Journal d'un vampire, Tome 1 de L. J. SMITH

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres2/journaldunvampire.jpgJournal d'un vampire,
Tome 1

de
L. J. SMITH(Challenge YA / Jeunesse - 24/24)
Hachette Jeunesse (Black Moon),
2011, p. 454
Première Publication : 1991


Pour l'acheter : Journal d'un vampire, T. 1

Lisa Jane Smith (connue également comme Ljane Smith, Lisa Smith ou L. J. Smith) est une écrivaine américaine vivant en Californie. Ses livres sont destinés aux jeunes adultes et combinent une multitude de genres : horreur, science-fiction, fantasy, romanceWikipedia.

Un Jeu interdit. L'Intégrale Night World, Tome 1 Les Secrets du Night World. Le Guide officiel

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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Drouge.jpgès l'arrivée de Stefan Salvatore à Fell's Church, Elena, la reine du lycée, se jure de la séduire. D'abord distant, le garçon aux allures d'ange rebelle finit par céder à sa passion dévorante et lui révéler son terrible secret. Quelques siècles plus tôt, la femme qu'il aimait l'a transformé en vampire, avant de le trahir avec son frère ennemi, Damon. Des évènements tragiques se succèdent bientôt dans la région. Tout accuse Stefan mais Elena est convaincue de son innocence. Et si Damon, vampire cruel et assoiffé de sang, était derrière tout cela ? L'histoire est-elle amenée à se répéter ? Le récit captivant de deux frères vampires déchirés par l'amour d'une même femme. Un triangle amoureux d'une dangereuse sensualité.

