Serpent et séduction • M. C. Beaton

Serpent séduction Beaton

Éditions Albin Michel, 2020 (306 pages)

Ma note : 14/20

Quatrième de couverture …

Agatha Raisin tombe de nouveau amoureuse ! Cette fois, elle a jeté son dévolu sur George Marston, un jardinier récemment arrivé à Carsely. Hélas, elle n’est pas la seule à lui faire les yeux doux. Alors, pour être sûre de ne pas rater sa cible, Agatha a une idée : organiser un bal de charité rien que pour pouvoir danser avec George et qui sait, le séduire… Mais son beau projet tourne au fiasco lorsque, ne voyant pas venir l’objet de ses fantasmes, elle le retrouve raide comme un bout de bois, la tête dans un sac rempli de serpents, baignant dans le compost. Aussitôt, les rumeurs se répandent et les langues de vipère aussi : George avait fait plus d’une conquête et… de nombreuses jalousies. À Agatha de jouer… et de se trouver un nouveau fiancé !

La première phrase

« Agatha Raisin, détective privée, était en proie à une obsession insurmontable. Mrs Bloxby, l’épouse du pasteur, songeait avec tristesse que son amie, personne fort avisée en temps normal, perdait complètement la tête dès qu’elle tombait amoureuse. »

Mon avis …

Alors qu’elle s’est entichée d’un joli cœur nouvellement arrivé dans les Cotswolds, Agatha Raisin voit de nouveau ses espoirs partir en fumée. Elle qui rêvait de se remarier et de mener une vie rangée… Le corps de son beau jardinier est retrouvé sans vie, enfoui dans le compost, un sac empli de vipères refermé sur sa tête ! George Marston était pourtant apprécié au village. Ancien militaire, il proposait ses services pour de petits travaux de jardinage ou de menuiserie. Une ancienne conquête aurait-elle souhaité se débarrasser de ce coureur de jupons invétéré ? Engagée par la sœur du défunt, Agatha tente d’y voir plus clair. Attention aux langues de vipère !

De temps à autre, j’apprécie retrouver notre pétillante détective qui n’a pas sa langue dans sa poche. J’aime plus que tout l’ambiance tea time de cette série estampillée cosy crime, mais également les personnages secondaires qui gravitent autour de notre héroïne. Il y a bien sûr la calme et bienveillante Mrs Bloxby, la femme du pasteur, mais aussi Bill Wong, un policier plutôt amical, ou encore Roy Silver, un londonien qui a le chic pour porter des tenues extravagantes. Il n’y a pas à dire, lorsque je laisse filer trop de temps entre deux aventures il me tarde de retrouver tout ce petit monde.

Les tomes sont assez inégaux en termes d’accroche et de scénario. Serpent et séduction nous livre d’ailleurs une trame narrative que l’on connaît déjà. Agatha tombe amoureuse. Son prétendant disparaît plus ou moins brutalement. Puis, le lecteur assiste au ballet des allées et venues de sir Charles Fraith qui enchaîne moult fiançailles qui tombent à l’eau. Alors que quelque chose de concret semblait se dessiner la fois précédente, M. C. Beaton nous propose ici un retour en arrière, ce qui m’a plutôt déçue je dois l’avouer.

Serpent et séduction fut pour autant une lecture divertissante. J’ai en effet trouvé cette enquête assez drôle : Agatha Raisin se montre vexée comme un pou lorsqu’elle découvre les conquêtes de George, elle-même n’étant guère parvenue à ses fins malgré tout un éventail de stratégies mises en place. Simon, de son côté, tombe sous le charme d’une actrice (et se retrouvera dans quelques situations rocambolesques).

Côté enquête policière, je me suis laissée embarquer dans quelques fausses pistes sans parvenir à mettre la main sur le (la) coupable en question. Le mode opératoire est assez sordide, ce qui sort un peu de l’ordinaire et alimente un certain climat de tension (pour le moins bienvenu puisqu’il permet ici d’accrocher le lecteur). Je lirai donc la suite avec plaisir pour retrouver l’atmosphère so british de cette série, ainsi que ses personnages récurrents (Mrs Bloxby en tête).

Extraits …

« – Les hommes ne sont attirés que par les grosses bobonnes ou des filles avec une morphologie de phasme. Je parie que Cherie s’est fait poser des extensions capillaires. J’espère qu’elle en porte. On dit que ça rend chauve. »