La Couronne des 7 royaumes, intégrale 5

La Couronne des 7 royaumes, intégrale 5
La Couronne des 7 royaumes, intégrale 5
Au moment où les troupes eandi opèrent leur jonction en Eibithar pour contrecarrer l'invasion de la soldatesque impériale, les rebelles qirsi parviennent dans la lande où doit avoir lieu l'ultime combat.
La Couronne des 7 royaumes, intégrale 5
Pourquoi ce livre ? Commencée en février 2021, cette saga pourtant épaisse n’aura pas traîné longtemps dans la PAL (moins de 2 ans, c’est un record ?). Déjà parce que tous les tomes furent lus en lecture commune et ça motive à ne pas laisser traîner les bouquins trop longtemps, ensuite parce que je ne m’attendais pas à aimer autant et j’étais avide de connaître la fin.
Ce qui me marque dans ce cinquième opus, c’est mon attachement pour différents protagonistes des deux camps. Comme on le sait, les Eandi (traduire par humains lambda) ont assujetti le monde. Les Qirsi, des mages d’apparence pâle, ont des pouvoirs assez variés mais très communs (langage des bêtes, vent et brumes, etc). Depuis des siècles, ils sont dominés par les cours Eandi et n’ont le droit que de les servir par leurs conseils éclairés. Tout a basculé avec l’arrivée de Tisserands, qui possèdent tous les pouvoirs. Et une fois à l’intégrale 5, réunissant les deux derniers tomes, la bataille a commencé.
Je déplorais dans l’intégrale 4 une perte de ce qui faisait l’attrait de cette série, à savoir le jeu politique et la manipulation des uns et des autres. L’intrigue gagnait alors en intensité avec le siège, très bien décrit, mais perdait en saveur côté ruse politique. Sachant que le tome 5 allait se concentrer sur le gros du conflit armé, j’appréhendais énormément ma lecture… Finalement, l’auteur parvient magistralement à mêler échauffourées et dernières embrouilles entre Qirsi et Eandi jusqu’à la fin. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j’ai savouré chaque rebondissement. C’est également un tome tout en émotions, bien plus que dans les tomes précédents. Peu de moment drôles étant donné le contexte, il faut s’attendre à des sentiments plus négatifs : la mélancolie, l’auteur distillant quelques rappels des tomes précédents, rappelant tout le chemin parcouru jusque-là ; la peur, de voir disparaître les personnages qu’on a appris à connaître et à aimer ; la tristesse, de voir nos peurs s’accomplir parfois. La honte et le dégoût, aussi, de voir que certains n’apprennent pas de l’Histoire. La fin n’est pas vraiment un happy end comme on le penserait. L’auteur a gardé en tête que tout le monde pleure ses morts. Pire, il garde en tête que les grands courants de pensées et les vents du changement ne se sont pas montés en un jour. La fin n’est pas un happy end, c’est une amertume qui a atteint mon petit cœur.
Petite remarque qui a toute son importance selon moi... Etant donné la différence écrasante de force entre l'armée Qirsi et celle Eandi, je craignais énormément les rebondissements à la con pour faire durer le plaisir sous couvert de faire durer ou monter le suspens. L'auteur s'en est étonnement bien sorti en limitant les dégâts, amenant certes des surprises et autres rebondissements dans une moindre mesure et d'une façon tout à fait cohérente avec tout ce qui s'est passé dans les précédents tomes. La boucle des trahisons est bouclée, et j'ai énormément aimé !
Les personnages sont dans le même cas. Ce fut un déchirement d’en perdre certains, ce fut un déchirement de constater la séparation entre d’autres très proches. J’ai eu la boule au ventre et le cœur serré à plusieurs reprises, avec une petite montée au niveau des canaux lacrymaux. J’ai adoré suivre l’évolution de Tavis. J’ai détesté ce personnage et aujourd’hui il a tellement mûri, avec toutes les saloperies qu’il a traversées… Ce sera un homme et un duc bon à coup sûr. Son amitié avec Grinsa est magnifique et j’aimerais tellement que les Eandis et les Qirsis s’entendent de cette façon. C’est parfois le cas entre seigneur et ministre, ce n’est pas le cas entre inconnus des deux peuples. Bref, leur amitié me manquera. Grinsa lui-même est probablement mon personnage préféré. Ce n’est pas le héros vaillant à tout moment, ni faille ni faiblesse. C’est toutefois un homme d’honneur, discret mais toujours prompt à sauver ses amis et sa famille. Il est surtout mortel, humain, avec ses peurs et ses doutes, son désespoir au moment le plus fort de la bataille. Ce n’est pas un héros tel qu’on le décrit dans les chants antiques, mais une personne intègre qu’on voudrait tous dans notre entourage. Son bonheur m’a tellement percuté à la fin… Il me manque indéniablement. Le duo Evanthya/Fetnalla m’a fait passer par toutes les émotions également. Le dégoût une fois de plus, la compassion et la pitié, bien d’autres encore. Le revirement les concernant est peut-être un peu rapide mais je peux concéder cette petite faiblesse, tant leur histoire unique est tragique. Quant à Dusaan, il me dégoûte tellement par ses beaux discours et ses exactions ensuite, se servant des femmes Qirsis comme d’un exutoire… J’ai vécu sa fin comme un réel soulagement. Je suis triste pour quelques uns, obligés de se séparer dans l’amour comme dans la mort, et je suis triste de ne pas revoir certains autres, qu’on ne revoit pas dans ce tome - alors oui, ils n’auraient pas apporté grand chose au récit mais ils incarnaient des valeurs que j’aimais.
Rien à dire dans ce tome sur le style d’écriture. David B. Coe nous dépeint des batailles très réalistes, avec une description exemplaire des combats. On assiste également aux grandes réunions de stratégie militaire, c’est très fidèle à ce qu’on peut se représenter. Le tout est écrit dans un style très fluide, accessible, c’est très agréable à lire même si ça peut manquer un peu de sentiment : y’a un certain détachement du narrateur dans sa description.
La Couronne des 7 royaumes, intégrale 5
C’est un crève-cœur que d’avoir fini cette saga. J’ai adoré l’enjeu politique, j’ai adoré les scènes de grande bataille et les divers rebondissements et, surtout, les personnages de toute race et de tout horizon me manqueront. C’est donc une saga très prenante et aboutie malgré un tome assez simple. De plus, c’est suffisamment bien composé pour rendre la lecture agréable et rapide. Je conseille absolument aux férues de fantasy !
La Couronne des 7 royaumes, intégrale 5
18/20
La Couronne des 7 royaumes, intégrale 5
Les autres titres de la saga :
1. Intégrale 1
2. Intégrale 2
3. Intégrale 3
4. Intégrale 4
5. Intégrale 5
- saga terminée -

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois