Ulysse 1781 (T1) – Le Cyclope 1/2

Chronique « Ulysse 1781 (T1) »

Le retour du guerrier

Scénario de Xavier Dorison, dessin de Eric Hérenguel,

Public conseillé : Adultes / adolescents, style : Aventure,
Paru chez Delcourt, le 7 janvier 2015, 64 pages couleurs, 15.50 euros
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L’histoire

En pleine nuit dans une forêt sombre, une vieille indienne traîne derrière elle le corps d’un homme sans vie. Après quelques incantations, elle transperce son torse d’un bâton et l’attache à une corde. Enfin, elle le soulève dans les airs.
Le lendemain, deux chasseurs retrouvent son cadavre. Devant eux, un homme se dresse…
Annapolis, octobre 1781. Dans la foule qui chasse l’armée vainque des “tuniques rouges”, un jeune homme recherche le lieutenant Ulysse McHendricks. Mais le vainqueur de Yorktown, promu au grade de capitaine, est occupé à se battre avec un géant sur un ring de boxe improvisé.
En mauvaise posture et blessé, Ulysse réussit néanmoins à faire mordre la poussière à son adversaire.
Après le combat, le jeune homme vient trouver le vainqueur. C’est son fils, Mack, venu implorer son retour. L’armée des “Red coat” s’est installée dans sa ville natale, New Itakee. La-bas, le colonel anglais se venge sur la ville et menace sa mère Penn…

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Ce que j’en pense

Xavier Dorison, dont j’ai adoré les scénarii de “Long John Silver” (avec Mathieu Lauffray), “W.E.S.T”, “Asgard”, “Le troisième testament” ou encore “Le Chant du cygne” nous fait le coup de la transposition du récit universel et fondateur.
S’attaquant à l’Odyssée d’Homère (excusez du peu), il en conserve les grandes thématiques (le guerrier obsédé par ses rêves d’aventure et de grandeur au détriment de sa famille), en le transposant dans un univers complètement décalé.
Situé à la fin de la guerre d’indépendance des Etats-unis (la guerre est perdue pour les sudistes), son “Ulysse” est un aventurier musclé, bagarreur et rêveur. Entouré d’une bande de fidèles, il “vogue” (Si, si c’est possible… même sur la terre ferme) au secours de sa femme.
Se concentrant sur le retour au bercail du héros (un des rares moments ou “dramaturgie” rime avec “intime “dans L’Odyssée), Xavier Dorison nous raconte un épisode qui alterne moments introspectifs (la relation d’Ulysse et de son fils par exemple) et bonnes grosses scènes d’actions.
Ne vous inquiétez-pas ! Le traitement dynamique et la mise-en-image musclée donnent un sacré coup de pied au cul de ce GRAND récit classique.
N’oubliant jamais le plaisir du lecteur et « l’Entertainement”, Dorison pose un scénario parfaitement maîtrisé. Parsemé de moments forts et de petites perles, vous n’aurez jamais l’occasion de vous assoupir, c’est promis !
Après une exposition dynamique (ça cogne sur le ring), Xavier passe un peu de temps à travailler sa “mise-en-place”. Rapports humains, conflit dramatique (arrivera-t-il ou non à temps pour sauver la belle ?) personnages supplémentaires et intrigue secondaire, il ne laisse rien au hasard.
Puis, commence enfin, pendant deux tiers de l’album, le voyage initiatique. Musclé, saupoudré d’indiens terrifiants, de trahisons et même de fantastique, je ne boude pas mon plaisir. J’en redemande !

Le dessin

Eric Hérenguel, dessinateur remarqué de “Lune d’argent sur providence”, “Krän” et “Carnivores” trouve dans ce “Ulysse 1781” un parfait écrin pour s’exprimer.
Les habitués de son dessin dynamique et typé ne seront pas dépaysés. Ses gueules sont toujours aussi expressives, ses héros aussi musclés et ses “pépés” toujours aussi craquantes.
Jouant avec la perspective et les cadrages, il compose des planches hyper-dynamiques, en variant les plans. Parfois sage, parfois “explosée” (grandes cases en arrière plan) sa mise en page reste toujours lisible.
Venant calmer le dynamisme général des planches, la mise-en-couleur numérique de Seb Lamirand, toute en nuances, s’intègre particulièrement bien. Cet “effet naturel” assure un peu de douceur dans ce monde de brutes.

Pour résumer

Contexte historique original (la fin de la guerre d’indépendance américaine), bonnes grosses scènes d’action et trame narrative classique (le retour d’Ulysse auprès de Pénélope), Xavier Dorison dépoussière le mythe d’Ulysse à gros coups de sandalettes !
Assisté d’un compère au dessin musclé et dynamique (Eric Hérenguel), il nous offre un bon moment de lecture, pas très subtil, mais vraiment jouissif !

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois