At the end of the tunnel (Laure Izabel)

At the end of the tunnel (Laure Izabel)

Auteur : Laure Izabel

Éditions : Juno Publishing

Paru le : 27 aout 2021

160 pages

Thème : Romance contemporaine

disponible sur le site de l'éditeur

et sur Amazon

Ma note : 14/20 

 Résumé 

  « Une rencontre va bouleverser tout le quotidien de Lawrence.

Romancier à succès, Lawrence s’interroge sur ses choix, son identité, sa vie, après avoir fait la connaissance de Carolanne à un moment crucial de leurs vies. Qui est-il vraiment, que désire-t-il ?

Entre doutes et douleur de vivre une vie qu’il n’a pas choisie, un changement s’opère et l’espoir renaît. Commence alors le chemin pour retrouver le bonheur. »

 Ma chronique 

Je remercie Maïwenn ainsi que la maison d'éditions Juno Publishing pour cette lecture.     L'histoire se déroule en deux parties, la première avant Beth et par conséquent la seconde après Beth, après la naissance de sa fille chérie. Lawrence est un auteur très très connu, qui a la gloire, la célébrité, une vie de rêve, enfin ça c'est ce qu'il montre. Le rêve n'est que ce que les journaux aiment montrer et ce que lui-même apporte à ceux et celles qui l’idolâtre tel un dieu qui est au sommet de sa gloire. Une soirée trop arrosée et le voila qui déambule sur la plage, tombant sur une femme qui semble un peu plus âgée que lui, prête à plonger au cœur des eaux pour en finir. Sdf depuis six mois, elle n'a plus gout à rien et ne voit pas la lueur au bout du tunnel, une seule solution qui reste dans les non-dits : en finir d'une manière ou d'une autre. Est-ce l'alcool ou le fait que Lawrence ne sache plus trop où il en est qu'il prend racine à ses côtés. Une rencontre qui va tout changer pour lui, pour elle, pour les deux mondes dans lequel ils sont et qui ne sont pas fait pour se connaître.     Les deux parties font réfléchir sur notre propre histoire, est-ce que nous sommes heureux est une question à laquelle nous ne nous posons probablement pas, pour cause de répétitions, de monotonie, de routine ? La vie nous emporte dans son étreinte et il faudrait relever la tête afin de déterminer si ce que nous vivons est ce que nous désirions ou non. Lawrence a cette étincelle qui le prend et lui montre que la voie qu'il a choisie n'est pas celle qu'il désirait, pas totalement. L'amour d'une femme, qui au final se révèle non spontanée et froide tel un glaçon, la célébrité qui l'étouffe et si au final il s'était perdu en chemin ? Quant à Carolanne, c'est telle un renouveau, un espoir qu'elle peut probablement retourner à une vie active grâce à son don. Il suffit parfois de peu pour se rendre compte de ce qui nous entoure et de beaucoup de martini (j'avais cru comprendre que c'était une boisson de femmes, alcool que je n'ai jamais pu boire beurk xD).     Nous suivons essentiellement Lawrence qui se pose une multitude de questions sur ces besoins, ce qu'il a déjà connu, sa vie de maintenant, celle d'avant, c'est un véritable moment de doute que l'auteur nous propose, une remise en question qui est sur de nombreux points : son identité, ses préférences sexuelles, sa position sociale, tout va y passer. Son entourage peut l'aider comme le perdre un peu plus et lui mettre des bâtons dans les roues, ou au contraire être des parents aimants qui sont capables de vous soutenir quoique vous décidiez. Lorsque l'on se retrouve seul ses décisions nous paraissent lointaines, mais pour Lawrence, il n'est pas seul et cela va le conforter dans ce qu'il doit faire, même si un bon coup de pied lui fait du bien aussi.     Les personnages sont intéressants, avec ce qui va donner un coup de fouet à certains et les mettre de côté pour d'autres. L'intrigue n'est pas compliquée dans le sens où il s'agit de la vie de Lawrence et qu'il se remet en question totalement. Jane est infecte et cela se ressent, Carolanne est douce, Lawrence est paumé et Tim est adorablement amoureux. Quelques bémols à mes yeux malgré tout, le fait que certains déroulement se passent sans sur l'un ou l'autre des personnages concernés ne disent mots (je pense au fait de voir celui que l'on aime en aimer un autre et garder les deux, je sais c'est compliqué d'expliquer dans dire ce qui se passe). J'ai eu beaucoup de mal avec le début, les pensées d'un homme saoul sont vraiment complexes, surtout lorsqu'il parle anglais et que moi lectrice je dois aller chercher ce que cela signifie, perdant le fil de la lecture à chaque fois. Carolanne qui a disparue, revient et nous n'avons que peu de précisions de ce côté. c'est aussi un grand chamboulement pour elle au vu de ce qu'elle est devenue, mais cela est passé quasiment sous silence. Et la fin qui m'a énormément surprise, je ne saurais dire si j'ai aimé ou non.     L'écriture est douce, amenant à se poser des questions sur nous-même... Le livre n'a pas de chapitres, uniquement deux parties amenant encore plus de réflexions. En conclusion, il s'agit d'une rencontre qui ne laissera pas indemne le moindre personnage de cette histoire, un récit capable de déranger que d'aider à ouvrir les yeux. J'aurai vraiment aimé un peu plus de développement sur certains passages.

 Extrait choisi :  

« Avec la naissance de Beth, je croyais naïvement que les choses changeraient de façon positive, voire radicale : je me fourvoyais. Ma condition s’aggrave. Trop de détails de mon existence deviennent des fardeaux. Je m’enlise dans une mélasse gluante d’émotions contradictoires : de sentiments tant épicuriens qu’alarmistes. Je navigue entre deux flots perturbateurs sans parvenir à opter pour l’un ou pour l’autre.
La plupart du temps, j’ai beau m’y efforcer, rien de ce que j’entreprends n’a de goût. Les gens me semblent fades. L’homme, qui me fait face dans le miroir chaque matin, maigrit. Ses traits sont affligés, son regard transcendant meurt à petit feu. Mon étincelle s’éclipse, mon énergie me fuit.
Autre constat, plus notre couple avance, plus je n’en discerne que de la boue suintante, de la vase putride. J’en observe le moindre défaut, aucun signe d’un petit bonheur – entre elle et moi ‒, même éphémère, ne m’apparait. J’arrive à en être écœuré. Je me dégoûte. Elle me donne la nausée.
J’ai épousé une carrière, une femme, la mère de mon enfant, pourtant je n’aspire qu’à me libérer de mes chaînes. Celles qu’elle a subrepticement pendues à mon cou, celles auxquelles je me suis personnellement enchaîné...»

At the end of the tunnel (Laure Izabel)


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