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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Frouge.jpgigurez-vous qu’il y a un an environ, je me lançais, très sceptique, dans la série Vampire Diaries, pensant que j’allais découvrir là une énième série pour adolescente attardée. Et bien, contre toute attente, après les six ou sept premiers épisodes, je suis devenue accro et j’ai dévoré la saison 2. La troisième, actuellement en cours, me séduit moins (disons que c’est d’un compliqué toutes ces intrigues entremêlées…) mais je passe toujours un bon moment.
Curieuse que je suis, j’avais envie de découvrir le texte d’origine, et oui. Je me suis donc lancée dans ce premier tome (normalement, grâce à une Lecture Commune avec une amie qui a finalement décliné), angoissée en repensant à toutes les horreurs lues sur le sujet (j’avais en tête l’avis récent de Niënor, par exemple). Je savais que L. J. Smith ne brillait pas par sa plume (la trilogie Le Jeu interdit et le premier tome de Night World me l’ont déjà prouvé) et j’avais compris que la série n’avait quasiment rien à voir avec le texte de départ… Dans le genre « daube », Journal d’un vampire n’est pas mal… Bon, je suis méchante et j’atténue un peu mes propos en précisant que ça se lit vite et que ce n’est pas prise de tête.
Je ne sais pas trop par quoi commencer. Habituellement je finis par le positif, c’est toujours mieux de terminer avec le sourire ; mais là, le positif est quand même restreint alors je ne sais pas s’il est très judicieux de bien séparer ce qui m’a plu de ce qui ne m’a pas plu (ou alors on aura un paragraphe de deux pages contre un de trois lignes…)… Bon, allons-y à l’instinct.
Si je devais citer une seule chose à enlever de ce livre… ce serait Elena. Dommage, c’est l’héroïne et c’est le personnage qu’on suit le plus. Ne pas supporter la figure principale d’un texte n’augure rien de bon pour la suite… et j’ai été servie. Alors pourquoi n’ai-je pas supporter Elena ? Prenez tous les stéréotypes
de la reine de lycée américain, blonde, svelte, admirée par tous, égoïste, égocentrique, au QI d’huître et qui n’accepte pas/ne comprend pas qu‘un jeune homme puisse ne pas s’intéresser à elle (je précise ce point car je vous laisserai un extrait très parlant en fin de billet, qui témoigne de ce fait)… je vous présente Elena. La jeune adolescente incarne tout ce que je déteste. Elle évolue au fil des pages, certes, mais pas assez pour devenir intéressante. Elle devient un peu moins égocentrique/égoïste mais n’a plus que « Stefan » à la bouche… elle lâche son côté hautain pour devenir niaise. Je ne sais pas ce qui est le pire.
Gravitant autour d’elle, on a toute une palette de personnages complètement manichéens et inintéressants. Des meilleures amies inutiles qui ne pensent qu’aux mecs (Bonnie la medium - qui est rousse et de type caucasien - et Meredith - qui n’apparaît même pas dans la série) à l’amoureux transi au charisme aussi p
uissant qu’un mollusque (j’ai nommé Stefan le vampire torturé qui refuse de boire du sang humain et qui pense que tous les malheurs du monde sont de son fait) en passant par la bitch de service (Caroline la vraie garce, alors que c’est sans doute un de mes personnages préférées de la série)… J’oubliais Katherine, la demoiselle qui avait ensorcelé le cœur de Stefan à la Renaissance… et qui est l’antithèse de la Katherine de la série (que j’aime tellement…). Douce, fragile, fluette, débile (dans le sens « faible »)… elle se suicide en voyant le mal qu’elle a fait aux frères Salvatore. Elle ne servait à rien de toute façon, pas une grosse perte. Le seul à sauver dans cette histoire, c’est Damon, le deuxième Salvatore, le frère de Stefan. Le vampire, le vrai, celui qui bouffe des gens et met la pagaille en ville. Il est beaucoup moins cynique que dans la série, mais bon, au moins, il a une personnalité. Ce que n’ont pas les autres personnages. Merci L. J. Smith d’avoir créé au moins un personnage à garder.
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Côté intrigue… Bon, j’ai bien aimé tout l’aspect lié aux meurtres dans la ville (bien qu’on sache très vite qui est le coupable) mais alors tout ce qui touche à Elena et son histoire avec Stefan… Mais que c’est niais. Au départ, elle, elle le voit, le trouve beau gosse et a envie de l’ajouter à son tableau de chasse. Il ne la calcule pas, ça la met en rogne alors elle redouble d’efforts. Jamais on ne lui avait fait un tel affront alors attention Stefan, elle va te choper. Lui, il refuse de l’approcher et de s’attacher à elle parce qu’elle est le sosie de son premier amour perdu (la nana qui l’a transformé en vampire et qui était aussi amoureuse de son frère, accessoirement). Entre eux, ça partait plutôt mal, non ? Et puis, finalement, ils se rendent compte que oh… ils s’aiment d’amour fou, qu’ils sont fait l’un pour l’autre, que c’est le destin qui les a réunit et tout un tas de conneries du genre. Je suis fleur bleue (enfin de moins en moins avec les années) et j’aime bien les belles histoires d’amour tragiques qui te remuent les tripes… mais là, que dalle, zéro. C’est mou, niais et tous les synonymes qu’on peut trouver.
Bon, c’est une histoire de vampires. On comprend aussi qu’il y a des loups-garous (enfin, que ça existe) et que certains êtres humains ont des dons (Bonnie et ses visions toujours bien placées). Je suis un peu déçue par l’aspect « vampirique » du livre. La série met en place un univers assez travaillé avec plein de secrets, d’intrigues entremêlées entre les familles, les races… mais là, y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. C’est le premier tome me direz-vous, on a le temps d’en apprendre plus par la suite (si je lis la suite un jour…). Oui mais voilà. On apprend donc que les vampires sont immortels (jusqu’à ce qu’ils se prennent une petite flamme sur le nez, une hache en travers de la gorge ou un pieu en bois dans le cœur), qu’ils se nourrissent de sang (quelle surprise !), qu’ils peuvent sortir à la lumière du jour grâce à une bague magique et que certains (ceux qui sont puissants comme Damon parce qu’il se nourrit de sang humain) savent se transformer en brouillard et en animal (corbeau, loup et tout le folklore habituel). Ouaip. Dracula quoi (à part la bague magique). On découvre aussi que les frères Salvatore commencent à accumuler les années au compteur puisqu’ils sont originaires de la Renaissance italienne (même que Stefan, nostalgique, garde des florins italiens dans sa chambre sous les combles). C’est pendant cette vie-là qu’ils ont croisé le regard de la douce Katherine, fille d’un marchand allemand (si je ne me plante pas) venu faire des affaires avec Papa Salvatore.
Arrêtons-là avec ces points et passons au dernier que j’aimerais aborder : le style de L. J. Smith (bon, la traduction française plutôt, mais je pense que même si la traduction est mauvaise, elle s’inspire bien d’un texte d’origine… on ne peut pas tout lui mettre sur le dos…). L’auteure a un style simple, je dirais même assez pauvre. Bon, ce n’est pas une surprise, je l’avais déjà remarqué lors de ma découverte de certains de ses autres textes. Les dialogues entre Elena et Stefan sont d’une niaiserie à la hauteur de leur personnalité respective et les extraits du journal d’Elena sont d’un ridicule affligeant (même à 12 ans j’écrivais pas tant de conneries dans mon journal…). Elle utilise souvent les mêmes adjectifs, les descriptions sont simplistes… mais, je le concède, ça reste fluide. Le principal avantage du Journal d’un vampire (d’ailleurs, pourquoi ça s’appelle comme ça alors que le seul journal qu’on peut lire c’est celui d’Elena ?), c’est que c’est une lecture détente. Les pages défilent très rapidement, on ne peine pas (trop) à aller au bout.
Je pense que si j’avais lu ce livre à 12/13 ans, avec un passé de lectrice beaucoup moins imposant et des exigences beaucoup moins développées, j’aurais pu apprécier cette lecture. Elle touche toutes les cordes sensibles des pré-ado en leur offrant ce qu’elles cherchent : un nouvel élève beau comme un dieu, une héroïne qui réussit en tout mais qui commence quand même avec un poids (la mort de ses parents), une histoire d’amour que rien n’arrête (même pas l’état vampirique de l’un des deux principaux concernés), un petit côté « enquête » pour mettre un peu de rythme et d’angoisse… A 24 ans et des poussières, j’ai envie de rencontrer des personnages atypiques aux personnalités complexes et passionnantes, des univers travaillés, des intrigues fouillées… Bref, un truc avec de la profondeur. Quand je veux du simpliste qui vide la tête, je lis des fanfictions (et encore, certaines sont carrément mieux écrites que Journal d’un vampire !).
Je finis donc mon challenge Jeunesse / YA (24 livres lus en moins de 6 mois) par une… bon, je ne vais pas dire « daube » parce que je vais me faire lapider mais ce n’est pas non plus une déception car je n’en attendais rien donc ne pouvais être déçue.
Finissons sur une note positive en disant que la série est 1000 fois mieux… car s’éloigne très rapidement du texte d’origine : les personnages sont différents, l’intrigue également,… C’est incomparable !
Les Petits [ + ] : Damon, le personnage le plus travaillé de l’histoire. Les pages défilent vite (le papier est épais, la police imposante). C’est simpliste, mais ça vide la tête. Idéal pour les jeunes lectrices (qui n’ont pas lu grand-chose dans leur vie) pas trop exigeantes.
Les Petits [ - ] : L’héroïne est une tête à claques. Son histoire avec Stefan est niaise. Pas grand-chose à se mettre sous la dent niveau « mythologie vampirique ». La plume est simpliste voire pauvre (dialogues entre Elena et Stefan ridicules, descriptions pas meilleures…). Absolument rien à voir avec la série !

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Challenge YA/Jeunesse : 24/24
Un petit extrait que l'on peut trouver dans les trente premières pages...Entre parenthèses et italique, mes commentaires ! "[...] les cheveux ondulés encadraient un visage aux traits si fins qu'il ressemblait aux profils de la Rome antique frappés sur certaines pièces de monnaie. Des pommettes saillantes, un nez droit... et une bouche irrésistible ; la lèvre supérieure était sculptée à la perfection, révélant à la fois sensibilité et sensualité. (la Meyer a vraiment tout pompé...) [...] Elena, immobile jusqu'alors, défit le ruban qui retenait ses cheveux (faux !!!! les rubans ça ne tient pas les cheveux, on n'est pas dans Cendrillon !), les libérant d'un mouvement de tête. (L'Oréal, parce que je le vaux bien...) L'inconnu s'engagea dans le couloir sans l'honorer d'un seul regard. [...] Elena était trop interloquée [...] : il était passé devant elle en l'ignorant ! [...] Elle était encore sous le choc. Il ne lui avait même pas jeté un coup d'oeil... Elle ne se souvenait pas avoir été traitée ainsi par un garçon. Tous la dévoraient des yeux, sans exception. Certains sifflaient d'un air admiratif, d'autres osaient lui parler, d'autres encore ne faisaient que la contempler. Et elle avait toujours trouvé ça parfaitement normal." Magnifique, n'est-ce pas ?

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois