Assassin's creed sujet 4 : rien n'est vrai, tout est permis

Assassin's creed sujet rien n'est vrai, tout permis
 Une des spécialités de l'éditeur Black River, c'est l'édition des comics liés à l'univers des jeux vidéos Ubisoft. C'est ainsi que la très célèbre franchise Assassin's Creed a droit à sa version en bande dessinée. Si j'ai découvert cet ouvrage sans y croire excessivement, je dois dire que la surprise fut très agréable, avec un album de belle facture, au scénario fort intéressant. On y rencontre Daniel Cross, au départ un ancien taulard, toxicomane et alcoolique, sujet à des crises de violence qui sont en réalité les conséquences des souvenirs de la vie de son arrière-grand-père, Nikolaï Orelov, qui reviennent le hanter à tout moment. L'ancêtre était un membre de l'ordre des Assassins en Russie au 19e siècle, une période sombre de l'histoire, avec le régime des tzars face à la montée en puissance du bolchevisme. Le grand-père était à la recherche d'un artefact au pouvoir mystérieux mais il a eu le malheur de croiser sur sa route Alexandre III, une véritable force de la nature aux talents cachés. Il faut signaler que le scénario est basé sur des faits bien réels; d'ailleurs, de nombreuses pages de bonus, à la fin de ce volume, permettent de comprendre quel est le point de départ historique, la part de vérité, qui sont les protagonistes et les faits qui sont exposés. Daniel va quant à lui faire la rencontre de plusieurs membres d'une section moderne des Assassins, qui vont l'accueillir dans leur base et lui faire ouvertement confiance, afin de l'impliquer dans leur lutte habituelle face aux Templiers. Et celui qui n'était qu'un rebut, qui semblait n'avoir aucune chance de s'insérer à nouveau dans la société, finit par devenir un membre très apprécié en qui il est possible de faire confiance, très efficace, jamais pris en défaut.
Assassin's creed sujet rien n'est vrai, tout permis

C'est une véritable histoire de trahison et de manipulation qui s'ouvre alors à nous. Dans quel camp se situe véritablement Daniel ? Dans celui des Assassins, au point qu'il puisse parvenir à rencontrer le leader suprême de l'organisation (le Mentor) ou bien en réalité un agent double, au service des Templiers, sans le savoir. En fait, le personnage a un petit côté pathétique; il n'est pas véritablement libre de ses décisions et de ses agissements mais il est le fruit d'une expérience. Les souvenirs qu'il possède de l'existence de son arrière-grand-père vont définir son destin. Le scénariste et le dessinateur sont en fait les mêmes personnes (Karl Kerschl et Cameron Stewart); ils tissent une histoire forte et intéressante, s'éloignant de ce que nous connaissons déjà avec la franchise de jeux vidéo, pour crédibiliser un jeune homme qui a tout du perdant mais qui va devenir le centre de l'attention. En réalité, Sujet 4 propose deux histoires différentes mais qui se suivent. La chute est celle qui nous permet de rencontrer Daniel et d'assister à son incroyable évolution. La Chaîne est elle beaucoup plus axée sur le passé et on y découvre une histoire familiale poignante et un entraînement à la dure, comme il ne peut en exister que dans des cas extrêmes où c'est la vie, tout simplement, qui est en jeu. L'ensemble est très bien illustré, les personnages sont tous caractérisés avec efficacité et les scènes d'action enlevées. Globalement, il y a dans ce Sujet 4 tout un ensemble de thématiques et de renvois à des choses que nous avons déjà lues, notamment pour ce qui est de la manipulation mentale et de l'exploitation de souvenirs enfouis (Bloodshot ou Wolverine, par exemple) mais ici, e tout est inséré avec dextérité dans un univers complexe, qui sait utiliser la géopolitique et l'histoire pour ses besoins narratifs. Nous vous recommandons vraiment de donner une chance à ce volume.

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