Les beaux étés T1 : Cap au Sud - Zidrou et Lafebre

Les beaux étés T1 : Cap au Sud - Zidrou et Lafebre Été 1973 (je n’étais même pas né - oui, je sais, je suis un gamin). Sardou chante « La maladie d’amour » et la famille Faldérault s’apprête à quitter la Belgique en 4L pour rejoindre le sud de la France. Pas question de prendre l’autoroute, il faut profiter des paysages. Le père conduit et la maman gère les quatre enfants pas toujours très sages. On roule sans ceinture et sans GPS, les gamins n’ont pas de smartphone ou de tablette pour s’occuper, un pompiste fait le plein de la voiture, on campe au bord d’une rivière, on se baigne tout nu dans l’eau glacée et le soir venu on fait une partie de Mille Bornes. Une autre époque, un autre monde…
Le mari et la femme ont tout du couple idéal, les marmots sont pétillants et l’ambiance estivale offre un air de légèreté tellement surannée que l’on pourrait vite tomber dans le cucul la praline le plus dégoulinant. Sauf que Zidrou est dans la place, alors forcément, ça pique un peu.
Les beaux étés T1 : Cap au Sud - Zidrou et Lafebre En fait, les parents veulent offrir un dernier souvenir de vacances communes à leur progéniture et "faire comme si" avant de se séparer, parce que l’usure du quotidien les tue à petit feu : « La vérité, Pierre, c’est qu’on rêvait d’une vie au soleil et qu’on eu droit seulement à de timides éclaircies ». Le personnage de la mère est superbement croqué. Une femme qui arrive dans la quarantaine et constate être bien loin de l’existence qu’elle s’imaginait mener lorsqu’elle avait vingt ans et croyait en l’avenir. Une femme qui sait ce qu’elle ne veut plus mais ne sait pas ce qu’elle veut vraiment.
Rarement un duo scénariste/dessinateur ne m’aura paru aussi complice, aussi fusionnel. Chaque case, chaque plan, chaque scène semble traduire les plus infimes intentions de Zidrou, c’est absolument bluffant. Le découpage est juste parfait, dynamique, pêchu, alternant entre des phases joyeuses et d’autres plus contemplatives, plus introspectives.
Une formidable chronique familiale, pleine de fraîcheur et d’émotion, portée par des auteurs au sommet de leur art. Un gros, gros coup de cœur !
Les beaux étés T1 : Cap au Sud de Zidrou et Lafebre. Dargaud, 2015. 56 pages. 14,00 euros.
Et  une lecture commune que j'ai une fois de plus le plaisir de partager avec Noukette, qui accueille aujourd'hui les participants à la BD de la semaine.
Les beaux étés T1 : Cap au Sud - Zidrou et Lafebre


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois