Le cinquième cavalier, tome 1 : Ascension (Lydia Brasington)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels

Une maison d'édition dont je n'avais lu qu'un seul livre, il y a déjà pas mal de mois, pour ne pas dire années et je dois dire que je regrette ne pas m'être penchée un peu plus sur eux. Je les remercie pour l'envoi de ce premier tome par le site Simplement et Waouh, c'est une tuerie, dans tous les sens du terme ! Déjà j'adore la couverture avec ces plumes qui s'agitent en tous sens derrière notre héroïne qui va en baver du début... à la fin ! Et cette quatrième de couverture qui dévoile juste ce qu'il faut pour comprendre que le monde dans lequel nous allons mettre le pied sera tout sauf sympathique.

Un pacte, qu'il soit avec une sorcière rousse au tempérament de feu, ou le diable, dites-vous bien que c'est la même. Sauver sa peau d'une mort atroce à cause de celui qui aurait dû devenir son ex est devenu son bourreau et revenir d'entre les morts n'est pas chose simple. Signer un pacte, le graver dans sa peau et le corps va devoir apprendre à revenir également, mais pour cela, Lizzie va devoir effectuer quelques "événements" afin de redevenir elle-même. Laissez-moi rire ! Un pacte ne peut pas être si simple et redevenir comme avant le crime dont elle a connu, Lizzie aurait mieux fait de se méfier ! Son existence n'est pas réglementaire pour aucun des "clans" de ce monde, elle vit, elle parle, elle respire, mais elle est morte et le restera jusqu'à la vengeance et même au-delà, enfin le reste de la phrase n'est que supposition, car le récit nous entraine et nous montre royalement que rien n'est joué. Plus j'avançais dans le récit et plus les personnages m'ont fait penser à des pions sur un échiquier, un de ceux dont nous ne voyons pas le joueur et ne pouvons que l'imaginer, surtout que l'auteur nous laisse des pronoms très intéressants. Est-ce vraiment celui dont nous ne devons pas prononcer le nom de peur de se retrouver avec un énergumène qui rentre dans notre esprit ?


Toujours est-il qu'avant le passé de Lizzie, nous avons un extrait du nouveau testament et nous savons déjà qu'il y aura des créatures que nous avons peu souvent qui vont faire leur apparition et lorsque je dis peu souvent, il s'agit de ces créatures qui sont soit-disant généreux. (En tarte probablement!) Lizzie, Lizzie, Lizzie, cette jeune femme a un passé complexe et dès les premières pages nous savons qu'elle a été abandonné par tous. Elle se débrouille du mieux qu'elle peut et si ses choix l'ont amené à mourir, le destin semble être plus fort que ce qu'elle désire. Une mort violente, une envie de se venger, la sorcière Agatha trouve son chemin rapidement afin de lui rendre sa vie, au prix de quelques efforts. L'envie de vivre est forte, l'envie de se venger aussi et si les éléments se contredisent, Lizzie n'est pas si bête que cela. Elle sent que les choses se dégradent et ce n'est pas le regard de Sam, cet être énigmatique qui apaise trop facilement notre héroïne qui la rassure. On lui cache des choses ! Non, pas possible ? Accepter un tel pacte a un prix et pas n'importe lequel. Le fait d'appeler le livre "le cinquième cavalier" ne peut pas ne pas mettre la puce à l'oreille. Nous connaissons les quatre premiers et savons les terribles cataclysmes qu'ils sont capables de proliférer. Alors ce cinquième, c'est quoi ? Pour le savoir, il vous faudra le lire pour le découvrir. Sachez que tout est permis et que les ombres ne sont pas là pour cacher des actes, mais bien pour tirer des ficelles de marionnettes.


Lizzie est revenue de l'Enfer, mais pas seule et ce qui se cache en elle ? Ce n'est pas évident de le savoir, ce mystère reste pour moi dans son entièreté et j'aime le fait de garder cette part de mystère, car nous avons beaucoup à découvrir. La ville de Blackwood m'a fait penser à Gotham City, avec ses méchants la nuit qui ne sont pas forcément humains et le jour où les êtres humains sont aussi vils que ceux de la nuit. Et puis nous avons ceux qui tentent de survivre à tout cela, qui savent que la terre foulée n'est pas uniquement par des Humains, mais d'autres créatures toutes aussi malfaisantes les unes que les autres. Antoine en fait partie, pour ne pas dire qu'il est l'unique à vouloir éradiquer ces "bestioles" qui ne devraient pas être ici bas. (ou ici haut, cela dépend d'où ils viennent.) Son passé le ronge terriblement. Des choix qu'il a fait, des erreurs de parcours, de jeunesse, de l'abandon et lorsque Lizzie, celle qu'il considérait comme sa meilleure amie avant bien des drames et des années qui ont coulé, se retrouve sur la table de la morgue, sa culpabilité monte en flèche... Jusqu'à ce que son corps soit volé ! Une enquête qui le tient à cœur et il sent que quelque chose ne tourne pas rond. J'ai détesté Agatha du départ et cela n'a pas changé malgré la connaissance du pourquoi elle agit ainsi. Les années ont passé et sa rancœur ne l'a pas lâché pour ne pas dire un autre mot. Et après on parle de la rancune d'un être humain. Elle a choisi SON destin et a mérité ce qu'elle a pris. Sam est coincé entre deux feux, voire trois. Si Lizzie est coincée entre deux mondes, lui ne peut pas se soustraire à ce qu'il a déjà promis et ce qu'il désire. Nous avons d'autres personnages bien entendu que je vous laisse découvrir et j'ai beaucoup aimé Anastasia entre autre.
C'est sombre, parfois glauque avec certains passages courts qui donnent des envies de meurtres. Le début est prenant, nous suivons cette jeune femme qui va vivre sa dernière journée, ou plutôt dernière soirée avant de débarquer dans un lieu inconnu. La suivre dans ces choix qui ne sont pas les siens, liée par un pacte qui doit la ramener petit à petit. Chaque pas effectué apporte douleur, souffrance, noirceur, un peu comme si les portes de l'Enfer s'ouvraient et laissaient vomir des hordes de démons sur terre. Pour se venger ? Pour reprendre ce qui est à eux ? Pour laisser les humains redevenir eux-mêmes ? Pour tout un tas de raisons que nous imaginons ou que l'auteur nous offre sur un plateau. Et si Lizzie s'arrêtait, que se passerait-il réellement ? Et si tout était un plan plus vaste encore que de la libérer de sa condition de morte qui marche ? Celui qui tire toutes les ficelles est doué et surtout il est capable du pire, comme du plus que pire. Nul ne peut aller à son encontre sans en subir ses foudres. Nul ne peut l'invoquer sans avoir un prix fort à payer. Nul ne peut imaginer le rouler dans la farine, même pour lui offrir un gâteau. Ce premier tome nous entraine dans la noirceur de l'être, humain ou non. Chacun d'entre eux a une petite lumière qui ne demande qu'à briller, mais pour certains il s'agit de l'éliminer le plus rapidement possible, que cela soit voulu ou non.

L'ambiance laisse entrapercevoir un peu d'espoir, mais il vaut mieux ne pas s'y attarder, chaque événement laisse un gout amer et acide par moment et plus les pages défilent, plus le monde tombe dans le chaos. Que j'ai adoré ou détesté les personnages, ils ont tous cette capacité à nous faire ressentir des émotions. Lizzie que nous voudrions protéger, Antoine secouer un peu plus fort, Sam lui donner des claques pour le réveiller plus tôt, Agatha, bon elle a eu ce que j'aurais voulu alors, même pas drôle, et le monde qui ne voit rien. Seuls les fous et les malades mentaux sont dans le vrai, quelle déception ! Non, je rigole, la véritable déception est de comprendre qu'en tant que personne sensée, je serais capable de ne rien voir et de rater l'occasion d'un combat épique, ou deux. Je reviens sur Sam quelque instant, cet être est si "coincé" que lorsque son cœur se réveille, il ne veut pas le croire (en même temps, avec les fourberies des uns et des autres...) Sam n'est qu'un diminutif et il a été facile de savoir qui était derrière tout cela, comme le tireur de marionnettes. Une plume un peu fragile par instant, mais la vengeance de quiconque est un plat qui se mange froid et les protagonistes vont déguster, je vous le garantie ! La fin nous laisse le bec dans l'eau, avec des possibilités infinies de qui va faire quoi ! Roi et Reine ne sont que des titres, seules les âmes sont capables de rivaliser et le dernier combat nous l'a bien montré. J'ai hâte de savoir ce qui va se passer pour eux tous, enfin ceux qui sont encore présents !

" Dans les autres juridictions de l'Est, même loin de Blackwood, peu de femmes obtiennent justice. La violence dont certaines sont victimes ne peut être caractérisée que par des coups ou des blessures physiques déclarées et avérées. Il est encore presque impossible d'obtenir réparation sur des actes passées ou de la maltraitante psychologique, faute de preuve tangible. Pourtant, notre âme n'en demeure pas moins meurtrie, éparpillée par les vents tel un morceau de cendre. Ici, c'est pire. La police n'est pas au service des petites gens et ne me défendra jamais, surtout depuis que je suis morte. Si je veux renaître, je dois le tuer moi-même, l'effacer de la surface de la Terre, le rayer de notre plan de l'existence. De nerf, j'enfonce mes doigts contre sa poitrine. Je le sens frémir : il doit surement ressentir la rage qui s'échappe de mon esprit et la haine incontrôlable qui envahit chacun de mes sens. Elle brouille ma vue, tout en laissant un gout amer sur ma langue. Mon ouïe, elle, est parasitée par un bourdonnement incessant et je sais qu'il ne s'arrêtera pas tant que je n'aurai pas obtenu justice. "