Le Roi ensommeillé

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D'aussi loin que la jeune Ena s'en souvienne, le monde a toujours été sous l'emprise d'un éternel hiver... Tous ses habitants ont fini par s'endormir, et parmi eux, sa grand-mère. Selon une légende ancienne, Faskat, le roi de la forêt, qui a eu trois filles, aurait vu son cœur devenir froid comme de la glace et aurait jeté ce sort sur le monde... Et si seule une fleur détenait le pouvoir de briser cette malédiction ? Peut-être que l'une des filles de Faskat, celle que l'on appelle la grande ourse, la magicienne de la forêt, pourrait lui venir en aide ? Ainsi commence la quête d'Ena... Un conte moderne autour de thèmes actuels : les liens familiaux, la notion de transmission et le respect de la nature.
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Pourquoi ce livre ? Je suis tombée par hasard sur cet album jeunesse en flânant sur le stand de l’éditeur lors du festival Quai des bulles à Saint-Malo. Première participation, d’ailleurs, avec la résolution de ne pas acheter plus que nécessaire (mettez le nombre que vous voulez derrière). Le Roi ensommeillé fut le premier achat du salon (et pas le dernier mais ça va, je n’ai pas trop craqué mon slip).
Acheté fin octobre, certes, toutefois étant donné la couverture très hivernale j’étais bien décidée à attendre le froid et ses flocons pour me lancer dans ce périple jeunesse. Et j’ai bien fait, car c’est sous un plaid, accompagnée d’une bonne tisane fruitée, que j’ai dégusté cet album, plongée dans cette ambiance onirique envoûtante.
Tout y est figé. Pas seulement en raison du froid, c’est surtout à cause de cette malédiction due à une trop grande douleur. Celle d’un père qui a perdu un membre de sa famille. Pour un album jeunesse, le propos se veut plutôt violent, avec l’évocation des grands torts de l’humanité, des maux et des souffrances qui en découlent, du besoin de vengeance et de faire souffrir autrui. La solitude de l’enfance y également présentée, même si ce n’est pas le cœur de l’ouvrage.
Je ne sais pas si ce récit s’inspire d’une légende qui existerait dans une autre culture, mais j’ai adoré la manière dont l’intrigue se déroule, avec une présentation succincte d’un passé lointain dans un style graphique différent, puis l’intrigue en elle-même, avec tout son merveilleux et ses péripéties, avant d’attaquer la fin, en écho au tout début, afin de boucler la bouche sur une note moralisatrice (mais pas que). C’est un album jeunesse qui se veut assez long puisqu’il compte presque cent pages, mais le contenu n’en est pas étiré pour autant : tout sonne juste, avec le sentiment que les artistes ont mis un point d’honneur à retranscrire les différentes émotions et états d’âme de chacun. C’est un pari osé, qui a su me charmer.
La plupart des noms des personnages m’échappent déjà, une semaine après la lecture… Pourtant chacun d’eux reste en frais en ma mémoire, pour ce qu’ils représentent et pour leurs actes. La petite fille est courageuse, déterminée, et si je me doutais de sa nature, les révélations à son sujet et tout ce que cela a entraîné dans son entourage m’ont touchée. Idem, je fus émue par le comportement des ourses et par le roi lui-même, pour la souffrance et la colère qu’il véhicule à juste titre. Les autres animaux apportent une touche de merveilleux supplémentaire tout en approfondissant un peu l’univers, j’approuve complètement !
Enfin, les graphismes sont très beaux. Comme je l’ai dit auparavant, il y a deux styles d’illustration qui s’opposent ici et les deux sont réussis. Pour ne parler que du style majeur, j’ai trouvé les traits très doux, en accord avec les couleurs pastel.
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Je ne lis pas souvent d’albums jeunesses alors peut-être suis-je emballée pour une histoire assez commune, pourtant je ne peux m’empêcher de me dire que je suis tombée sur une belle petite pépite. Le récit est peu commun, avec du merveilleux qui sert un propos satirique sur l’humanité. J’avais le sentiment de découvrir une légende noroise ou russe Les personnages sont souvent déterminés dans leur quête et la petite fille fait preuve d’un grand courage. Les dessins sont magnifiques, tout en douceur et en couleurs pastels. C’est un moment de lecture marquant, que je souhaite redécouvrir quand mon petit neveu sera en âge de le lire.
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17/20


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois