Le Peintre d'éventail [Hubert Haddad]

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J'ai reçu Le Peintre d'éventail dans la box Exploratology du mois de mai. Je n'avais jamais entendu parler d'Hubert Haddad avant, encore moins du Peintre d'éventail, cette lecture a donc été une vraie découverte.
Le Peintre d'éventail [Hubert Haddad]
La pension de Dame Hison est l'endroit parfait pour se retirer du monde. Isolée dans les montagnes, enveloppée d'une sérénité apaisante, la pension jouit aussi du magnifique jardin chéri et paré par Osaki Tanaka. C'est d'ailleurs l'endroit où Matabei choisit de se retirer : après avoir renversé une jeune fille en voiture, Matabei est bouleversé et renonce au monde pour se reconstruire. A l'opposé de la tranquillité qui règne dans le jardin, l'ancien peintre et designer va vivre avec une pensionnaire une passion ravageuse, jusqu'à ce que le séisme du 11 Mars 2011 vienne tout détruire et retourner à nouveau la vie de Matabei.
« Les saisons ne vieillissent jamais. Un éternel été succède au beau suicide du printemps. Et l'automne empourpre les érables à l'heure dite. » p.168
Histoire rapportée par Xu Hi-Han, un ancien habitant de la pension de Dame Hison et lui-même disciple de Matabei, ce qui a l'air d'un simple récit-enchassant révèle à la tout fin du roman sa vraie valeur et son intérêt. Entre temps, on découvre à travers les yeux de Matabei et les mots d'Hubert Haddad la magie des jardins d'Osaki Tanaka, les pensionnaires originaux de la pension et l'histoire de Dame Hison. Avec un style très poétique et une écriture que l'on attend d'un « roman japonais » Hubert Haddad sublime la nature, le jardin d'Osaki Tanaka et les épreuves que traverse Matabei au lendemain du séisme. L'auteur tunisien nous plonge ainsi dans une atmosphère onirique, complètement hors du temps - le séisme, événement central du récit, nous ramène brutalement à la réalité et à notre époque, à l'année 2011. Et tout d'un coup, l'auteur nous ramène à la réalité alors qu'on se croyait à une autre siècle.
« Il ne pouvait qu'admettre une fois de plus la souveraineté de la nature. Jardiniers et maîtres paysagers s'épuisaient en vain dans l'imitation de son aspect sauvage. Tant d'harmonies et d'heureux contrastes n'étaient pas dus au seul hasard : des millénaires d'ajustement avaient façonné ces abords jusque dans la sensibilité de générations contemplatives. Seules la foudre, les intempéries ou la dégénérescence liée à l'incurie humaine pouvaient s'attaquer au paysage. Mais une magie native remodelait vite ces espaces. La nature respirait de tous les souffles de la montagne. Son énergie calme était comme la pensée des éléments, un dialogue entre ciel et terre. » p.113
Pourtant, malgré l'écriture sublime d'Hubert Haddad, j'ai l'impression d'être passée à côté du Peintre d'éventail. L'écriture particulière de l'auteur est certes magnifique mais aussi très dense, elle exige une concentration plus soutenue que pour d'autres lectures. Sans être déçue par le livre en lui-même, je suis surtout déçue de ne pas l'avoir plus aimé et de ne pas avoir ressenti plus d'émotions. C'est quand même une lecture que je vous conseille, son écriture magique a de grandes chances de séduire les plus rêveurs d'entre vous et les passionnés du Japon. Connaissez vous Hubert Haddad ? Avez-vous lu Le Peintre d'éventail ?

Le Peintre d'éventail [Hubert Haddad]C’est au fin fond de la contrée d’Atôra, au nord-est de l’île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de Dame Hison dont Matabei apprend à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques. Attenant à l’auberge, avec en surplomb la forêt de bambous et le lac Duji, se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei s’attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d’éventail et un subtil haïkiste. Il devient peu à peu le disciple dévoué de maître Osaki. Fabuleux labyrinthe aux perspectives trompeuses, le jardin de maître Osaki est aussi le cadre de déchirements et de passions, bien loin de la voie du Zen, en attendant d’autres bouleversements…


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