Les cités divines, Tome 1: La cité des marches de Robert Jackson Bennett

cités divines, Tome cité marches Robert Jackson Bennett Les cités divines, Tome 1: La cité des marches de Robert Jackson Bennett, Publié aux éditions Albin Michel Imaginaire, 2024, 544 pages. Autrefois puissante et guidée par les dieux, la cité de Bulikov est tombée. C'est l'Empire de Saypur qui l'a conquise après une guerre sanglante. Les dieux ont été exterminés et Saypur règne sur ce territoire à présent. Mais lorsqu'un historien de l'Empire est assassiné, c'est le pouvoir tout entier qui vacille. On envoie alors Shara Thivani pour enquêter au sein de cette cité mystérieuse. J'avais beaucoup aimé la Trilogie des Maîtres Enlumineurs, et j'ai adoré ce premier tome, beaucoup plus abouti selon moi du point de vue des personnages et de l'intrigue. Robert Jackson Bennett écrit là un roman qui repose sur un univers politique complexe et intéressant et sur une fantasy originale. On découvre le monde qu'il a créé au fur et à mesure de sa lecture. Les noms des cités concurrentes ont des consonances tantôt russes comme Bulikov, tantôt indienne comme Saypur, tout comme les noms des personnages. Se dessine alors progressivement une histoire faite de colonisation, d'emprise et de domination. Si Bulikov a longtemps écrasé et dominé les autres, il semble que son règne ait pris fin avec la chute des Dieux. Ces derniers sont d'ailleurs bannis totalement des lieux. Les fresques, les prières ont été effacées. Il est interdit d'évoquer de les évoquer. Lorsqu'un historien est assassiné, c'est Shara Thivani qui est envoyée pour enquêter. Elle le connaissait bien et souhaite que ce crime ne demeure pas impuni mais ce qu'elle va découvrir dépassera son entendement. Si le début du roman est un peu complexe à prendre en main, l'auteur parvient à imposer sa voix de conteur avec talent comme toujours. J'ai été happée par cette intrigue et cette cité incroyablement mystérieuse dans laquelle les escaliers ne mènent nulle part. Tout est très dense: la cité en elle-même et son passé, les liens qui existent entre Bulikov et Saypur, les personnages et pas seulement Shara. Tout est toujours nuancé, jamais binaire et profondément dérangeant. Au-delà de cet aspect historique et politique, l'intrigue ne cesse de rebondir et on ne s'ennuie jamais. C'est ce que j'aime dans ce type de fantasy. Il y a de l'action, des personnages forts et attachants, des révélations aussi mais une dimension plus profonde et complexe qui fait clairement réfléchir à certains enjeux politiques et économiques actuels. La fin m'a achevée littéralement et j'ai même failli y aller de ma petite larme. Avec ce premier opus, Robert Jackson Bennett nous offre un roman fort et complexe, impossible à lâcher. J'ai hâte de lire la suite.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois