Superstition, de David Ambrose

superstition* Broché: 413 pages * Editeur : J’ai lu * Collection : Fantastique *

Résumé : Inventer un fantôme, afin de démontrer la supériorité de l'esprit sur la matière ? C'est l'expérience à laquelle se livrent Sam Towne, docteur en parapsychologie de l'université de Manhattan, et la jeune et séduisante journaliste Joanna Cross, qui n'aime rien tant qu'à démystifier les charlatans. En compagnie d'une équipe de volontaires, ils créent de toutes pièces Adam Wyatt, héros américain de la guerre d'indépendance, compagnon de La Fayette et époux d'une des favorites de la reine Marie-Antoinette ; bref, un personnage historique plus vrai que nature avec lequel ils parviennent de surcroît à entrer en communication. Hélas, ils réussissent si bien leur affaire qu'il va désormais leur falloir trouver un moyen d'éliminer le spectre, dont la présence devient vite insupportable...

Mon avis : L’idée d’origine est des plus sympathique et ne pouvait que me parler : inventer un fantôme. Littéralement. Voilà qui est prometteur, même si on se doute bien que l’expérience va vite déraper et que, du coup, les personnages tombent dans le cliché de se mettre volontairement et consciemment en danger.

Le début va dans le sens de cette idée en mettant en place une ambiance assez gothique. On suit une histoire avant l’histoire, à base de voyante arnaqueuse. L’idée est par ailleurs bien mis en scène et très sympathique.

Mais au fil des pages, plusieurs points noirs se cumulent à mon sens. Tout d’abord, on passe bien trop de temps à parler de la vie personnelle de l’héroïne. C’est sûr que ces éléments ont leur importance, et serviront d’ailleurs l’histoire ensuite. Mais j’ai trouvé qu’on passait bien trop de temps à parler de ses parents ou de ses amants. Ces longueurs ont failli me faire abandonner la lecture plus d’une fois.

Autre point négatif : l’ambiance gothique que je chérie tant ne fait pas vraiment long feu. Trop vite, on glisse dans une histoire bien trop lisse et, surtout, bien trop expliquée pour réellement être efficace. Comment avoir peur d’une créature qui ne présente aucune part de mystère ? C’était un des pièges à éviter avec une telle histoire où, justement, le fantôme est inventé de toutes pièces par les héros. Malheureusement, l’auteur n’a pas su l’éviter.

Reste tout de même quelques bonnes idées, en plus de celle de base. La fin du livre m’a d’ailleurs fait penser à un épisode de la quatrième dimension. Sans en dire plus, le concept veut qu’une invention ne peut coexister dans le même monde que son créateur. Si, comme on s’en doute, le fantôme inventé se met donc à tuer un à un les personnages participant à l’expérience, et l’ayant donc créé, certains se voient réserver un sort pire que la mort. Mais je n’en dit pas plus.

En somme, certaines idées valent le détour mais tout est trop propre sur soi, trop « américain » oserais-je dire, et tout public, pour être vraiment prenant et renversant. C’est dommage.

Murphy


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois