Et que quelqu’un vous tende la main – Carène Ponte

Et que quelqu’un vous tende la main – Carène Ponte

Titre : Et que quelqu’un vous tende la main

Auteur : Carène Ponte

Édition : Pocket

Genre : Contemporain / Feel-good

Pages : 304

Parution : 6 avril 2023

Et que quelqu’un vous tende la main – Carène Ponte Et que quelqu’un vous tende la main – Carène Ponte

Le Jardin des Cybèles est une maison de repos qui accueille des personnes abîmées par la vie. Cet été-là, elle ouvre ses portes à deux nouvelles pensionnaires : Valérie et Anna.
Quelques jours après leur arrivée, elles font la connaissance de Charline, la propriétaire d’un petit salon de thé voisin. Ce lieu chaleureux devient un véritable refuge pour les deux femmes, qui adorent s’y retrouver pour déguster des gâteaux tout en bavardant.
Mais une nouvelle dramatique va chambouler l’existence de Charline et perturber ce fragile équilibre. Valérie et Anna décident alors de mettre leur propre souffrance de côté pour épauler leur amie dans cette terrible épreuve. Toutes trois embarquent pour une virée au bord de la mer. Le temps de ce séjour improvisé, elles comptent bien réapprendre à profiter de la vie.

Et que quelqu’un vous tende la main – Carène Ponte

J’ai acheté ce livre au salon du livre à Vannes en juin dernier, il était donc temps que je le sorte de ma Pal. J’aime beaucoup lire un Carène Ponte en période estivale (mes vacances sont un peu en décalé donc pour moi, ce sont encore les vacances).

Cette lecture a été dure pour moi, deux des drames que traversent où ont traversés les héroïnes de cette histoire, sont arrivés dans ma famille, dont un récemment. J’ai eu très peur quand j’ai vu ces deux thèmes abordés, mais finalement, c’est passé, ça n’a pas vraiment impacté ma lecture, c’était même plutôt positif.

Carène Ponte nous envoie au Jardin des Cybèles, un lieu de repos pour les personnes abîmés par les drames de la vie.

Nous y faisons la connaissance de Valérie, mariée depuis de nombreuses années, directrice de supermarché et maman de deux filles. Elle a tout pour être heureuse, mais la pression et la fatigue accumulées par son travail vont la conduire à une crise de nerf. C’est sa fille aînée qui va en faire les frais alors qu’elle l’a poussé à bout. Après de grosses idées noires, elle va prendre du recul et se reposer au Jardin des Cybèles. Des activités thérapeutiques, des rendez-vous réguliers chez une psy pour qu’elle réussisse à se sortir de cette mauvaise passe.

Elle va y faire la connaissance d’Anna, une jeune femme qui semble complètement perdue, éteinte. Valérie ne va pas pouvoir s’empêcher d’aller voir cette jeune femme qui reste seule. Anna, elle aussi, avait besoin d’un moment au Jardin des Cybèles après le décès de son bébé. Elle ne voit pas d’issue, n’a plus goût à la vie. Valérie va rester à ses côtés dans ses confessions comme dans ses silences. Elle va également l’emmener à la pâtisserie de Charline, elle fait des pâtisseries succulentes, mais pas que. Charline est d’une incroyable bienveillance, très à l’écoute, elle ne juge jamais.

Charline n’est pas au Jardin des Cybèles, mais la vie ne l’a pas épargné pour autant. Alors qu’elle enchaîne déjà les galères, le ciel va lui tomber sur la tête quand elle va apprendre la cause de sa fatigue récurrente.

Valérie va alors décider d’organiser quelques jours à la mer avec Anna et Charline pour passer un moment entre filles et oublier les soucis du quotidien.

Il y a des moments où je voudrais tout quitter et partir dans un endroit où il n’y aurait pas de maladies, pas de gens malheureux, et pas de bébés qui meurent trop tôt.

Je crois que, pour l’instant, c’est mon livre préféré de cette autrice. Je l’ai adoré, dévorée très rapidement, il m’a touché.

J’ai aimé chacune des héroïnes.

Valérie et son manque d’amour pendant son enfance qui aujourd’hui lui cause beaucoup de torts. Elle n’arrive pas à exprimer ses sentiments à ses filles, elle n’arrive pas à être la mère complice qu’elle aurait aimé être. Tout le contraire de son mari, qui lui est fait pour être père. Les traumatismes de son enfance lui gâchent la vie, que ce soit dans la vie pro ou perso. Elle va beaucoup évoluer pendant son séjour au Jardin des Cybèles. Déjà, elle va se rendre compte, grâce à Anna, qu’elle peut prendre soin des gens et leur montrer de l’affection. Elle va également reprendre confiance en elle, toute la confiance que sa mère aurait dû lui donner au lieu de lui dire qu’elle ne valait rien.

Anna aussi est extrêmement touchante, elle est complètement brisée par le décès de sa petite fille de trois mois. La mort subite du nourrisson, celle qu’on ne voit pas venir, qui détruit des familles. C’est ce qui s’est passé pour Anna, son conjoint, ne supportant pas de la voir souffrir autant, a choisi de partir. Les parents d’Anna désespérés ont choisi de l’emmener au Jardin des Cybèles. Elle passe son temps à regarder les photos de sa petite fille sur son téléphone qu’elle a passé en mode avion.

C’est grâce à Valérie qu’elle va s’ouvrir doucement aux autres, elle va réussir à se confier à Valérie et à Charline. Elle va petit à petit retrouver la lumière dans sa vie, penser à l’avenir.

Et puis il y a Charline, la pâtissière passionnée, la lumière du trio, la bienveillance incarnée avec son chien Hippo. Charline collectionne les galères, entre son fiancé qui est parti avec sa meilleure amie, ce qu’elle a vécu quand elle était petite et les ennuis de santé qui commencent. Mais Charline reste toujours optimiste, elle tient ça de sa mère qui voit toujours le verre à moitié plein.

Ce trio fonctionne à merveille, je les ai toutes autant aimées les unes que les autres.

J’ai eu l’impression de faire partie de ce merveilleux groupe d’amie, j’ai été en apnée pendant ma lecture, touchée par le parcours de ces trois femmes.

L’amitié est au cœur de cette histoire, trois inconnus qui vont se lier, s’entraider et se relever. Entre elles, il n’y a que soutient et compréhension, jamais de jugements.

Ce livre aborde beaucoup de thèmes poignants : la mort subite du nourrisson, le deuil périnatal, les relations toxiques, les burn-out, dépressions, la maternité… Mais ces thèmes sont extrêmement bien abordés, sans tomber dans le mélodrame, avec justesse et bienveillance. La complicité et l’amitié des trois femmes contrebalancent tous ces thèmes plutôt sombres.

Dans ce livre, Carène Ponte maltraite clairement ses héroïnes, mais en même temps, elle nous rappelle que la vie est toujours plus importante, qu’il faut toujours choisir la vie.

Un coup de cœur pour moi, un livre à la fois difficile et lumineux, une ode à la vie malgré les épreuves qu’elle nous réserve. Une magnifique histoire d’amitié entre trois héroïnes toutes plus attachantes les unes que les autres.