Parfois j’aimerais que ma vie ressemble à une comédie musicale • Taï-Marc Le thanh

Parfois j’aimerais que ma vie ressemble à une comédie musicale • Taï-Marc Le thanh

« Car s’il y a bien une chose imprévisible. C’est bien les autres ».

╰☆ Résumé ☆╮

C’est l’histoire de Maxence, un adolescent atteint du syndrome de la Tourette, Cette maladie nerveuse étrange qui se manifeste par des tics et le surgissement incongru de mots grossiers dans le flux de paroles. Maxence est beau, a des envies et des pulsions des garçons de son âge, va au lycée, apprend le chant (une passion communiquée par son père, féru de comédies musicales). Mais, pour surmonter son handicap et faire face à l’hostilité du monde, il a une fâcheuse tendance à mentir… Un roman d’une grande force, émouvant, souvent drôle, sans apitoiement, qui nous met dans la tête d’un ado différent terriblement attachant. En même temps qu’une histoire magnifique d’amour filial.

✿ Mon avis ✿

Mon cœur balance entre 3 et 4 étoiles pour cette histoire adolescente. Trois car je ne pense pas qu’il convaincra tous ses lecteurs, il y a certains défauts, certains aspects qui me font hésiter à mettre un quatre. Par exemple les interludes ‘récits’ de Patrick/Michel – une histoire dans une histoire, écrite par le père du héros sur fond de trame à la James Joyce – qui nous perd parfois lorsque l’on n’arrive pas à saisir les liens que l’auteur a envie de faire avec son récit premier et qui n’est pas essentiel à l’histoire principal. Mais ce livre pourrait aussi bien être un quatre car il est aussi douloureux qu’il est important. On parle de différence, de maladie, de tragédie aussi… d’ailleurs je les ai trouvées un peu trop nombreuses pour un récit ado. Même si en soit le livre est lumineux et nous laisse sur une note d’espoir, le héros s’en prend plein la figure durant une belle partie du roman.

Tout d’abord, il faut mentionner que Max – Maxence – a le syndrome de la Tourette. Une maladie nerveuse qui lui cause des tics, des grimaces, des cris et des mots assez mal placés à certains moments. Rassurez-vous, ce n’est pas parce qu’on parle de ce syndrome qu’on a des grossièreté **** à chaque ligne. En fait, j’ai été surprise que le taux de mots grossiers par chapitre s’approche du 0%. Ce n’est clairement pas le cœur de l’histoire même si la Tourette est la raison d’être de ce personnage au cœur tendre et à la vie « de merde ».

Comment trouver sa place dans le monde lorsqu’on n’est pas comme les autres, lorsqu’on se fait pointer du doigt dans la rue par les enfants parce qu’on a un visage qui ressemble à un feu d’artifice ? Max trouve pourtant un moyen de contrôler cela… la musique ! Il rencontre une artiste, aussi atteinte du syndrome, qui va lui apprendre à chanter. « Donne-moi un Fa » devient LA phrase du livre. Petit à petit, son quotidien va changer mais cela ne se fera pas en un jour et il va devoir surmonter son trac et bien d’autres épreuves pour arriver à trouver un équilibre qui lui convient.

Max a aussi un père écrivain et un oncle qu’il voit très régulièrement. Sa mère n’est pas dans le tableau. Et son meilleur ami est devenu la moitié de son binôme lorsqu’il a remarqué que celui-ci avait aussi une petite défaillance : un œil qui louche.

L’auteur nous dresse le portrait d’un ado un peu différent mais qui au fond cherche à être rassuré, à être apprécié pour ce qu’il est, à s’intégrer et à gérer sa maladie du mieux qu’il le peut pour ne pas que sa vie devienne un enfer.

« Car s’il y a bien une chose imprévisible. C’est bien les autres ».

Max nous raconte son quotidien, ses habitudes, les difficultés de sa situaiton. Parfois, on en oublie même qu’il a la Tourette tant cela n’est que peu mentionné dans le livre au fond. Notre héros nous explique la relation qu’il a avec les hommes et femmes qui composent son monde, il nous parle de ses leçons de chant, du trac qu’il a à se produire sur une scène, du concours de chant auquel il pourrait participer… Chanter est pour lui libérateur.

Mais si le chant est la lumière dans sa vie, les coups du destin sont la noirceur qui s’invite… De déprime en déprime, l’auteur n’épargne pas nos sentiments. Je me suis à plusieurs reprises demandée quand est-ce que les mauvaises nouvelles allaient arrêter de pleuvoir sur ce pauvre Max. 

Un livre sans contestation original, assez émotionnel vu la cascade d’événements qui s’abat sur le petit monde de Max. Mais aussi et surtout un livre qui parle de résilience et de la lumière qu’il est possible de trouver en toute chose. Pas un coup de cœur pour moi mais j’ai trouvé le héros très touchant et j’ai passé un moment qui m’a fait relativiser et m’a éloigné de mon quotidien.  

Merci à Actes Sud Junior pour leur confiance et l’envoi de ce titre qui rejoint les autres livres si émouvants et « choc » que j’ai pu découvrir grâce à eux. Et pour la petite histoire, il sort aujourd’hui 1er mars en librairie. N’hésitez pas à craquer si le sujet vous parle ! 

 CHRONIQUE #814 – Mars 2023

  • Lien Amazon
  • Parution : 1 mars 2023
  • Editeur : Actes Sud Junior
  • Nombre de pages : 384 pages
  • Genre : Littérature jeunesse/ado

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