Quitter les monts d'automne

Quitter les monts d'automne
Quitter les monts d'automne
Recueillie par sa grand-mère après la mort de ses parents, la jeune Kaori vit dans les monts d’Automne où elle se destine à être conteuse. Sur Tasai, comme partout dans les mondes du Flux, l’écriture est interdite. Seule la tradition du « Dit » fait vivre la mémoire de l’humanité. Mais le Dit se refuse à Kaori et la jeune fille se voit dirigée vers une carrière de danseuse. Lorsque sa grand-mère meurt, Kaori hérite d’un rouleau de calligraphie, objet tabou par excellence, dont la seule détention pourrait lui valoir une condamnation à mort. Pour percer les secrets de cet objet, mais aussi le mystère qui entoure la disparition de ses parents, elle devra quitter les monts d’Automne et rejoindre la capitale. Sa quête de vérité la mènera encore plus loin, très loin de chez elle.
Quitter les monts d'automne
Pourquoi ce livre ? Il me semble que c'est un ami journaliste qui a recommandé lors d'un article de fin d'année, sur les meilleures dernières parutions à demander au Père Noël, ce roman. Moi qui trouvais la couverture magnifique, j'ai noté également le nom de l'autrice, qui me permettait de compléter une lettre compliquée de mon ABC Imaginaire. C'est finalement au cours d'un petit marathon lecture, étendu sur une semaine, que je me suis penchée sur ce one shot.
Les Monts d'Automne est un endroit où l'art est maître. On y suit Kaori, jeune adolescente orpheline depuis plusieurs années maintenant, élevée dans la "troupe" de sa grand-mère, très respectée dans la communauté pour ses talents de conteur. Très vite, la vie tranquille et assurée de la jeune fille bascule, et tout ce qu'elle tenait pour acquis va lui être retiré. Il faut alors tout recommencer, grandir, évoluer, jusqu'à perdre totalement ses repères en changeant radicalement d'ambiance, de planète, pour le bien de tous.
A mes yeux, ce roman est divisé en plusieurs parties, chacune avec son ambiance. La première repose sur un sentiment très contemplatif où le lecteur se fait également spectateur. On découvre les différents arts et comment Kaori les apprend. À ce moment-là, la plume est très belle, poétique, pleine de métaphores et de douceur. L'ambiance nippone est finement perceptible, on sent que l'autrice y a vécu car elle rend compte de l'esprit et du décor avec brio. La deuxième ambiance concerne ce petit côté aventure, quand Kaori quitte tout pour sa survie et celle de l'humanité. La plume conserve encore ce petit côté poétique, mais en perdant sa douceur pour évoquer la violence, l'ennui de l'héroïne, ses inquiétudes aussi. Enfin, le dernier tiers du récit se concentre sur la fuite et comment sauver l'humanité. Kaori doit affronter des épreuves qui la dépassent, dans une solitude envahissante. Et j'ai trouvé qu'à ce moment-là, aucune poésie n'enrobe cette partie. On est juste plongés dans un morne ennui - que j'ai partagé.
Ainsi le livre avait magnifiquement débuté. Je me délectais de la prose autant que du contenu. Puis de manière dégressive le récit plonge dans un ennui, avec des idées finales qui ne m'ont pas convaincue.
En revanche, j'ai beaucoup apprécié le caractère de l'ensemble des personnages, même de la Sylve, si bien que ce fut facile d'aller au bout. Évidemment Kaori est un peu naïve tout au long de notre lecture, mais c'est avant tout parce qu'elle est toujours dans l'apprentissage de quelque chose. C'est donc un caractère cohérent, renforcé par une curiosité bienvenue et une gentillesse à toute épreuve. J'ai également adoré Aymelin, elle qui représente à la perfection le pouvoir de la féminité. Entre manipulation, cachotteries, ruse, séduction, c'est une prédatrice qui m'a subjuguée comme elle a subjugué Kaori. Son compagnon de route, Ekisei, m'a beaucoup plu également même si son évolution est ambivalente. En fait, c'est justement ça qui m'a plu, ça montre comment on peut devenir à force de voyager, de dormir sans voir les années passées, d'être frustré par sa situation et ses objectifs. Comme Kaori, j'ai été contente de le retrouver sous un meilleur jour, plus combatif et protecteur. J'ai beaucoup aimé la grand-mère également, à la fois douce et autoritaire, et le Maître, pour toute la mélancolie qu'il porte en lui.
Quitter les monts d'automne
Ça aurait pu être un coup de cœur. Pour un livre divisé en trois parties et trois ambiances, ça partait excellemment bien mais je suis progressivement tombée dans l'ennui, avant d'entrer en désaccord total avec la fin. Ça sera donc un grand bof, de bonnes idées, des personnages géniaux et éclectiques, mais une intrigue finalement trop loin de mes considérations. La plume reste agréable, je retenterai bien un autre futur roman de l'autrice.
Quitter les monts d'automne
13/20
Quitter les monts d'automne

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois