Les quatre filles du docteur March • Louisa May Alcott

Par Bénédicte

Éditions Hachette, 1982 (185 pages)

Ma note : 16/20

La première phrase

" Noël sans cadeaux, ce ne sera pas Noël, grommela Jo assise en tailleur sur le tapis. "

Mon avis ...

Certains romans conservent un arrière-goût d'enfance. Pour moi, Les quatre filles du docteur March s'inscrit dans cette lignée de livres réconfortants qu'on aime retrouver de temps en temps (avec une tasse de café et un plaid tout doux, c'est encore mieux). Vous l'aurez compris, j'ai passé un bon moment de lecture en compagnie de la famille March.

Les quatre filles du docteur March est un classique que l'on ne présente plus. Louisa May Alcott nous propose de suivre le quotidien de quatre sœurs : la sage Meg, l'indépendante et fonceuse Jo, la douce et timide Beth, et enfin Amy, la petite dernière. La grande richesse de cette œuvre, selon moi, est bien sûr de faire cohabiter et grandir ces quatre jeunes filles au fil des pages, mais surtout de faire la part belle à des femmes alors que ce roman a été publié dans les années 1860.

Il ne se passe pas grand chose dans ce livre, ce qui fait peut-être que l'on s'attarde d'autant plus sur la personnalité et les aspirations de chacune des protagonistes. J'ai une préférence pour Meg, l'aînée de la fratrie, et bien sûr pour Jo la téméraire. Louisa May Alcott se serait inspirée de sa propre vie de famille pour écrire ce roman, et aurait mis beaucoup d'elle dans le personnage de Joséphine qui rêve de vivre de sa plume.

Religion. Rigueur morale. Aspiration à gommer ses défauts. On ressent bien que ce roman a été rédigé au XIXe siècle. Mais je retiendrai surtout l'optimisme et toute la tendresse qui se dégage de cette œuvre. On ressent très bien l'amour qui unit nos personnages. Nos quatre sœurs, mais aussi Mme March (qui incarne peut-être la maman que toute petite fille rêve d'avoir) ainsi que leurs voisins (Laurie, le meilleur ami de Jo, et son grand-père) unissent leurs forces et se soutiennent face aux vicissitudes de la vie.

Je suis ravie d'avoir déniché une ancienne édition (illustrée qui plus est) des Quatre filles du docteur March. Les illustrations sont sublimes et possèdent un charme fou.

À l'origine, Little women a été publié aux États-Unis en deux volumes, le premier réunissant Les quatre filles du docteur March et sa suite, Le docteur March marie ses filles. On y retrouve Margaret mariée et maman, tandis que Joséphine réussit à faire publier ses écrits contre rémunération. La tendre Beth veille sur ses parents, et Amy fait tourner les têtes et entreprend un long voyage en Europe.

J'ai trouvé cette partie de l'intrigue plus approfondie. Nos héroïnes gagnent en profondeur, et l'on se plaît à suivre leur cheminement, leurs difficultés aussi. Louisa May Alcott nous réserve peut-être une intrigue plus étoffée (avec des demandes en mariage, des hésitations, un décès aussi, des séparations, des retrouvailles...). Une jolie manière de venir clôturer cette histoire, même s'il est possible de lire les deux derniers livres ( Le rêve de Jo March ; Jo et sa tribu).

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller mille fois de (re)lire ce grand classique de la littérature américaine. Le style de Louisa May Alcott est simple, mais ses personnages restent ô combien attachants et inoubliables.

Extraits ...

" Émue jusqu'aux larmes, Mme March ne peut qu'étendre les bras, comme si elle voulait y enserrer à la fois ses enfants et ses petits-enfants et, tandis que tous se précipitent vers elle, elle murmure de sa douce voix qui sait si bien atteindre les cœurs : "Je vous souhaite tout le bonheur possible, mes enfants, mais ne peux vous en souhaiter un plus grand que celui que j'éprouve en ce moment..." "