Georgia Caldera

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Hors de portée

Picture Auteur : Georgia Caldera
Serie : 
Genres : Romance Contemporaine
Editeur : J'ai lu
Collection : Best
Publication: 04/ 06/ 2014
Edition: Numérique
Pages : 480
Rating: 
  • Chroniqué par TEACUP

Photo Sa spécialité ? Fuir toute relation. Et on peut dire que Scarlett est docteur ès « disparition au petit matin ». Inutile de lui parler relation sérieuse, confiance et stabilité, elle en est incapable. Si investissement il y a, c’est dans la société de décoration d’intérieur qu’elle vient de créer avec sa cousine, ancienne mannequin déjantée, et qui lui prend le plus clair de son temps. Pourtant, face à son nouveau client, le très entêté et séduisant M. Mufle-Connard, plus connu sous le nom d’Aidan Stern, le savoir de Scarlett ne lui sera d’aucun secours. Mais parviendra-t-il vraiment à guérir les blessures du passé ?
Photo Mon avis sera plutôt court comme la note plutôt négative le laisse supposer. Je partais sur cette romance pleine de bonne volonté et plutôt convaincue d’avance : le résumé me plaisait, les critiques étaient bonnes, je découvrais au passage une nouvelle auteur française… Mais la rencontre ne s’est pas faite.
Il y a plusieurs raisons à cela. J’ai beaucoup entendu de bien du style de Caldera qui ici n’a rien de spécial. C’est écrit de manière très basique et rien ne se démarque vraiment. Autant j’adore Sophie Jomain en romance contemporaine, autant ici, si le style est fluide il n’a rien de particulier.
Plusieurs petites choses m’ont gênée qui font que j’ai commencé par froncer les sourcils pour finir par hausser carrément les épaules. Sans vouloir épiloguer dix ans, l’héroïne se dit « croqueuse d’hommes ». Très bien. Et elle nous donne une idée de son nombre d’amants et le nombre est ridiculement bas. Ou normal, en tout cas. Ce qui m’a déjà donné une image un peu négative dès le départ ; on irait jamais dire d’un homme avec un tel « palmarès de chasse » que c’est un Don Juan. On a l’habituelle héroïne qui se veut rigolote et excentrique… sans que ça passe vraiment à mon sens. Elle n’est ni l’un ni l’autre.
Le héros est sombre est torturé… de trop. Il y a quelques raisons, certes. Mais de là à en faire un personnage si ombrageux et psychorigide… non. Donc j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à lui et je me fichais bien qu’ils se mettent en couple ou pas, à vrai dire. Certaines scènes de confrontations me font penser au théâtre quand on se dit « mais qu’est-ce que c’est sur joué ! ». Là c’est le même souci. On a l’impression que d’une broutille on fait une montagne, les quelques scènes tendres fonctionnent, mais ne sauvent pas le tout.
Les personnages secondaires aussi ne m’ont pas marquée. On oublie vite et rien de particulier ne les détache. J’ai vraiment pour plein de petites raisons et pas une grosse eut un mal fou avec cette romance au point de ne pas comprendre le succès et les nombreuses critiques positives que j’ai pu lire, tant je me sentais en décalage. Peut-être étais-je mal lunée ? Peut-être Georgia Caldera serait intéressante à découvrir dans un tout autre registre ? En tout cas, il doit y avoir quelque chose quelque part qui n’a pas collé. J’essaierai sans doute sa saga fantastique « Les larmes rouges » aussi chez J’ai lu pour voir si le souci vient vraiment de ce style bien particulier ou si je ne suis pas faite pour lire cet auteur, qui sait ? 
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Puis elle prit un ton un peu plus sérieux et conclut en traçant une ligne imaginaire de la main :
— Te prends pas le chou, il est gay. Et certainement refoulé, d’où le comportement de gros connard.
— Han-han, nia Louise avec conviction. Je ne crois pas, non, étant donné ce que m’a raconté la secrétaire. Il paraît que Monsieur Connard enchaîne les conquêtes – original, n’est-ce pas ? Desbombes dans mon genre, m’a-t-elle dit. Dont certaines, parfois, après s’être fait jeter comme des malpropres, vont jusqu’à chialer à l’accueil de la société. D’où il les fait aimablement virer, bien entendu. Du pur goujat de base, en résumé. Et je suis restée hyper-sérieuse, attends. Pas de numéro de charme, non. Enfin, je n’ai pas sorti le grand jeu, quoi. Juste ce qu’il fallait… ou plutôt ce qu’il aurait fallu, en temps ordinaire.
— Je vois le topo, on lâche l’affaire, décida Scarlett, franchement écœurée par le portrait brossé par sa cousine.
C’était un brin excessif, d’accord. Mais elle ne se sentait vraiment pas de taille à affronter un type pareil. Surtout en ce moment. Puis, ce genre de détails scabreux sur la façon dont Monsieur Connard-Mufle traitait les femmes l’insupportait au plus haut point.
Bon, sa réaction n’était pas sans ironie, compte tenu de ses manières à elle, c’était certain. Il n’empêche qu’elle ne voulait pas avoir quoi que ce soit à voir avec cet homme. Plutôt choper la dysenterie !
— Euh, ça n’est pas envisageable, ça, contesta Louise, embarrassée. Il t’a fixé rendez-vous lundi matin, à neuf heures. Alors il va falloir t’y coller, ma vieille. C’est trop tard pour annuler sans passer pour des branques. Figure-toi qu’il m’a même menacée de parler de nous autour de lui et de nous faire (elle esquissa des guillemets imaginaires et prit un ton hautain :) « mauvaise presse », s’il n’était pas satisfait de ce second entretien. Il… m’a dit que ce n’était pas la peine que je me déplace, d’ailleurs.