Blacksad (T5) Amarillo

Avec Amarillo, Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido entraînent leurs héros – Blacksad, dans un road-movie qui n’est pas sans évoquer la « beat generation »…

Scénario de Juan Diaz Canales , dessin de Juanjo Guarnido, Public conseillé : Adultes et adolescents

Style : Polar Paru chez Dargaud, le 15 novembre 2013


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L’histoire

Le jeune écrivain Chad Lowell se cherche depuis son premier succès. Avant de rejoindre son éditeur à Amarillo pour lui remettre son nouveau manuscrit, il passe le temps en compagnie du grand écrivain et poète Abraham Greenberg. Mais, ce dernier, ténébreux torturé, lui apprend plus à s’auto-détruire qu’à vivre.
Nous retrouvons John Blacksad, coincé en Louisiane après sa dernière enquête. Aspirant à un peu de tranquillité, il accompagne Weekly à l’aéroport, en rêvant d’un petit job peinard. Et c’est le jackpot ! Grâce à son honnêteté à toute épreuve, un riche businessman texan lui propose de ramener sa « Cadillac » à Tulsa.
C’est donc au volant d’une superbe « Eldorado » jaune flambant neuve, que Blacksad s’élance sur la route.
Des miles plus tard, dans une station-service, John assiste à une bagarre. Ce sont les deux écrivains qui tentent de voler une moto à un groupe de « Hells Angel ». Blacksad s’interpose pour éviter le lynchage, mais les deux compères en profitent pour voler la Cadillac !
En bon enquêteur, il ne lui reste plus qu’à suivre la piste pour récupérer la voiture…

Ce que j’en pense

Chaud devant, Blacksad, le privé le plus félin de la BD, est de retour après 3 ans d’absence !

Avec « Amarillo », de la nouvelle-Orleans au Texas, du Nouveau-Mexique au Colorado, Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido vous emmènent voir du pays et bouffer du bitume. Heureusement, rien d’indigeste là dedans ! Ce Road-movie « déglingué » (façon frères Cohen) est un divertissement appétissant et léger comme Guarnido et Canales savent si bien les mitonner
A la façon d’un roman de voyage (« Kerouac« ), Canales construit un « récit chorale » aux rebondissements inattendus et souvent cocasses, en s’appuyant sur une belle galerie. Une bande de motards à la « Hells Angel » (tout droit sorti d’Easy Rider), Neal Beato, l’avocat/agent littéraire impayable, le duo d’écrivains « maudits », sans oublier les animaux d’un cirque itinérant, il nous offre une belle brochette de portraits pittoresques, poétiques et décalés.
Avec son récit « poussé par le vent », au hasard d’un croisement, d’une rencontre ou d’une personnalité, Juan Diaz Canales met en retrait notre privé favoris, pour se consacrer au voyage et ses « routards ». C’est un « Blacksad » largué, souvent avec un temps de retard, que nous retrouvons dans « Amarillo ». Il développe tout autant les différents arcs narratifs (le duo d’écrivain, le cirque itinérant) que l’enquête dans lequel s’embarque notre héros, contre sa volonté.
Enfin, pour que l’histoire reste crédible, malgré l’accumulation de rebondissements, Canales et Guarnido font un gros travail. En parfaite symbiose, scénariste et dessinateurs détaillent chaque personnage et chaque ambiance avec force détails.
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Le dessin

Depuis la révélation de son talent avec le premier tome de Blacksad (« Quelque part entre les ombres », 2000), Guarnido ne m’a jamais déçu. Dans la continuité de son travail, ce cinquième opus de Blacksad est une pure merveille visuelle, avec des planches de toute beauté.
Que ce soit sous le soleil plombé de Tulsa ou dans le sous-sol d’un « bouge » crasseux, Guarnido pause une ambiance colorée parfaite, qui amplifie les émotions.
Subtil, très expressif (il a encore progressé avec la série « Sorcelleries« ), son trait semi-réaliste, légèrement exagéré, conjugue avec bonheur les expressions et attitudes humaines aux gueules des animaux. SU-PER-BE ! Sous sa pâte, son univers zoomorphe, me semble incroyablement vivant et proche.
Côté lisibilité, c’est un « sans faute » (une fois encore) ! La fluidité du trait, l’équilibre entre scènes d’actions et scènes plus internes, la qualité du découpage m’ont donné un plaisir de lecture immense !

Pour résumer


Scénario construit sur le mode d’un road-movie, avec des situations variées et souvent ironiques, Canales et Guarnido embarquent John Blacksad dans une enquête contre sa volonté. Les deux auteurs nous baladent à travers une Amérique fantasmée, remplie de gueules, de rencontres improbables et d’histoires personnelles. Laissez-vous porter par cet esprit de liberté et d’espoirs, sublimé par le dessin expressif de Guarnido et avec la chanson de Route 66 dans le creux de l’oreille…
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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois