Bombay

Bombay

En deux mots
Shiv retourne à Bombay après sept ans passés à Londres. Sa société, spécialisée dans la gestion des déchets, le mandate pour un projet gigantesque, assainir l’immense décharge de Gandapur. Malgré la difficulté de la tâche, les mafias locales et l’administration, il parvient à faire démarrer les travaux.

Ma note
★★★ (bien aimé)

Ma chronique

De retour en Inde

Spécialiste de l’Inde, Marie Saglio passe au roman pour raconter Bombay en imaginant le retour au pays natal de Shiv expatrié à Londres depuis sept ans. Il est chargé du projet d’assainissement de la plus grande décharge de la ville et ne va tarder à saisir la complexité de sa tâche.

Après avoir passé sept ans à Londres et gravi les échelons dans une entreprise de la City, Shiv a l’opportunité de rentrer à Bombay. Raja Singh, son rival sur ce projet, ayant démissionné, on lui confie ce très gros contrat portant sur le traitement des déchets. Car Bombay est devenue «l’épicentre du problème des ordures». Au fil des ans, et avec le développement économique, la montagne de déchets de Gandapur est devenue gigantesque. «Avec vingt millions d’habitants, chacun produisant près d’un demi-kilo d’ordures par jour — un taux de génération largement supérieur au taux d’urbanisation —, le désastre est bien avancé.»
Une fois le constat dressé, il faut se coltiner à la réalité, c’est-à-dire aux milliers de personnes qui vivent de cette montagne. Autour des Banghi, «le nom de caste pour désigner les fouille-la-merde», il y des éboueurs, des extracteurs, des ferrailleurs, des recycleurs et des triqueurs, qui tous revendiquent un savoir-faire et un territoire. Alors Shiv marche sur des œufs, il sait que «respecter la hiérarchie indienne, c’est ne supporter aucune confusion.»
Après avoir traversé une ville en constante mutation, de plus en plus peuplée et polluée, il arrive devant la montagne d’immondices et à la joie de retrouver Lénine, un camarade chargé du recensement. Avec lui, il va parcourir ce dédale et se faire expliquer la hiérarchie instaurée ici, des petites mains aux deux chefs mafieux qui régentent tous les trafics.
Il sait qu’il devra composer avec eux s’il veut réussir.
Mais pour l’heure, il doit s’attaquer à une autre montagne, l’administration. «Shiv ne compte pas sur la municipalité. La ville est embrouillée dans les tractations ancestrales entre ses lobbies, ses industriels, ses négociants, les Bhora, les Khoja, les Gujaratis, les Marwari, les Parsis, et leurs intermédiaires, agents, émissaires, les intérêts des uns, la filouterie des autres. En revanche il compte sur l’État, mieux, il espère de l’État une vision.» Après d’âpres tractations, il finit par obtenir le mandat et les fonds. Ce qui ne fait pas plaisir à tout le monde, en particulier aux intégristes religieux qui voient une menace dans ce chantier qui finit par démarrer. Secoué par un lynchage, Shiv est prêt à tout arrêter, d’autant qu’il comprend que Laleh, son amour de jeunesse, est devenue un rêve inaccessible.
Marie Saglio n’ignore rien de ce subtil système où tous se surveillent, où personne n’est responsable et où chacun cherche à profiter. Après avoir étudié et publié plusieurs ouvrages et études sur le sujet – notamment Intouchable Bombay – sous son nom complet, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, elle passe avec bonheur au roman. Ce qui lui permet de nous livrer cette ambitieuse épopée, lui permettant de nous offrir un panorama complet des maux qui gangrènent la société. Pris entre son envie de développer le pays et le poids des traditions, Shiv incarne parfaitement cette aspiration à réformer, mais aussi la montagne des obstacles à surmonter. Un travail colossal !

Bombay
Marie Saglio
Serge Safran éditeur
Premier roman
416 p., 21,90 €
EAN 9791097594787
Paru le 13/01/2023

Où?
Le roman est situé principalement en Inde, principalement à Bombay. On y évoque aussi Londres.

Quand?
L’action se déroule de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Shiv travaille à Londres pour une firme de recyclage de déchets. Sa hiérarchie l’envoie à Bombay, dans son pays natal, pour une mission d’envergure. Près du bidonville de Gandapur, Shiv retrouve le bungalow qui abrite sa mère adoptive Shantiji et sa famille. Ainsi que son meilleur ami, Lénine, homosexuel en lutte et frère de Laleh, son grand amour dont il a dû se séparer et qui le hante encore.
Shiv découvre un pays sous tension et assiste à des affrontements entre hindous et musulmans, riches et pauvres, partisans des traditions et du progrès… Une Inde multiple, pleine de secrets, confrontée aux désastres écologiques et humanitaires. Magouilles, empoisonnements, meurtres même, sont autant d’obstacles qui rendent sa mission quasi impossible.
À travers l’histoire de Shiv, qui ne se laisse pas abattre par les pires difficultés, Marie Saglio nous offre une fresque exceptionnelle et somptueuse de la vie indienne d’aujourd’hui.

Les critiques
Babelio
Lecteurs.com

Les premières pages du livre
« PROLOGUE
Il n’y a pas de retour possible. Pas en Inde. En Inde le retour s’appelle renaissance. Et pour renaître il faut d’abord mourir. Et Shiv n’est pas mort; Shiv ne veut pas mourir.
Devant lui, les immeubles de brique s’effacent dans fog londonien. Le crachin piquant attise sa morosité. Shiv a du mal à réfléchir. De sa fenêtre, son regard se perd sur les reflets de la chaussée huileuse. Ici la pluie est triste et froide, il ne l’aime pas. Il doit fermer les yeux et écouter les clapotis sir le zinc pour faire venir l’autre image, apaisante. Il se laisse envelopper par le souvenir de la pluie en Inde, celle qu’il attendait des mois durant, cette pluie chaude qui venait purifier et rassurer. Pendant toutes ses années d’expatriation, c’est la seule chose à laquelle Shiv n’a pu s’habituer. Il tente de se concentrer sur la proposition mais il n’y parvient pas.
L’Inde: voilà soudain qu’on lui parle d’y retourner pour une mission professionnelle. Shiv devrait se sentir enthousiaste. Or il est tout le contraire: circonspect. Pourtant cette mission est pour lui, cela ne fait aucun doute, C’est que, là où ses collègues de bureau voient de la logique, «cette mission est pour toi Shiv», il sent d’autres forces, qu’il peine à nommer. Quand sa hiérarchie a cherché le candidat pour travailler à l’assainissement de la grande décharge de Bombay, elle a pensé à lui: choix raisonné. Lui s’est senti désigné: prédestiné. Il a donc obtempéré, mais avec une indéfinissable crainte, comme on plie devant le sacré.
Il se demande ce qu’il va retrouver à Bombay. Lorsque l’appréhension monte, il se surprend à répéter les mots des sages: «Accomplis ce pour quoi tu es fait». Soit, il va jouer le jeu de sa propre bataille. Shiv sait bien pourquoi il est parti. Il est parti pour ne pas revenir. Toutes ces années à espérer celle qui ne viendra jamais, Laleh la ravissante, Laleh de ses désirs, Laleh l’interdite. Il est parti pour chercher autre chose. Mais que cherche-t-il au juste? Shiv était donc parti. Dans un autre monde, bicolore, rouge et noir. Loin de l’Inde et de toutes les couleurs de l’âme. Loin de l’Inde qui virait désormais au safran avec la montée des hindouistes. Loin de Laleh. Loin de leur ville à tous les deux, Bombay. Il lui fallait sortir de son histoire. Déchirer la page de Laleh.
Il revient pour une belle cause, se persuade-t-il: nettoyer le plus grand dépôt d’ordures de l’Inde,
Et eux, et les autres, en Inde, qui retrouveront-ils? Que penseront-ils? Pas ses parents, il n’en a plus vraiment, mais ceux de la grande famille indienne, la famille des ancrages et des loyautés? Vont-ils se demander qui revient lorsqu’ils le verront arriver? Oh ! non, l’Inde absorbe tout si facilement.
Elle sait si bien digérer l’incident et l’incorporer dans sa grande histoire de renaissances.
Ce temps à Londres lui a certainement fait du bien. Shiv a fière allure avec ses quelques années de plus. Bel homme, visage régulier traversé par les premières rides du sourire, le regard doux aussi chaud que la voix. Ni calvitie naissante, ni embonpoint — il fréquente la gym et multiplie les séances de squash avec ardeur, pour prévenir. La trentaine largement passée, c’est déjà un homme mûr, mais il a encore sa carrière devant lui et il la veut réussie, alors il «s’entretient» comme on dit ici, dans ce pays aux conventions faciles, un peu plaquées: culture de breloque. L’inverse de l’Inde, où les conventions ne sont pas des parures, elles sont des obligations, on les observe sinon la machine se dérègle et rien ne va plus.
Bombay, Londres. Villes des sirènes, villes des affaires, villes des bas-fonds. Plantées de pilastres géorgiens, grandies de brique et de fonte, manoirs néogothiques pour universités: Londres et Bombay ont les lubies britanniques en commun, et la puissance. Ports mondiaux, reliés intimement par la sève du commerce colonial, un héritage qui transparaît dans leur majesté d’empires déchus. Elles partagent le cri déchiré des mouettes comme des âmes perdues sur la mer. Shiv est transpercé, là-bas comme ici, chaque fois qu’il entend leur appel sauvage. Devant lui, les mouettes tournent dans le ciel gris.
Ces villes, tout les unit et tout les sépare.
Londres: la foule en ordre, travailleuse, ne fait que traverser la rue. Bombay: la foule en désordre s’y déploie, bruyante. Londres et ses folies contrôlées. Londres est originale et courtoise, griffée et décalée, vieillotte et moderne à la fois. Bombay aussi est victorienne. Son cœur aussi bat la nuit. Mais le jour, elle flambe, déborde, explose, toujours démesurée et incorrecte.
Reste la pluie, si différente. Et le temps. Londres est efficace et rapide. Bombay, elle, n’est excitée que de surface. Au fond sa folie est lente, historique. Ses conventions lourdes, installées. Peut-être est-ce cela que Shiv appréhende, il n’a pas envie de secouer la poussière du temps. Il a laissé derrière lui tant de choses. Et pourtant, cette mission est pour lui.
***
Station Notting Hill Gate: Shiv quitte la ligne jaune pour prendre l’orange vers la City. Il n’a même pas remarqué qu’il changeait tant son trajet est machinal. Rien à voir avec les trains de Bombay, une odyssée. À Londres, il a tout le loisir de regarder, de dévisager même, c’est un de ses passe-temps favoris. Regarder dans les yeux, sans craindre l’autorité du supérieur, promu demi-dieu en Inde.
Le métro est reparti. Devant lui une jeune femme, fine dans son joli tailleur, cheveux au carré qu’elle rejette en arrière par de petits coups de tête, vient de se casser un ongle en ouvrant son sac. Elle peste au téléphone, en français. À l’évidence, elle travaille comme lui à la City, il l’a déjà aperçue entre deux sandwichs chez Honest Burgers, il lui trouve une classe qui manque aux Anglaises. Il pense avec un peu de lassitude aux cheveux roux d’Alice et à son teint barbouillé: sa petite amie commence à l’ennuyer, il va falloir arrêter. « D’accord, mais en évitant les larmes et tout le pathos. Cerre fille est plus stylée qu’Alice. Les Françaises, le bon côté de cette ville… Enfin, les Frenchies et les Pakis, sinon Londres ne serait pas Londres. »
Un an plus tôt, l’élection du maire, Sadiq Khan, un Pakistanais d’extraction modeste, l’avait d’abord dérangé. Londres aux sikhs et aux Gujaratis d’accord, mais à un Paki… Shiv a toujours été surpris par le nombre de Pakistanais à Londres. Les Indiens ne pèsent pas lourd à côté: quelques migrations issues des anciennes colonies d’Afrique de l’Est, des îles. Il se sent loin de tout ça, lui qui est de la diaspora suréduquée, celle qui se vend cher sur les marchés internationaux. Décidément rien de commun avec ces musulmans illettrés, cette migration ouvrière qui a mal tourné, chômage explosif, femmes voilées à demi cloîtrées. Voilà Shiv pris dans ses contradictions, car finalement il n’est pas si mal ce maire qui prône respect et tolérance. L’intégration sociale, ce ne peut qu’être bon en ces temps d’islamophobie aiguë. Finalement Shiv admire ce Paki-Brit. Serait-il lui-même devenu un Indian-Brit? Probablement lorsqu’il mange son hamburger préféré. Mais, dans le fond, pas une seconde il ne se sent quelque chose en commun avec les Anglais.
Station Bank, il descend à Station Bank, il a presque failli rater l’arrêt.
Il se sermonne maintenant, tandis qu’il marche à travers les bureaux, démultipliés par milliers, monde sous verre du capital mondial. Il se souvient de la toute nouvelle City de Bombay, BKC (prononcez Bikéci), qui, quand il est parti sept ans plus tôt, avait à peine entamé son show, surgie d’un lambeau de terre en plein milieu de la mégapole. Nouvelle jungle, mais pas de bidonvilles celle-là, de béton. Il imagine ce qu’a dû devenir le centre indien de la finance internationale: probablement un décor de science-fiction.
Il se raisonne et se violente même: «Arrête de t’emballer. Tu t’y crois déjà. Pas sûr qu’il faille revenir à Bombay. Du sérieux! Réfléchis plutôt. La décharge de Gandapur, tu n’es jamais allé par-là, c’est un monde retors, un océan avec ses requins, rien à voir avec tes loups de la finance, ce n’est pas ton élément.»
Shiv est assailli de pensées, souvenirs, réminiscences, l’Inde s’invite à tous les coins de rue, clins d’œil enturbannés, enseignes shanti aum* et masala zone*. Il approche du bureau et de la réunion. C’est un jour important, le jour de la distribution des projets stratégiques. Il sait qu’il est dans la liste des finalistes pour le projet de Bombay. Mais rien n’est sûr. D’autant que son collègue de bureau, Raja Singh, avec quatre ans d’ancienneté de plus que lui et lui aussi Bombaïte, tiendrait sans doute mieux le poste. Mais Shiv partage avec lui un petit secret dont n’est pas encore informée sa hiérarchie. Et aujourd’hui sera décisif.
En marchant, Shiv a atteint la façade de béton blanc flanquée des imposantes lettres de carbone : WARRIOR Ltd. En petit italique, décrypte qui le veut: Waste Recycle & Re-use Industrial Organisation. Il a franchi le tourniquet, positionné sa carte aimantée devant l’ascenseur, ajusté sa cravate, et se laisse transporter au seizième étage, l’étage de la direction, avec ce léger haut-le-cœur dû à l’appareil qui monte trop vite, qui lui rappelle que sa destinée va se jouer à l’instant dans cette tour immaculée.

Extraits
« Bombay est devenue l’épicentre du problème des ordures. C’est le revers de sa prodigieuse expansion économique. Ou plutôt, traduit dans la langue des affaires, la mégapole représente un marché colossal de traitement des déchets. Avec vingt millions d’habitants, chacun produisant près d’un demi-kilo d’ordures par jour — un taux de génération largement supérieur au taux d’urbanisation —, le désastre est bien avancé. Shiv a lu tous les rapports, compilé tous les chiffres, et écouté l’explication de sa hiérarchie une fois remporté l’appel lancé par la municipalité pour nettoyer Gandapur et actée la démission de son collègue Raja Singh. » p. 32

« Elle a employé le terme neutre, kachrawalas*, ceux qui s’occupent des poubelles. Shiv est sensible à ces précautions. Pour toutes les familles alentours, les chiffonniers ce sont plutôt les Banghi, le nom de caste pour désigner les fouille-la-merde. Ce nom siffle comme une insulte. Et il recèle une seconde violence pour les intouchables, car il les confond tous, eux et leurs métiers, avec mépris, éboueurs, extracteurs, ferrailleurs, recycleurs, triqueurs, alors que chacun revendique son savoir-faire, son lignage, son territoire. Respecter la hiérarchie indienne, c’est ne supporter aucune confusion. » p. 47

« Shiv ne compte pas sur la municipalité. La ville est embrouillée dans les tractations ancestrales entre ses lobbies, ses industriels, ses négociants, les Bhora, les Khoja, les Gujaratis, les Marwari, les Parsis, et leurs intermédiaires, agents, émissaires, les intérêts des uns, la filouterie des autres. En revanche il compte sur l’État, mieux, il espère de l’État une vision. » p. 116-117

« Un chantier est un chantier. Et en Inde c’est dix fois un chantier. Une fois obtenu le permis, signées les autorisations, multipliées les réunions, il faut attendre le matériel. Pas une livraison sans au minimum une dizaine de tampons. Jusqu’à quinze parfois. Il faut lutter toute la journée. Surtout, au pays de la récupération et du recyclage, il faut s’attendre à des imprévus, parfois à des détournements. Subtil système où tous se surveillent, personne n’est responsable et chacun cherche à profiter.
Étrangement, les résultats des analyses des échantillons du sol de la zone pilote ne sont toujours pas arrivés. Pourtant, Shiv s’est adressé aux filières les plus sûres. Il renvoie des prélèvements.
En attendant, il lance le chantier dans un grand jour de puja et d’offrandes. La zone abritera les bâtiments de tri et de recyclage, il faut procéder méthodiquement. Dès qu’il pourra, il entamera la construction de l’usine d’incinération. Les grues de chantier, gigantesques insectes à mandibules, leurs cabines de conduite triangulaires comme la tête d’une mouche, attendent, prêtes à s’animer. » p. 268

À propos de l’auteur
Bombay

Marie Saglio © Photo DR

Marie Saglio, née à Paris en 1969, enseigne l’anthropologie de l’Inde contemporaine à l’Inalco. Elle est spécialiste de l’exclusion sociale, des bidonvilles d’Inde et du Brésil et des questions migratoires. Elle est également psychologue clinicienne auprès de populations exilées dans la consultation de psycho-traumatisme de l’hôpital Avicenne de Bobigny. Auteure de plusieurs ouvrages scientifiques et essais, Bombay est son premier roman. (Source: Serge Safran éditeur)

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