Ahriman

Dernière lecture en catégorie Noire pour le PAI 2020 !
Un polar ésotérique dans les rues de Toulouse, c’est pas commun…
Mais Gwenn-Aël nous y plonge jusqu’au cou dans Ahriman.

Ahriman

353 pages – Évidence Éditions – Broché – E-Book (04/2020)

Ce qu’il en est :
En découvrant la couverture, je savais que ce livre me plairait. Même pas besoin de lire la quatrième de couverture : visuellement j’étais déjà embarquée.

Le roman s’ouvre sur une analepse sans état d’âme qui vous plonge tout de suite dans le bain… de la noyade d’un gamin comme premier meurtre. Le jeu de mot est facile, mais ça donne le ton.
Ensuite on arrive à Toulouse où un premier cadavre est découvert, et on saisit instantanément la dimension rituelle de la scène et de celles qui vont suivre. L’inspecteur Eliot Bénin, pourtant cartésien, va rapidement comprendre qu’il doit garder l’esprit ouvert sur les explications et motivations des différents témoins, si rares soient-ils.

L’écriture est rythmée, agréable, et l’auteure mêle habilement son récit à certaines légendes, notamment à celles de l’abbé Saunière ou de Rennes-le-Château. J’ai particulièrement apprécié la narration qui alterne le déroulement de l’histoire et le point de vue de celui qui engendre ce chaos, tout en ignorant son identité. Le roman traite de manière originale l’éternel combat entre le bien et le mal, en s’appuyant sur l’Inquisition, les rituels de magie noire, la chasse aux sorcières, le fanatisme et ses dérives ; c’est très bien documenté. On frôle le surnaturel dès les premières pages pour le plus grand plaisir du lecteur. Si vous me connaissez ou me lisez depuis un moment, vous savez que c’est tout à fait ma came en terme de lecture.
Pourtant le nom d’Ahriman m’était inconnu. Il est mentionné dans l’histoire comme un grimoire magique portant le nom d’une sorcière du XVe siècle, alors j’ai fait mes recherches… Et il s’avère que ce mythe est bien connu des initiés, et ledit livre aurait même été fabriqué avec la peau de la fameuse sorcière ! C’est tellement bien ficelé qu’on ne peut distinguer l’inventé pour les besoins de l’intrigue du « réel ».

Bref, ce livre m’a plu de bout en bout, je l’ai clairement dévoré. Chaque détail compte, et chaque page tournée vous enfonce dans la noirceur de l’âme humaine. Certaines descriptions m’ont rappelé le musée de la torture que j’avais visité à Prague, je vous assure que ça fait froid dans le dos.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas été autant aspirée par un roman, alors je ne peux que vous le conseiller. Et si vous n’êtes pas coutumier de ce genre ou de cet univers, accrochez-vous !

Les lectures sont terminées pour le PAI cette année, mais je vous promets un article avec les résultats du concours dès que les gagnants seront connus.

À bientôt pour une nouvelle chronique 😉

Site officiel du PAI : https://www.prixdesauteursinconnus.com/

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois