Sylve-Dôme (Jessica Motron)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels

Auteur : Jessica Motron
Éditions : l'Alsacienne Indépendante
Parution le : 29 novembre 2021
190 pages Thème : Novella SF

disponible sur le site de l'éditeur

et sur Amazon

Découvrez notre première novella de science fantasy. Une nouvelle pépite dénichée par notre cher Siegfried.

Paris, 2061.
Dans un monde où un virus dévastateur a éradiqué toute forme de magie, Priam, un jeune professeur d'histoire déprimé, peine à vivre dans cette société urbanisée qu'il déteste.
Mais un Sylve-Dôme offert par sa sœur pourrait lui redonner du baume au cœur.
C'est sans compter sur son neveu Léonard, qui l'entraînera malgré lui dans une aventure aussi merveilleuse qu'effrayante.
Priam est-il vraiment prêt à vivre son rêve et les dangers qui l'accompagnent ? "

Bonjour à tout le monde !

Je remercie la maison d'éditions pour l'envoi de cette novella qui mérite qu'on s'attarde un peu (beaucoup). Une couverture coupée en deux, montrant deux mondes bien différents et en premier plan deux personnages qui vont avoir une belle part de ce récit, sans oublier un petit coin de paradis rose pas très loin d'eux. Des chapitres courts qui sont très facile à lire de par le fait qu'il y aie peu de pages à chaque fois, mais surtout entrainant dans l'histoire.

Priam a 31 ans, professeur d'histoire, car il ne veut pas que le monde oublie ce qui était avant leur époque, avant 2020 où un virus a éradiqué toute forme de magie et les créatures qui étaient avec. Plus de maie, plus de petites et grandes bestioles, la nature a pris un coup. Les arbres se sont rabougris, les campagnes désertées car devenue inhabitables. Seuls quelques irréductibles y sont restés, mais obligés de migrer vers les grandes villes, comme Priam qui est à la capitale depuis peu. Les jeunes doivent connaître les grands événements et par le biais des pensées de cet homme, nous savons ce qui s'est produit pour que l'humanité en arrive à ce stade. Pas besoin de grandes lignes pour comprendre que la magie est partie depuis longtemps, que les bonnes comme les moins bonnes créatures sont toutes des espèces disparues et que par conséquent, le monde est devenu triste à souhait et aseptisé de partout. Les fleurs n'ont plus de parfum, l'oxygène est fabriqué, les gens ne se parlent pas (comme la plupart du temps maintenant, mais passons). Et puis ce jour, Priam rentre chez lui et oublie qu'il doit garder son neveu. En arrivant, c'est un cadeau gigantesque qui l'attend, en plus de ce petit bout de 4 ans qui cour partout. Sa sœur pense lui faire plaisir en lui offrant un sylve-dôme. Disons un aquarium fermé totalement capable de se gérer seule, une véritable forêt miniature, un écosystème parfait qui devrait lui redonner le sourire. Ce qui est le cas, jusqu'à ce que le petit bout qui s'appelle Léo le fasse tomber...

Cela fait 40 ans que la vie des humains a totalement changé. Si Priam ne l'a jamais connu, il en a entendu parlé, a vécu dans des coins reculé où la végétation était parfaite, jusqu'à ce que la nature se retire, manque de profit, d'aide de petites mains pour la faire grandir. Ce sylve-dôme qui se retrouve au sol va faire du mal à Priam dans le sens où l'émerveillement fait place à la colère. Comment son neveu a pu le faire tomber ? Quelque chose s'est cassé et il a peur que cette magnifique objet ne se fane. Si ce n'était que cela, Priam n'aurait aucun soucis à se faire, mais avec Léo, ils vont vivre une aventure hors du commun, incroyable et les amener à un point qu'ils n'auraient jamais cru : le don de soi. Le récit est court, c'est une novella, il ne faut pas l'oublier, mais elle est terriblement prenante. Nous avons le contraste entre le monde dans lequel vit Priam et celui dans lequel il adorerait vivre. Deux états bien distincts qui ne peuvent pas être comparable. La magie est dans son corps, dans sa tête, même s'il ne peut pas l'utiliser. Il a vécu avec les histoires de sa famille, de ses proches, il veut la partager, mais comment faire lorsque les jeunes de maintenant n'en ont jamais entendu parler ? Et puis il faut être honnête, si Priam est un être dépressif dans son monde, ce qu'il va vivre va lui faire prendre conscience qu'il n'est pas à sa place entre ses murs. Un rêve éveillé ou un cauchemar, cela dépend de comment il se situe dans le récit. Ce personnage évolue et lorsqu'il ôte ses œillères, il comprend plus de choses qu'avant. Comme avec son neveu qui a 4 ans, qui fait des bêtises et qu'il est conditionné par sa mère pour certains faits, mais en l'embarquant dans son histoire, cela peut changer.

Je me suis attachée très vite à Léonard qui doit avoir une bonne bouille. Il a beau être petit, les réactions qu'il a sont normales, il a beaucoup de courage et par-dessus tout j'ai ressenti l'attachement qu'il a pour son oncle, même s'il est toujours triste. Il a de très bons yeux et c'est un peu grâce à lui que leur vie va basculer. Priam, nous le suivons du début à la fin et lorsque je parlais de son évolution, nous ne pouvons que la voir évoluer dans le bon sens. Lui qui ne s'occupait de personne, ne s'approchait de personne se voit prêt à donner sa vie à plusieurs reprises pour protéger les siens. Ce que je trouve juste dommage, c'est d'avoir des personnages comme la voisine du dessous, madame Painsec avec trop peu de détails. Même Moustache aurait pu être un peu plus développé (mais nous ne serions plus dans une novella). Qu'importe, un peu plus j'aurai adoré, oui, j'aurai adoré en avoir plus, c'est un thème, une histoire qui aurait pu avoir plus de pages que je n'aurai pas dis non, au contraire. L'univers crée est intéressant entre le sylve-dôme et le monde dans lequel Priam vit. C'est deux endroits qui pourraient vivre en harmonie, si cela était possible. peut-être plus tard, qui sait ? La plume est délicieuse, tendre par moment, incisive à d'autres, tranchantes telles des griffes par endroit. Le livre se termine trop vite et je suis restée un peu sur ma faim, même si l'espoir est enfin à vue.

Concernant les créatures magiques, cela reste assez soft, dans le sens où nous en rencontrons très peu. Pas ou peu de fioritures, nous ne voyons que celles qui sont là, présentes pour ce onde crée de toutes pièces. Nous ne pouvons qu'imaginer tout ce qu'il peut exister ailleurs et cela fait à la fois rêver et cauchemarder. Mais il faut un équilibre et Erine nous explique parfaitement bien comment cela peut se produire. Magie, combats, recherches de solutions, quêtes d'un objet précieux, connaissance et apprentissage. Chacun de ces termes est présent et même plus encore. Nous avons les liens de la famille bien mis en avant. La découverte, l'émerveillement et le cœur qui bat un peu trop fort : de passion, de découverte, de peur, d'appréhension, de tristesse aussi. Les émotions sont fortes, condensées et suivent les mouvements des personnages. Passés la découverte et l'émerveillement, Priam va devoir faire face à bon nombre d'épreuves. Ce qu'il a toujours voulu est à portée de main, mais comment faire pour l'obtenir ? Il va devoir se battre, trouver des solutions et chercher de l'aide, et pas uniquement que pour lui. Moustache est un personnage adorable qui m'a fait mal au cœur avec ce qu'il va vivre. Une adorable créature que tout le monde aimerait avoir à consoler, à cajoler et à lui apprendre toutes sortes de bêtises également. Un petit gout de l'histoire sans fin qui me remet dans mon adolescence avec certains passages très courts.


Les rencontres entre les personnages apportent beaucoup de choses : du passé, des histoires à raconter, à faire connaitre, leur propre vie, ce qu'ils ont entendu, ce qu'ils pensent véridique. Chacun a un bout de l'histoire et ce puzzle géant apporte autant de questions que de réponses. C'est à l'extérieur de trouver et de comprendre la vérité. C'est à la fois un récit empli de douceur et de "méchanceté", de thèmes sur l'écologie essentiellement et la magie de croire en quelque chose de meilleur. Il n'y a pas que la magie du lapin qui sort du chapeau, ou de celui de sorcières, il y a aussi cette magie de la nature qui nous offre de bons moments sans un écran devant nos yeux nous cachant la beauté de cette même nature. Ici, dans Sylve-dôme nous avons également un peu d'histoire sur les créatures surnaturelles qui ont disparu, se mêlant à celle des humains que nous connaissons. Je ne peux en raconter plus de peur de dévoiler un peu trop l'histoire. Sachez qu'elle est à la fois tendre et intrépide comme ses personnages, que la magie y est présente et que l'auteur est capable de tout, du meilleur comme du pire.

" Priam se sentit dévasté. Son monde merveilleux était devenu en un instant aussi inhospitalier que la ligne 21 du métro aux heures de pointe. Erine s'adressa à son compagnon volant, reprit la tête et glissa à travers les feuilles. Ils partirent tous vers l'extrême opposé du dôme. Priam regarda une dernière fois ce milieu forestier avant de devoir retourner dans la banalité de son petit appartement, le cœur lourd. Ils survolèrent le saule pleureur et le jeune homme eut la joie de constater que le cratère s'était quelque peu rempli depuis leur passage. Bientôt, la chevelure de l'arbre tremperait de nouveau ses pointes dans ce réservoir aqueux.
Imitant Erine, Moustache rabattit ses ailes immaculées et piqua dans les fourrés. Son corps ondulait comme si son ossature était inexistante. L'atterrissage se fit en douceur, avec l'habileté et la distinction d'un félin. "