Lucia – Bernard Minier

J'ai toujours une année ou deux de retard pour découvrir les livres de Bernard Minier, mais c'est toujours avec autant de plaisir! Et celui-ci, avec une nouvelle héroïne attachante et une enquête intrigante, est un bon cru...

Près de Madrid, le sergent Sergio Castillo Moreira est retrouvé crucifié en haut d'une colline. Le collègue de l'enquêtrice Lucia Guerrero a été fixé sur la croix avec de la colle... Un étrange suspect est appréhendé et reconnaît le crime, perpétré à la demande de quelqu'un d'autre...

À l'université de Salamanque, un groupe d'étudiants en criminologie dirigés par Salomon Borges, découvre grâce au projet informatique qu'ils sont chargés de développer, l'existence d'un tueur en série qui aurait perpétré ses crimes sur plusieurs décennies et qui met en scène ses victimes en s'inspirant de tableaux de la Renaissance. Un autre point commun unie ces scènes horrifiques : l'utilisation de colle pour faire tenir les cadavres dans certaines positions...

J'ai tout apprécié dans ce roman : ce nouveau personnage, la rebelle Lucia, qui entame visiblement une nouvelle série, dans la même veine que celle consacré au commandant Servaz. Toute en profondeur, Lucia possède un tempérament de feu mais dissimule des failles béantes, ce qui suscite l'empathie du lecteur. Elle est attachante et on prendra plaisir à en découvrir un peu plus sur son passé dans les prochains tomes. Le déroulement de l'intrigue, avec d'un côté Lucia et son équipe qui enquêtent sur le meurtre de l'un des leurs, et de l'autre les étudiants universitaires qui découvrent à l'aide du projet Dimas l'existence de ce tueur qui, jusque là, avait réussi à passer à travers les mailles du filet... De plus, pour ponctuer l'intrigue, un violeur récidiviste traque les étudiantes du campus, ce qui plonge le lecteur encore plus profondément dans l'angoisse.

Le passage de la frontière vers l'Espagne est réussi, l'auteur nous entraîne dans des endroits emprunts d'histoire et de culture locales intéressantes: l'université de Salamanque et ses sous-sols inquiétants, l'Aragon, la Ségovie, décrites géographiquement, culturellement et culinairement ! Le récit réserve de bonnes surprises, pas mal de rebondissements, même si le dénouement est un peu prévisible... Mais ce thriller m'a donné envie de rattraper mon retard avec cet auteur (je n'ai pas lu M, le bord de l'abime, et ), et j'ai vraiment hâte de découvrir Un oeil dans la nuit, le tout dernier!


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois