Jazz Maynard (T5) Blood, Jazz and tears

Chronique : « Jazz Maynard (T5) »

Scénario de Raule, dessin de Roger,

Public conseillé : Adultes/adolescents

Style : Polar stylé
Paru aux éditions Dargaud, le 29 mai 2015, 48 pages, 13.99 euros
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L’Histoire

Après 5 ans d’absence, Jazz revient à Reykjavik en compagnie de son ami Teo. En sortant de l’aéroport, Jazz se fait conduire dans une église luthérienne. Il y retrouve Diana, qui l’informe de son nouveau “contrat” : voler “L’oeil sacré”. Cette pierre iranienne, d’une valeur inestimable, aurait la faculté de permettre à son possesseur de prédire l’avenir.
Avant de passer aux choses sérieuses, Jazz emmène Teo dans un bar typique, pour faire connaissance avec la gastronomie locale : alcools forts, requin fermenté et couilles de bélier… Mais la soirée dégénère avec une bagarre qui laisse sur le carreau trois gros bras venus titiller les deux espagnols.
Pendant ce temps, dans un hélicoptère qui survole la ville, un groupe d’extrémistes islandais revendiquant la pureté de la race viking, s’apprête à balancer dans le vide un homme noir ligoté…

Ce que j’en pense

Pas évident de prendre la suite d’une série à succès, après un premier triptyque épatant et un quatrième tome un peu moins fort. Pourtant, c’est bien le pari qu’on choisit de relever le dessinateur Raule et le scénariste Roger Ibanez.
Avec ce nouveau diptyque, les deux espagnols nous offrent une nouvelle tranche de vie du “classieux” Jazz : dandy, bagarreur, trompettiste et voleur tout à la fois.
Accompagné de son pote Teo, voila les deux garçons en Islande, très loin de leur Barcelone.
Décors et contexte différents, mais même rythme (et même noirceur) Raule et Roger nous offrent un nouveau départ tout en finesse.
Si Roger a choisit de changer de cadre, il évite le principe du “hors bocal”, avec des mecs perdus dans un environnement inconnu. C’est même tout le contraire, car Jazz y est comme un gardon dans l’eau.
Ce nouvel épisode est donc l’occasion, vous l’aurez compris, d’en savoir un peu plus sur cet étonnant (et élégant) personnage. Où a t il appris la technique du cambriolage et dans quel contexte ? Roger lève (un peu) le voile.

L’intrigue présente n’est pas mal non plus. Toujours dans les mauvais plans, les deux acolytes sont partis pour une mission plus dangereuse qu’il n’y parait et ce “simple vol” ne semble pas être le principal problème qu’ils vont devoir régler…
Pour parfaire le décorum, Roger amène dans la danse de nouveaux méchants : des islandais “ultra” racistes qui pourraient bien croiser la route des deux lascars. Bonne pioche, ce problème contemporain de la montée du fascisme* dans les pays nordiques renforce la dureté et le réalisme de ce polar noir très stylisé.

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Coté dessin, Roger est en pleine maîtrise (le contraire eut été dommage). Les cases sont peut-être un peu plus chargées que dans les premiers épisodes mais je ne m’en plaindrais pas. La qualité et l’élégance du dessin sont toujours là !
La lisibilité est maximale et le sens du cadrage, un pur bonheur.
Si vous appréciez “Jazz” pour son action, pas de panique. Toujours aussi enlevées, les scènes de castagne sont graphiques et chorégraphiques à souhait, un régal !!!

* voir l’album “Infiltrés” de Runberg et Olivier Truc; qui traitent ce sujet

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