Éditions Notari, 2018 (56 pages)
Ma note : 11/20
Quatrième de couverture …
Être étranger dans un pays lointain, ce n’est pas facile.
Et être heureux pour toujours, non plus.
Qu’on le dise à la reine de cette histoire.
Dans son cas, la douleur durait depuis si longtemps, que le roi commença à se préoccuper sérieusement. Habitué à commander des armées et à faire face à ses ennemis avec son épée, cette fois, cependant, le roi ne savait pas contre qui se battre.
Après tout, quel est ce mal qui prend toutes les forces de la reine ?
Et comment faire pour le combattre ?
Mon avis …
« Il était une fois un roi maure qui tomba amoureux d’une servante ». Ainsi débute La reine du Nord, un album illustré, assez court, qui s’inspire d’un conte traditionnel portugais : La légende des amandiers en fleurs. Reçu à l’occasion des fêtes de Noël, j’ai ouvert cet ouvrage avec une certaine curiosité. Je ne connaissais rien à l’intrigue initiale, et il me tardait de faire connaissance avec une reine ô combien mystérieuse.
Tout démarre ici par une histoire d’amour. Un roi tombe fou amoureux d’une certaine Gilda. Tout semble les opposer, si ce n’est un amour partagé. Elle est blonde aux yeux bleus. Il est brun à la peau mate. Elle vient de l’autre bout du monde. Tandis que lui règne sur ses terres natales. Suite à cette union, le couple semble bien s’entendre. Mais, dévorée par la tristesse et la nostalgie des siens, la reine finit par tomber malade. Le roi convoque quantité de médecins pour rendre la joie de vivre à sa bien-aimée. Mais rien n’y fait. La reine s’enfonce peu à peu dans la dépression.
Interviendra un énième spécialiste du soin qui, de par son métier, optera pour une autre piste de prise en charge face au mal-être grandissant de la reine. Je ne vous en dis pas davantage, si ce n’est que l’histoire se termine bien.
Autrice et illustratrice portugaise, Joana Estrela a déjà travaillé sur plusieurs albums avant la parution de La reine du Nord en 2018. Cette lecture fut pour moi l’occasion de découvrir ses dessins, sa manière de raconter des histoires. Si j’ai adhéré aux messages délivrés par cet album (le pouvoir des mots et de la parole), je n’ai pas été séduite par la forme. Je n’ai en effet pas du tout accroché aux illustrations, même si je dois reconnaître qu’elles apportent de la modernité, et donc un certain contraste avec l’aspect conte traditionnel.
De même, je pense être totalement passée à côté de certains passages. J’ai fait le lien entre la guérison de la reine et l’arrivée des amandiers en fleurs, mais pas vraiment pour les mêmes raisons que celles évoquées dans le conte d’origine (que je suis effectivement allée lire, en effectuant quelques recherches). Je pensais davantage au pouvoir de guérison grâce à la beauté de la nature. En vérité, ce n’est pas tout à fait cela dans le conte traditionnel. Face à un tel loupé, le format court de cet ouvrage y serait-il pour quelque chose ? Ou s’agirait-il davantage d’un manque de texte au profit des illustrations ? Je ressors en tout cas frustrée de cette lecture, avec ce ressenti qu’elle ne fera sans doute pas date dans ma mémoire. Une rencontre ratée, donc, même si je ne doute pas que cet album pourra plaire à bien des lecteurs.