La nuit des anges – Anna Tommasi

Alice, une jeune femme divorcée et mère de Lucas, 9 ans qui souffre d'autisme, retourne dans sa ville natale de Perros-Guirec pour l'enterrement d'un ami d'enfance. Sur place, elle retrouve son père, ancien médecin légiste fraichement retraité, et sa mère dont l'état de santé vacille. Remontent alors de douloureux souvenirs de son enfance, marquée par la disparition de Victoire, sa meilleure amie. A l'époque, celle-ci aurait été emmenée de force dans une camionnette par un marginal du coin. Son frère Teddy, qu'Alice retrouve par hasard, et qui n'était autre que son petit ami de l'époque, ne s'est jamais remis de cet enlèvement. Il n'a jamais cessé de rechercher sa sœur, ainsi que d'autres fillettes mystérieusement disparues en une vingtaine d'années. A peine arrivée, Alice voit la ville en émoi : une enfant s'évapore à nouveau...

Cela démarre tranquillement, comme un séjour en Bretagne, où l'on flâne sur la plage, l'âme rêveuse et le cœur nostalgique. Les souvenirs d'Alice ne sont pas des plus joyeux puisque vers l'âge de dix ans, elle a perdu sa meilleure amie avec qui elle partageait tout. Et l'ambiance à la maison n'est pas vraiment au beau fixe : les liens familiaux se sont effilochés au cours des années et la relation entre Alice et ses parents se révèle un peu tendue. Elle a préféré les éviter depuis quelques années, en cause la naissance de son fils autiste et le fait qu'elle ait abandonné ses études de psychiatrie pour s'occuper de lui. Sa mère, malade et sous médicament, a besoin d'une surveillance constante. L'enquête sur la disparition d'une petite fille du voisinage assombrit encore plus le retour d'Alice à Perros-Guirec. Cela ravive trop de mauvais souvenirs, notamment pour Teddy le frère de Victoire, disparue vingt-cinq ans plus tôt. Ces disparitions ont-elles un lien ?

Ce roman est un peu comme le courant d'une rivière paisible qui soudainement prend de la vitesse et se transforme en rapides. Dans un premier temps l'intrigue basée sur des souvenirs, avec un fond de romance, m'a plutôt fait pensé à un téléfilm qui aurait pu s'intituler Crime à Perros-Guirec. Mais vers le milieu du roman, on bascule dans le thriller avec des évènements suffisamment sombres pour frissonner de dégoût (et je n'imagine plus ce genre de scènes dans un téléfilm, mea-culpa). Alors oui, cette lecture est plaisante et efficace, j'aurai pu le lire d'une traite si les rudiments de la vie quotidienne ne m'en avait pas empêchée. Par contre, le dénouement aurait mérité d'être un peu plus développé, histoire de prolonger le plaisir ! Il s'agit du premier roman édité de l'auteure, je remercie les Editions Préludes pour cette belle découverte !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois