La kermesse fatale • M. C. Beaton

Par Bénédicte

Éditions Albin Michel, 2019 (301 pages)

Ma note : 16/20

Quatrième de couverture ...

Agatha Raisin a le vent en poupe : les affaires s'accumulent, pas le temps de souffler. Tant mieux, elle a horreur du vide, et fait même des heures sup : elle vient d'accepter d'aider le pasteur d'un village voisin à promouvoir la kermesse de la paroisse. Il faut dire que l'organisateur, un certain George Selby, a le bon goût d'être veuf et... beau comme un dieu.
C'est un succès : les visiteurs affluent au village. Mais la kermesse vire à l'hallucination lorsque l'on découvre que plusieurs échantillons de confiture ont été assaisonnés de LSD !
Bien que distraite par le charme du beau George, Agatha doit démasquer le coupable. Sans imaginer un instant que l'objet de ses fantasmes va peut-être lui faire un mauvais trip...

La première phrase

" Mrs Bloxby, l'épouse du pasteur de Carsely, regarda son visiteur avec embarras.
"C'est vrai, Mrs Raisin est une de mes amies, une amie très chère, mais elle a fort à faire actuellement avec son agence de détectives et n'a pas le temps de...
- Mais c'est pour une bonne cause, coupa-t-il." "

Mon avis ...

"Nom d'un serpent à sonnette !" s'exclame Agatha Raisin face au véritable fiasco, ou plutôt à la tragédie, qui vient de se dérouler dans le village de Comfrey Magna. Il semblerait que l'organisation de la fête paroissiale, destinée à récolter des fonds pour réparer le toit de l'église, ait rapidement tourné au vinaigre lorsqu'une dégustation de confiture vire au drame. Le pasteur, Arthur Chance, tremble pour la réputation de la paroisse... Plusieurs personnes ont en effet trouvé la mort, tandis que du LSD a été prélevé à l'intérieur même des pots de confiture ! Heureusement, notre détective à talons est prête à mener l'enquête. Surtout pour mieux se rapprocher de George Selby, un veuf au visage hâlé et aux sublimes yeux verts ?

La kermesse fatale est déjà le tome 19 de cette série étiquetée cosy mystery qui nous plonge toujours, avec bonheur, dans le quotidien (pas si tranquille que ça) des villages anglais. Alors que le tout commençait sérieusement à s'essouffler, j'ai beaucoup aimé ce roman qui réussit à donner un petit coup de peps à l'ensemble. J'avais déjà passé un bon moment en compagnie du tome précédent ( Un Noël presque parfait). Et il semblerait que M. C. Beaton garde le cap pour nous offrir un vent de fraîcheur, même si l'atmosphère propre aux aventures de notre Mrs Raisin reste la même : délicieuse, so british et réconfortante à souhait.

Nous retrouvons donc une Agatha Raisin en pleine forme (malgré ses problèmes d'arthrose), avec toute la verve qu'on lui connaît. Mais j'ai surtout adoré retrouver le personnage de Toni qui, je l'espère, finira par devenir un véritable personnage récurrent de la série. L'antagonisme qu'elle créé en évoluant aux côtés de notre héroïne quinqua est plutôt amusant à suivre, et un lien plutôt intéressant semble continuer à se tisser entre nos deux enquêtrices.

Côté intrigue policière, j'ai trouvé le tout meilleur que d'habitude. Les fausses pistes ne manquent pas. Et pour une fois, la liste des suspects semble s'allonger ce qui n'est pas pour me déplaire. J'ai également apprécié toute la galerie de personnages imaginée par M. C. Beaton : le couple mal assorti formé par le pasteur et son épouse ; le bourreau des cœurs qui enchaîne les invitations à dîner ; ou encore la cohabitation entre deux femmes acariâtres qui vient nourrir les ragots de tout un village. Alors oui, les portraits sont souvent caricaturaux. Mais le tout tient la route et remplit parfaitement le contrat : nous offrir une intrigue divertissante et plutôt addictive.

J'ai passé un bon moment en compagnie de ce tome-ci qui nous propose même un final plutôt étonnant. J'ai donc bien évidemment hâte de lire la suite, d'autant qu'il semble y avoir du mariage dans l'air ! Si elle gagne en maturité, notre Aggie n'a pas fini de nous faire sourire avec ses piques et son art de donner un bon coup de pied dans la fourmilière quand on ne s'y attend pas.

Extraits ...

" Phyllis se redressa et s'essuya les mains. Agatha lui donna une bonne trentaine. Elle était grande, avec des cheveux prématurément gris et un visage de chat. Qu'est-ce qu'il y a comme cheveux gris dans ce village, se dit Agatha. Personne ne songe donc à se faire teindre ? "