouvelle auto-éditée * Collection : Claire Lune et Plein Obscur *

Résumé : À Mavenk, petit village paysan aux frontières du royaume, des habitants sont retrouvés morts, démembrés. Le capitaine de la garde royale, Luderik Aghraddon, prend l'affaire, pressé par le maire : le village doit accueillir une grande foire agricole, vitale pour sa survie financière, une vague de meurtres ferait tâche.
Le capitaine Aghraddon découvre que les intérêts des suspects sont aussi nombreux que les victimes qui se multiplient. Assassinats pour récupérer les terres des défunts ? Manœuvres politiques pour remplir les caisses ? Querelles de voisinage ? Serait-ce le fait des Gorthaurs – les Peaux-Vertes – qui rôdent dans la région ?

Mon avis : Une lecture des plus plaisantes et entrainantes, on ne voit pas les pages défiler. L’enquête est bien menée et la conclusion bien amenée, chose qui ne m’a jamais parue évident à faire dans le cadre d’une nouvelle whodunit.
On se laisse guider de fausses pistes en fausses pistes avec joie et ce qui semblait insoluble en début d’histoire s’explique soudain, comme un puzzle rassemblé, dans les dernières lignes. Bref, on retrouve donc là les qualités que tout bon whodunit se doit d’avoir.
Le côté fantasy est assez subtil, finalement, et je trouve que c’est très bien ainsi. On parle d’êtres surnaturels sans en voit beaucoup, ce qui renforce l’ambiance réaliste du texte.
Côté personnages, si certains rôles secondaires m’ont paru un peu caricaturaux (inévitable dans une nouvelle), le personnage principal m’a tout de suite été sympathique. Un peu amer sur les bords, qui n’a plus grand-chose à perdre vu son âge et qui se gêne donc pas pour dire ce qui pense, et en proie aux fragilisations de la vieillesse en parallèle. Bref, un personnage complet sur qui il ne serait pas dur de faire une saga à mes yeux.
Mon seul bémol serait que l’identité du coupable m’a parue un peu prévisible. En revanche, force est d’admettre que, si me soupçons étaient bien dirigés, j’ignorais quand même jusqu’au bout le comment du pourquoi (le mobile et la possibilité physique d’agir de la sorte). Sur ces points, je me suis laissé surprendre par l’histoire, qui s’est révélée des plus malignes.
En bref, les whodunit fantasy se font trop rares de nos jours, alors louper celui-ci serait un affront. Il me semble d’ailleurs que Didier Fédou en a écrit un autre, avec le même enquêteurs, « Les feux de la foi ». Si je ne me trompe pas, je vais m’empresser de voir ce que cet autre épisode donne.

Murphy


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois