Marlen Haushofer – Le Mur invisible ***

Marlen Haushofer invisible

Actes Sud Babel – 1992 – 352 pages

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Une femme se réveille un matin seule dans un châlet en pleine forêt autrichienne. Elle se découvre séparée du reste du monde par un mur invisible, au-delà duquel toute vie semble s’être figée, pétrifiée dans une mort absurde, durant la nuit. Jour après jour, elle tente de repérer l’étendue de ce mur, et d’organiser sa survie, accompagnée des animaux survivants : un chien, une vache, puis une chatte. Elle se plonge à corps perdu dans les tâches du quotidien, pour oublier l’absence de sens de ce qu’elle vit. Pour oublier sa solitude désarmante. Pour empêcher ses pensées de voler en tous sens et sa raison de voler en éclats.

Le Mur invisible est un roman qui dès les premiers mots instaure une ambiance singulière, une tension sourde. Une lecture qui se fait désirer – je mets un moment à parvenir à m’y plonger vraiment tant ce texte représente une expérience de lecture inédite : un texte sans pause, sans respiration, d’un bloc – j’ai réellement été saisie d’une sensation d’oppression – où les journées s’enchaînent sans qu’il ne s’y passe grand chose. Un texte qui va se révéler truffé de réflexions sur la condition humaine, le temps, la mort.

Je ne sais toujours pas si j’ai aimé ce Mur invisible, il va en tous cas me falloir un petit moment pour digérer ce roman étonnant, qui m’a marquée autant qu’il m’a déroutée.