Ce que nous avons perdu dans le feu, Mariana Enriquez

Ce que nous avons perdu dans le feu, Mariana Enriquez

Ce que nous avons perdu dans le feu, Mariana Enriquez, traduit de l’espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet, Éditions du sous-sol, 2017, 238 pages.

Je déteste les films d’horreur, je n’en regarde quasiment jamais et toujours en plein jour. Est-ce à dire que les nouvelles de ce recueil font peur ? Je les ai lues (mais pas d’affilée), relues, avec intérêt et surtout fascination. Peur ? Je dirais plutôt que ces textes nous renvoient à nos propres peurs, à nos propres craintes incontrôlables. Ils nous parlent comme les contes de Perrault parlaient à nos cœurs de petits enfants, ils sont à la fois répulsifs et attractifs. Quel enfant n’a pas eu peur de Barbe bleue ou de l’ogre dans le petit Poucet ? La différence avec les contes d’antan, c’est qu’ici les textes s’inscrivent dans une réalité crue. Ils ouvrent aussi la porte du fantastique, mais en restant à la lisière, sans y entrer vraiment. Réalisme magique ? Peut-être. Ils décrivent surtout une Argentine désabusée, lourde d’une histoire difficile.

Je ne connaissais pas Mariana Enriquez lorsqu’une copine m’a offert ce livre. Depuis j’en ai beaucoup entendu parler surtout avec son dernier gros roman (que je lirai sûrement un jour).

Ces douze nouvelles ne sont pas tendres, et l’auteure avec cette voix si particulière, une voix d’enfant qui aurait envie d’aller au-delà des apparences, nous emmène dans un univers qui ne plaira pas à tout le monde.

Ces nouvelles sont peuplées de morts, de disparitions, et d’apparitions, et nous frissonnons mais avec un goût de reviens-y.

J’avoue que j’ai été subjuguée et bien contente de n’avoir rien su de ces textes avant de les lire.

Ces nouvelles ne sont pas à mettre entre toutes les mains.


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